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Le « Ségur » de la Santé française ou, pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?

par Yves Buchsenschutz
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L’invraisemblable complexité du système médical français qui aboutit à la gestion calamiteuse de la crise de la Covid 19 : Allemagne 4, France 1 !

Analyse comparative des coûts

La crise de la Covid 19 nous a fait découvrir que la France et l’Allemagne consacraient un pourcentage du PIB national identique, soit 11,2%, aux dépenses de santé. Ce qui d’ailleurs représente pour, être honnête, un peu plus pour l’Allemagne en valeur absolue par personne, car le PIB allemand par tête est supérieur au français. Nous sommes néanmoins dans une situation assez comparable, alors que l’Italie par exemple ne dépense que 8,8% mais les USA 16,9.

Analyse comparative des résultats (au 4 Juin)

Italie : 54 décès pour 100 000 habitants
France : 43 décès pour 100 000 habitants
USA : 33 décès pour… (mais l’épidémie a démarré plus tard dans ce pays)
Allemagne : 11 décès pour…

L’Allemagne se révèle 4 fois plus efficace que la France, laquelle a pourtant « la meilleure médecine au monde » et 5 fois plus que l’Italie, laquelle dépense, il est vrai, moins. La raison n’est pas un problème de moyens.

La raison n’est pas non plus un problème d’âge de la population : les personnes âgées sont semble-t-il plus touchées par la Covid 19, mais l’Allemagne a 22% de plus de 65 ans, alors que la France n’en a que 19% (2016), résultat d’un taux de natalité plus dégradé en France qu’en Allemagne et donc d’une pyramide des âges « moins jeune ».

Restent 3 grandes différences d’organisation

– L’Allemagne a regroupé ses hôpitaux en grandes unités comme ses communes, ce que la France n’a toujours pas fait. (Avec une densité géographique de population plus élevée en Allemagne qu’en France, il est vrai).

– L’Allemagne a largement décentralisé et privatisé la gestion au niveau des « Länder » ce qui pourrait correspondre à nos régions. Les Français ont assisté interloqués à la saturation des services publics alors que les établissements privés, souvent spontanément préparés, n’ont pas ou peu été sollicités ? Quand l’incendie fait rage, les pompiers refusent-ils l’aide des habitants locaux, pour des raisons de service public ?

– Le pourcentage du personnel non-médical au sein du personnel hospitalier est de 25% en Allemagne, ce qui semble déjà très élevé dans l’absolu. Imagine-t-on 25% de personnel au siège ou dans l’administration dans une entreprise comme Total, Danone ou Renault ? Mais surtout, sur ce critère, la France atteint 34%, battant l’Allemagne de près de 10 points ! Et nous n’avons toujours pas de dossier médical unique et refaisons à tour de bras les mêmes examens. Tout au plus avons-nous pu installer le médecin référent…

« Les poissons pourrissent par la tête »

Cette épidémie a fait découvrir que nous avions en France :
* Le Ministre de la Santé
* Le Directeur Général de la Santé
* La Direction de Santé Publique France
* Le Directeur de la Haute Autorité de Santé
* les Directeurs des Agences Régionales de Santé (Un par région)
* Le Directeur de l’Agence Nationale Sanitaire
* la Direction de l’Alliance Nationale pour les Sciences de la Vie et de la Santé : Epidémiologie-France
* Le Centre National de Recherche Scientifique en Virologie Moléculaire
* L’agence Nationale de Sécurité du Médicament et de la Santé
* Un nombre d’Infectiologues Parisiens incroyablement et anormalement élevé probablement lié au fait que les Virus et les Bactéries descendent de l’avion à CDG et ouvrent leurs sièges sociaux près de l’Étoile.
Mais comme tout cela ne suffit toujours pas ! Et suite à cette Épidémie, nos chers politiques, monstres d’efficacité, de pragmatisme, et toujours soucieux d’économiser les finances publiques vont créer :

– le Haut-Commissariat de Lutte contre les Épidémies
– Le Haut-Conseil de Veille Sanitaire
– L’agence Nationale de Sécurité de Logistique Médicale.

Et pour la mise en place du déconfinement, on nomme un Monsieur déconfinement, Jean Castex, Enarque, puisqu’il n’y avait nulle personne compétente et disponible dans l’armée citée précédemment.
… et donc Nomination d’un directeur de la « Mise à Jour de l’Organigramme de la Santé publique » (dès demain au JO). Voir ci-dessous !

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3 commentaires

lucien fa juin 29, 2020 - 12:09 pm

Travailleur Indépendant
Ahurissant! Cette armada d’administratifs ça donne le vertige. Dans le même registre j’aimerais savoir combien représente la population de non-enseignants sur le nombre total de personnes émargeant au budget de l’Education nationale. C’est peut-être pire qu’à la Santé.

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Jacques Banville juin 29, 2020 - 12:59 pm

Le « Ségur » de la Santé française ou, pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?
Il n’y a que des énarques pour pondre un tel amphigouris
Quel désastre…
Pauvre France !

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gerard dosogne juin 29, 2020 - 6:45 pm

La dictature bureaucratique
La situation de la santé, bureaucratisée à l’excès, est édifiante et ce diagnostic que la commission santé d’EPLF a fait depuis un certain temps a enfin été perçu par les Français pour qui la France n’a (peut-etre) pas le meilleurs système de santé du monde.(.. mais le deni est tenace..).
C’est dur pour l’orgueil national de constater que l’on est pas le champion du monde que l’on se proclamait…. après un premier match!
C’est comme l’éducation, il faut des comparaisons internationales répétées pour enfin que les citoyens et hommes politiques commencent à réaliser qu’ils ne sont pas les meilleurs et d’autres voies doivent etre explorées.
Mais le déni est dur à disparaitre !
Personne ne conteste la qualité du corps médical (sauf peut etre du conseil scientifique!) en France , mais c’est le système qui est pourri !
Bon article qui enfonce le clou . Maintenant il faut trouver des solutions….

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