David Lisnard, 56 ans, est maire de Cannes depuis 2014 et président de l’association des maires de France depuis 2021. Il avait été auparavant propriétaire de magasins de vêtements pour enfants et, à partir de 2001, conseiller municipal de Cannes et premier adjoint du maire Bernard Brochand. Depuis 2014 il préside le parti Nouvelle Energie. Il fut porte-parole de François Fillon pour l’élection présidentielle de 2017. Depuis 2014 il a fait baisser la dette de la ville de Cannes et ses frais de fonctionnement, réduit de 400 personnes les effectifs municipaux (actuellement 2800) et le taux de ses impôts, multiplié les caméras de surveillance et lancé une « lutte contre l’incivisme » qui a été un tel succès que les Cannois l’ont réélu maire en 2020 avec 88% des voix au premier tour. « Ainsi va la France » est son cinquième livre.
Le terme « manifeste libéral » laisse supposer que ce livre présente le programme électoral du parti Nouvelle Energie. Ce n’est pas le cas. David Lisnard annonce d’ailleurs qu’un ouvrage programmatoire « viendra en son temps ». Son livre rassemble des articles publiés dans différents journaux sur de nombreux sujets.
Il exprime des convictions très fortes, une véritable passion contre la bureaucratisation qui cause le déclin de notre pays. En résumé : « il est temps d’en finir avec le régime des technocrates ».
David Lisnard donne de nombreux exemples de cet « Absurdistan » qu’est devenue la France.
Pourquoi cherche-t-on à nous « apprendre à éternuer avec son coude », à « savoir comment s’organiser avec un bébé » ? Pourquoi « 45% des peines de prison ferme ne sont-elles pas exécutées six mois après avoir été prononcées » ? Pourquoi le taux d’homicides français est-il 80 % plus élevé que l’allemand ? Pourquoi oblige-t-on les communes à avoir 25 % d’HLM locatives, auxquelles sont réservés les terrains disponibles ? Pourquoi les communes doivent-elles respecter « zéro artificialisation nette » (en fait un blocage des constructions)? Pourquoi deux millions de logements sont-ils interdits à la location (ils seront 6,6 millions en 2034) ? Pourquoi 1% seulement des eaux usées sont-elles réutilisées (10 à15% en Italie et en Espagne) ? Pourquoi les autres pays européens utilisent-ils pour leur agriculture 50 % de plus de matières que la France? Pourquoi les fonctionnaires peuvent-ils bénéficier pour leurs retraites des avantages de la capitalisation (rendement de 5,4% par an) et pas les autres Français ? Pourquoi faut-il dépenser 640 euros par jour pour chaque mineur en centre éducatif ? Pourquoi la moitié des Français ne peuvent-ils pas avoir d’Internet à haut débit, alors que des satellites pourraient leur en fournir pour un coût inférieur à la fibre optique, préférée par les technocrates ? Pourquoi la France a-t-elle deux fois moins d’ETI (grosses PME) que l’Allemagne ? Pourquoi les prélèvements publics sur les entreprises sont-ils de 13,2% du PIB en France contre 7,3% dans la zone euro ?
Pour David Lisnard, la réponse est simple : « persuadée de son intelligence supérieure, la haute fonction publique ne connaît pas ses compatriotes », elle « impose une foi sectaire et tentaculaire, l’écologie », prétendue un « enjeu vital », elle contrôle l’information, par exemple en refusant aux députés, avant un débat parlementaire, un rapport de la Cour des comptes sur l’immigration illégale.
Il faut donc « réduire le poids de la haute administration dans la décision publique » car la « caste politique, administrative et médiatique » nous impose son « social-étatisme ». Elle refuse la concurrence, qui est pourtant « une incitation à la performance ». Elle refuse les économies de dépenses publiques, qui devraient être une priorité nationale. Elle s’acharne sur les élus locaux, alors que leur dette n’est que de 9% de la dette publique.
La passion de David Lisnard pour dénoncer la cause principale du déclin français l’incitera sans doute à lancer une étude minutieuse des moyens employés par de nombreux pays (comme l’Irlande, le Royaume-Uni, la Suisse, les Pays-Bas, l’Italie, etc) pour échapper à la bureaucratisation. Elle lui fera rédiger un véritable programme électoral, que l’on attend avec l’espoir qu’il sera assez précis et complet pour réduire fortement la bureaucratisation de notre pays, qu’il dénonce si bien.
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