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Jambon-beurre pour Charles III

par Bertrand Nouel
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Ces jours-ci, Manuel Bompard (député LFI) était interviewé sur une grande chaîne radio nationale.

Première question, que pensait-il du dîner chez le Roi-Soleil ? Approuvant l’invitation, mais manifestement gêné par le luxe ostentatoire déployé dans la galerie des Glaces sur des porcelaines de Sèvres, il s’est cru obligé de faire part de ses réticences. Si l’on comprend bien, il n’aurait rien trouvé à redire si, servis dans des assiettes en carton, on avait offert au souverain des jambon-beurre, voire des fish and chips (mais sûrement pas des entrecôtes grillées au barbecue par des mâles), le tout arrosé par une piquette coupée au Sidi-Brahim ! Rappelons quand même que le luxe ne tient pas aux produits mais à l’excellence humaine des chefs auteurs des plats, tradition française dont on ne peut qu’être fier : quelle meilleure occasion que celle-ci pourrait-on trouver pour leur demander de démontrer leur art ? Ou bien faut-il interdire la gastronomie en France faute de convives pour déguster ?

Poursuivant l’interview, les journalistes lancèrent le sujet de la vente à perte du carburant. Comme l’ensemble des industriels et économistes, notre député trouve la mesure dangereuse et stupide. Alors que faut-il faire ? « Évidemment », bloquer les prix au niveau atteint en 2020, soit 1,47€ le litre d’essence. Ce qui reviendrait au même qu’obliger les 12.000 distributeurs à pratiquer la vente à perte, n’est-ce pas, et faire fermer boutique aux 6.000 indépendants, sachant que les producteurs refusent de livrer à perte. Sans compter que l’État, responsable des 60% de taxes imposées sur le produit, perdrait proportionnellement beaucoup de milliards dans l’opération. Mais le sujet n’a pas été poursuivi. Dommage…

Sur le sujet plus large du pouvoir d’achat, la réponse faite par le député est que, mondialement, ce sont les « grandes entreprises » qui sont responsables de l’inflation en gonflant leurs marges. Il faut donc imposer une indexation de tous les salaires et surtout passer le Smic à 2.000 euros brut (1.600 euros net). Mais, en admettant que les « grandes entreprises » (comprendre : celles qui distribuent de gros dividendes) ou certaines d’entre elles pourraient s’en accommoder sans faire s’envoler les prix, elles ne représentent que 0,8% des entreprises françaises : quid alors des autres, qui devraient aussi supporter les Smic à 2.000 euros ? Là non plus, les journalistes n’ont pas eu la présence d’esprit de poser la question. Dommage encore…

Interview frustrante s’il en est. Questions seulement abordées superficiellement, la première ridicule, réponses non réfléchies. Quand sera-t-il donné aux Français de pouvoir quant à eux réfléchir de façon approfondie ? Aux médias d’y consacrer leurs efforts.

 

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1 commenter

moulin septembre 26, 2023 - 9:38 am

Qui est critiqué ?
Qui est critiqué ?
Le député , le média ou les auditeurs?

il n’y a pas de médias et d’élus sans auditeurs ou électeurs (ou abstentionnistes).

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