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Et si la France se remettait en marche

par Yves Buchsenschutz
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Nous avons eu droit récemment à des statistiques de l’INSEE sur la création d’entreprises en France. Il paraît intéressant, dans la mesure où nous pensons qu’elles sont une composante basique de la création d’emplois et de la lutte contre le chômage, de les examiner de plus près. À première vue, c’est cocorico : la création d’entreprises, voire d’emplois est en plein développement. La croissance en France en 2019 a été de 1,3 %, le nombre d’entreprises créées de 815 000, les emplois créés de 260 000 et le chômage serait désormais à 8,6 %. S’agit-il de poudre aux yeux ou d’un véritable changement ?

La création d’entreprise

la création d’entreprises est en croissance significative en France depuis maintenant au moins quatre ans :
en 2016, la France avait créé 554 000 entreprises dont 330 000 « classiques » (les micro-entrepreneurs ne créent en général que leur propre emploi et il est assez peu pérenne).
en 2017 elle en a créé 591 000, dont 343 000 classiques ;
en 2018 elle en a créé 691 000 dont 382 000 classiques ;
enfin en 2019 elle a créé 815 000 entreprises[[Sources INSEE et DARES]] dont environ 410 000 classiques ;
ceci représente une croissance de 47 % au total et de 25 % pour les entreprises « classiques » ;
Si l’on se rappelle que la France affichait historiquement un retard de 5 à 6 millions « d’entreprises », cela commence à être significatif.

La création d’emplois :

la courbe des créations d’emplois a été plus chahutée :
en 2016, 212 000 créations ;
en 2017, 338 000 créations ;
en 2018, un ralentissement surprenant : 106 000 créations seulement ;
en 2019, reprise 263 000 créations.

Ces emplois redeviennent progressivement « industriels ».

Depuis 2017, la France a cessé de détruire de l’emploi industriel recommençant à créer ce type d’emplois après un point bas cette année-là tout juste supérieur à 3 000 000 d’emplois dans ce secteur fondamental de l’activité. Nous étions auparavant sur une tendance de perte d’emplois industriels de l’ordre de 25 à 30 000 par an. Il est encore trop tôt pour crier victoire, mais la tendance s’est inversée dans cette catégorie.

Le chômage

le chômage dont le dernier pic date de 2015 à 10,2 % redescend certes trop lentement mais baisse à 9,3% en 2016, et 8,6 % en 2017. Il semble par contre bloqué depuis cette date aux environs de 8,5 % même si des améliorations partielles apparaissent comme un moindre chômage des jeunes. Il y a encore beaucoup à faire, en particulier sur les seniors en corrélation avec le report progressif de l’âge de la retraite.

Les postes à pourvoir et les apprentis
2016 2017 2018 2019
Postes vacants bruts 140 000 170 000 170 000 195 000
Postes vacants nets 120 000 150 000 135 000 175 000
Apprentis (entrée en) 290 000 295 000 310 000 nd

La tendance sur les postes à pourvoir augmente mais assez lentement. Ce pourrait être une satisfaction, car cela peut anticiper des emplois. Une explication possible : la formation ne suit pas la création d’emplois potentielle. Les chiffres semblent moins fiables et le suivi des apprentis est encore plus flou (DARES) et publié avec des délais plus importants. Il y a certainement encore des progrès à faire dans la machine formation.

Conclusions

Il est trop tôt pour tirer des conclusions mais il est évident que ces tendances, lourdes, ne s’inverseront pas facilement. Il faudrait que l’année 2020 confirme largement ces chiffres pour reprendre espoir et espérer une nouvelle baisse du chômage, laquelle aiderait la France à reprendre un chemin budgétaire un peu plus vertueux. La création d’entreprises se trouve au croisement des conditions favorables créées par l’environnement et de l’envie d’innover des individus qui a beaucoup progressé ces dernières années. Des créations d’entreprises plus importante, plus tournées vers l’industrie, plus « classiques », appuyées sur une meilleure adaptation de la main d’œuvre, seraient des facteurs importants de succès.
Nous en avons besoin.

 

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1 commenter

zelectron janvier 23, 2020 - 3:33 pm

Tout n’est pas comptabilisé !
et où sont toutes les entreprises crées hors de l’hexagone, ah! oui, elles n’entrent pas dans les statistiques et pour cause, l’INSEE ne sait pas faire . . .
Tant que la politique des dirigeants au sommet de l’état sera de favoriser les fonctionnaires au détriment des entreprises manufacturières, nous resterons sur une pente plus que maussade.
Et puis tant que le climat socio-économique sera délétère, je ne crois pas que nous pourrons revenir à une vraie croissance.

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