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La collecte de chandails d’hiver pour François Hollande

par Bernard Zimmern
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Le prochain automne va être féroce pour François Hollande et son équipe. Loin de ralentir ou de stopper, comme l’annonce le chef de l’État, la montée du chômage ne va faire que s’accélérer[[voir article joint Emploi : la France dans une spirale descensionnelle vicieuse]].

Parce que c’était déjà inscrit dans les faits après les 10 années d’incurie de la droite ; et que les mesures prises par le gouvernement socialiste n’ont fait qu’aggraver la situation.
Nous pensons lancer à l’automne une collecte de tous les chandails que l’on peut trouver dans le fond des armoires, même troués ou usagés, pour les porter à l’Élysée. Car la Présidence va avoir à faire face à une misère comme la France n’en a pas connue de longue date.

L’équipe présidentielle tente de se rassurer en croyant qu’avec le CICE, elle a trouvé la formule magique qui va permettre de relancer, sinon la croissance, du moins l’emploi. C’est une prime pour rendre l’embauche moins chère ; elle est proportionnelle à l’effort d’embauche ou d’investissement. On a fait tourner les ordinateurs de Bercy et notre programme d’évaluation, Mésange, il en est sorti un accroissement de 400.000 emplois en 5 ans. Il nous en faudrait 1,5 million pour commencer à rattraper notre retard.
Outre les incertitudes liées au dispositif qui ont été dénoncées de toute part, sa complexité est telle que seules les grandes entreprises pourront en tirer avantage. Or nous sommes dans une phase du cycle économique où, du fait de la conjoncture mondiale, les grandes entreprises ne sont pas en expansion mais bien en contraction.
Les grandes entreprises perdent toujours, en moyenne dans le temps, des emplois et cela se produit pendant des périodes de récession ou de crise. C’est précisément le cas à l’heure actuelle avec la Chine qui ralentit, les USA qui ne repartent pas ou lentement, etc. Les seuls secours qu’aurait trouvés le gouvernement aurait été dans les PME et les très petites entreprises. Et c’est le secteur sur lequel nous avons le plus grand retard comme l’atteste une étude de 2011 financée par l’Union Européenne [[« Does SMEs create better jobs ? » financée par l’Union Européenne, table 8, p.42]]]. Mais c’est ce segment capital de l’économie que Bercy ignore.

Il aurait pourtant été très simple pour le gouvernement de relancer l’emploi: comme l’a fait le Danemark il y a quelques années, il aurait suffi de supprimer les obstacles aux licenciements ; ce serait presque immédiatement de l’ordre de 2 millions d’emplois qui apparaîtraient, les 10 à 12% de commandes non servies que les industriels raisonnables gardent en matelas de sécurité contre un retournement de la conjoncture, car il est trop difficile de licencier. Mais cette souplesse économique est hors d’atteinte pour le gouvernement Hollande car il lui faudrait affronter les syndicats et de plus dénoncer un accord OIT [[Organisation Internationale du Travail]] régissant l’article 122-14-3 [[numérotation dans le Code du travail, avant sa réécriture, de l’article interdisant des licenciements « sans cause réelle et sérieuse »]].
Le gouvernement Hollande est d’abord victime de l’incurie des gouvernements précédents ; d’un Jacques Chirac dont le gouvernement n’a jamais osé s’affronter à cet article malgré moult voyages à Copenhague ; de celui de Nicolas Sarkozy dont les mesures fiscales ont été des pétards mouillés qui n’ont jamais relancé la création de petites entreprises, et qui s’est abrité, pour ne rien faire, derrière les chiffres mirifiques des créations de centaines de milliers d’entreprises, coquilles vides.
Le gouvernement Hollande n’a fait qu’aggraver une situation déjà dramatique en alignant l’imposition des plus-values sur celle des revenus.
C’est la bêtise, qu’au plus haut de ses taux d’imposition, l’Amérique n’a jamais faite. C’est l’exode garanti, non seulement de nos acteurs ou footballeurs, mais de tous nos entrepreneurs comme Bernard Charlès, le créateur et patron de Dassault Systèmes ; une des ETI les plus emblématiques de l’histoire industrielle française récente, avec un millier de salariés et un produit à très haute valeur ajoutée, utilisée dans le monde entier pour le dessin et la conception en 3 dimensions.
Les socialistes ont infiniment de mal à comprendre que la création d’emplois ne se fait pas en mettant quelques carottes sous le nez d’entrepreneurs. C’est seulement dans les cours de Sciences Po que l’on peut imaginer faire fonctionner des entreprises comme des horloges suisses sur les boutons desquelles il suffirait d’appuyer.
L’emploi est créé par des entrepreneurs qui acceptent de prendre des risques et le plus souvent se plantent en voulant réaliser leur rêve et perdent tout. Il faut donc que le prix de leur succès soit le plus haut possible. Ce succès se récompense en plus-values, en stock-options qui ne vaudront peut-être que leur poids de papier mais qui, pour un jeune qui se dévoue à une aventure, ont la couleur de l’or et, en attendant, ne coûtent rien à l’entrepreneur. À ses débuts celui-ci n’a pas de quoi payer et doit garder tous ses fonds disponibles pour des investissements, pas des salaires.

Coincé entre l’héritage d’années d’incurie et une vision du monde paléo-économique, digne des immenses immeubles rouillés de l’ancienne URSS, le gouvernement Hollande nous emmène droit vers une aggravation du chômage telle que nous n’en avons encore jamais connue.
C’est pourquoi, nous envisageons, avec votre concours, de lancer à l’automne une grande campagne pour collecter tous les chandails d’hiver qui traînent, même usés, dans le fond de nos placards, et de les apporter à l’Élysée. François Hollande risque d’en avoir très grand besoin.

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1 commenter

ponine mars 19, 2013 - 12:04 pm

La collecte de chandails d’hiver pour François Hollande
il y a bien autre chose que les facilités de licenciement qui encourageraient les entrepreneurs à créer des emplois et d’abord en supprimant ou allégeant tous les réglements- vive l’administration qui à réussi ce prodige de porter le code du travail à 3000 pages- qui contribuent à creer les plafonds de verre: passages à plus de 9 ou 49 salariés… j’ai l’exemple d’un entrepeneur NTI qui aprés reflexion plutôt que d’embaucher en France et passer le seuil des 10 salariés va créer une filiale en Asie

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