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Apprendre à apprendre : L’irrémédiable enjeu de l’employabilité

par Gérard Laloi
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Transition numérique, transition écologique, transition technologique, … les changements, les ruptures, accélèrent leur rythme, réel et peut-être perçu, à tort ou à raison, avec encore plus d’acuité dans le contexte actuel de pandémie.
Par exemple, la population active agricole a mis 25 ans pour diminuer de 38% entre 1975 (2,1 millions d’emplois) et 2000 (1,3 million) (source SCEES ministère de l’agriculture).
Mais c’est seulement en 15 ans que l’industrie automobile a perdu – pourcentage comparable – 36 % de ses effectifs (- 120 000 postes), affectant non seulement la profession mais aussi ses fournisseurs. Ainsi, fait d’actualité, le passage au moteur électrique bouleverse le métier de la fonderie pour lequel 30 000 emplois sont voués à la disparition.

Ces ruptures brutales et massives touchent encore plus rapidement des secteurs plus inattendus : par exemple, 50 000 traders ont perdu leur job en peu d’années, voire en quelques mois, dans le monde de la finance où les algorithmes se sont substitués à l’intelligence humaine !
De nombreux autres cas pourraient encore illustrer l’accélération de ces changements, générateurs d’enjeux et de conséquences concrètement recensés en quelques données saillantes fournies par « l’Observatoire des métiers du futur » et l’OCDE :

– la connaissance des compétences techniques devient obsolète au bout de 5 ans,
– celle des acquis en technologie ne reste valide que 12 à 18 mois seulement,
– 9 changements de métier sont à prévoir demain tout au long du parcours professionnel.

Devant de tels renversements, l’employabilité, par la capacité d’adaptation permanente, par l’aptitude à la flexibilité, devient l’enjeu majeur de toute existence, en réalité succession de plusieurs vies !

La situation exemplaire de quelques secteurs d’activité suffit à convaincre de cette exigeante mais indispensable nécessité : la France, déjà affectée par un taux de chômage élevé et au pied de nouvelles restructurations industrielles, offre aujourd’hui 80 000 postes dans le numérique toujours non pourvus, l’Europe manquant de 900 000 jobs de décodeurs ! (« Observatoire des métiers du futur »)

Résister aux à-coups professionnels, voire aux chutes, savoir s’ouvrir aux opportunités nouvelles doivent, plus que jamais, étayer les capacités à se maintenir en emploi.

L’éducation initiale et la formation permanente en constituent les supports précieux. L’école et l’entreprise en composent les acteurs majeurs.
Eveiller et développer par la culture générale, la curiosité, l’ouverture d’esprit doivent rester le ressort de l’enseignant. Stimuler et favoriser l’aptitude à l’adaptation permanente doivent demeurer, l’objectif majeur du manager !
La vitesse et l’ampleur des bouleversements exige de tout responsable, formateurs en particulier, de se consacrer, au-delà du nécessaire « savoir-faire », à l’indispensable « savoir être ». Montaigne, en son temps, a su exprimer avec une simplicité pédagogique restée dans l’histoire, sa préférence pour une « tête bien faite plutôt que bien pleine ». Pressé par l’impact grandissant d’innovations technologiques incessantes, aurait-on oublié cette fondamentale priorité ?

Nul doute que l’Education Nationale, en particulier dans les sections du primaire et du secondaire, ne soit pas guidée par cette vision. Encore faudrait-il l’exprimer avec d’avantage d’emphase et l’expliciter avec plus de pragmatisme, en particulier à l’attention de l’enseignement professionnel. Une meilleure et plus forte diffusion de cette ambition, visant par la culture la construction de la personnalité, produirait un double effet bénéfique hautement profitable à la jeunesse de notre pays : revaloriser la formation technique par rapport aux études générales, accroître par une meilleure assise culturelle la capacité de compréhension et l’adaptation de nos élèves en apprentissage.

Aux dirigeants d’entreprises, aux managers de veiller, avec une précaution vigilante, aux facultés d’évolution de leurs collaborateurs. Ils sauront dès lors s’ouvrir des voies de réorientation et de réorganisation plus sereines sinon plus apaisées, pour le futur mouvant de leurs sociétés, pour le devenir mobile de leurs salariés.
Aux responsables des ressources humaines, en véritables vigies, de contribuer à la meilleure gestion prévisionnelle possible de l’emploi, par l’anticipation, par la formation, par l’innovation. Observons ainsi avec une curiosité attentive l’accord original conclu entre les sociétés DERICHEBOURG (pour sa branche environnement) et KORIAN (résidences EHPAD) au terme duquel après une formation de 14 mois au métier d’aide-soignant, 300 employés de l’entreprise de collecte de déchets seront transférés à une activité du bien vieillir !

Comme on le sait, l’idéogramme chinois représentant notre mot crise, comporte deux signes signifiant l’un danger, l’autre opportunité.

Puissent les mondes de l’enseignement et de l’entreprise additionner leurs forces pour détecter et renforcer chez chacun le « savoir s’y prendre » donc la faculté d’adaptation.
Fortifier chez leurs élèves, leurs employés, cette capacité à s’assurer un emploi fluctuant mais permanent, donner ainsi confiance, même et surtout au moment du risque, telle s’avère la mission prioritaire commune à l’éducateur et à l’entrepreneur.

 

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6 commentaires

zelectron mai 6, 2021 - 2:27 pm

L’éducation nationale : la fabrique des analphabètes
Pour suppléer aux défaillances du système éducatif soixante-huitard, il est nécessaire que les entreprises accueillent les effectifs dont ils ont besoins, quitte à louer des locaux aux territorialités concernées, pour pouvoir enseigner les éléments qui assureront à 80/90% des débouchés aux candidats.
nota : en prenant soins d’écarter tout syndicat ayant des velléités d’immixtion. Ces syndicats for de leur puissance inversement proportionnelle à leur représentativité cherchant à s’immiscer pour en tirer un profit pécuniaire sans rendre aucun service si ce n’est de dénigrer tout à propos les enseignements issus des entreprises.
L’état dégrèvant totalement les sociétés des taxes pour la formation permanente, à l’évidence.

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Boot mai 6, 2021 - 3:36 pm

Apprendre à apprendre : L’irrémédiable enjeu de l’employabilité
Petite démonstration/explication rassurante pour l’avenir si elle est appliqué.

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ge39 mai 6, 2021 - 4:35 pm

Pas sûr que certains sachent faire
Déjà qu’en sortant de l’Education Nationale, trop de jeunes ne savent pas écrire, lire ou compter, croyez vous, monsieur le chroniqueur que le DRH puisse faire confiance à ceux la.
La mission prioritaire d’un entrepreneur c’est de trouver la bonne personne et de la mettre au bon endroit. The right man in the right place.
Le reste c’est du cinéma. Avec comme jury des gens qui vous enverrons des CV pour voir si vous satisfaisiez au politiquement colorisé. Et vous embrouiller avec des lois sociétales qui n’intéressent que les ONG parisiennes du gouvernement.
Apprendre à apprendre cela ne s’apprend pas. cela se vit. Et l’on ne doit penser que : « Aides toi et le Ciel t’aidera ». Alors Messieurs RENAULT, PEUGEOT, et autres fabricants de voitures thermiques, former 25% de vos employés à la construction de véhicules électriques, former en plus 25% au retrofitt pour électrifier vos anciens véhicules. Sinon, sinon, vous serez encore des coupables expiatoires de nos politicards inemployables.

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Molimard mai 7, 2021 - 8:41 am

120 000 emplois ?? perdus dans l’automobile
Je suis toujours très surpris par les chiffres de perte d’emploi dans l’industrie, et plus particulièrement l’automobile : de 320 000 à 200 000 emplois aujourd’hui ?! Mais reste t il réellement 200 000 emplois dans l’automobile en France ? Je suis sceptique mais, bon… en y rajoutant les vendeurs, les concessionnaires et agents, les sociétés de financement, Michelin ou Bosch France, on doit peut être pouvoir y arriver dans la douleur…

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gerard dosogne mai 11, 2021 - 5:26 pm

Reconversion et culture générale
Deux points à ajouter : compléter l’exemple de de Richebourg : la banque ING ( Belgique) a également initié un programme pour former des employés devenus obsolètes dans les métiers de la banque à des métiers d’aides aux personnes agées (pour maison de retraite etc)
Autre point : apprendre à apprendre est fondamental , et pour cela il faut éviter de vouloir apprendre trop tôt une technique pour satisfaire une demande sans doute provisoire des entreprises . Au lycée et collège , c’est la culture générale qui forment l’esprit et permet d’apprendre à apprendre : culture générale scientifique : mathématique, chimie , physique , et culture générale littéraire : apprentissage approfondi du Grec et du Latin , Français, Histoire . Il faut faire fonctionner ses petites cellules grises comme le conseille un de mes célèbre compatriote! Ensuite ,on apprend une technique. Et on est capable d’en apprendre de nouvelles tout au long de sa vie

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Anne-Marie Paltretti mai 25, 2021 - 6:19 pm

Apprendre à apprendre : L’irrémédiable enjeu de l’employabilité
Démarche très intéressante et innovant….

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