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GIEC- L’urgence climatique en question

par Alain Mathieu
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Le GIEC (Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat) est un organisme intergouvernemental créé en 1988 par l’ONU et l’Organisation Météorologique Mondiale pour « mieux comprendre les fondements scientifiques des risques liés au changement climatique d’origine humaine ». La direction et le personnel du GIEC sont choisis par les dirigeants politiques de 195 pays. Ils sont composés principalement de fonctionnaires de ces pays et de cadres d’organisations non gouvernementales. Le GIEC n’est pas un organisme de recherche scientifique. C’est un organisme politique. Il compte peu de scientifiques dans son personnel mais utilise les travaux de recherche publiés par de nombreux scientifiques.

L’effet de serre du C02

La terre reçoit de la chaleur par le rayonnement solaire et en renvoie dans l’espace sous forme de rayonnement infrarouge. Environ 1/3 du rayonnement solaire repart dans l’espace par réflexion sur les nuages, la neige, les glaciers. Une partie du rayonnement infrarouge de la terre provoque un réchauffement de l’atmosphère terrestre, car deux longueurs d’onde de ce rayonnement entrent en résonance avec le CO2 contenu dans l’atmosphère, ce qui absorbe une partie de la chaleur du rayonnement. C’est ce qu’on appelle l’effet de serre dû au CO2. Le réchauffement d’origine humaine est dû notamment au CO2 émis par la combustion des combustibles fossiles (charbon, pétrole et gaz).

Un prochain rapport

Le GIEC a publié cinq rapports : en 1990, 1995, 2001, 2007, 2014. Les premières conclusions du prochain rapport seront publiées en 2021. Le présent appel est émis pour que le GIEC réponde dans ce rapport à des questions, éludées dans ses précédents rapports, que se posent de nombreux scientifiques.

CO2 et végétation

Une partie du CO2 contenu dans l’atmosphère est absorbée par la croissance des plantes (au printemps et en été dans l’hémisphère Nord). C’est la photosynthèse : sous l’influence du rayonnement solaire, CO2 + eau = composé organique + oxygène. A l’inverse, en automne et en hiver (dans l’hémisphère Nord), la décomposition des plantes, comme par exemple celle des feuilles mortes, suit la réaction inverse. Elle dégage du CO2.
Le CO2 contenu dans l’atmosphère s’est accru d’environ 50 % depuis 1850 et croît actuellement de 0,5 % par an. La hausse des rendements agricoles, due notamment à cette augmentation du CO2, a fait croître de presque 40 % la production végétale mondiale depuis 1900.

CO2 et océans

Une partie du CO2 de l’atmosphère est absorbée par les océans froids et, à l’inverse, les océans chauds (couches superficielles à plus de 24°C, entre les tropiques) dégagent du CO2, à l’instar de la bière versée dans un verre, qui dégage une mousse de CO2 au-dessus du liquide en se réchauffant et absorbe cette mousse dans le liquide si on refroidit le verre. Les océans contiennent 45 fois plus de CO2 que l’atmosphère terrestre. Une partie du CO2 dissous dans les océans se transforme en carbonates, des solides qui descendent vers le fond de l’océan où ils se déposent. Des carbonates remontent vers la surface dans les océans chauds.

Réchauffement climatique

Depuis 1850, l’atmosphère terrestre a connu des périodes de réchauffement (jusqu’en 1880 ; de 1910 à 1945 ; de 1975 à 1998) et des périodes de refroidissement (de 1880 à 1910 ; de 1945 à 1975), comme l’indique le graphique ci-dessous. Au total, la température moyenne de l’atmosphère terrestre au niveau du sol a cru d’environ 1°C depuis 1850.

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Quand les océans se réchauffent ils dégagent du CO2. En période de refroidissement la croissance du CO2 de l’atmosphère diminue. Ainsi l’éruption du volcan Tambora en 1815, comme celle du Pinatubo en 1991, projeta dans l’atmosphère des particules cachant le soleil et provoqua une diminution de la température (l’année 1816 fut une « année sans été ») et de la croissance du CO2.
Une partie de la croissance du CO2 contenu dans l’atmosphère est due à l’accroissement de la température moyenne des océans qui a été de + 0,24°C depuis 30 ans pour les couches d’océans de moins de 300 m de profondeur.

Durée de vie du CO2 dans l’atmosphère

Le volume des échanges annuels de CO2 entre l’atmosphère, la végétation et les océans est de 20 % du CO2 contenu dans l’atmosphère. Ce qui donne une durée de vie moyenne de cinq ans pour le CO2 dans l’atmosphère. Les émissions humaines étant chaque année de 1,2 % du contenu de CO2 de l’atmosphère, le total du CO2 d’origine humaine contenu dans l’atmosphère est de 5 X 1,2 = 6 % du CO2 total de l’atmosphère. Dans son rapport de 2001 le GIEC donne une fourchette très large pour la durée de vie : « de 5 à 200 ans ». Il indique qu’environ 40 % des émissions humaines seraient restés dans l’atmosphère et donc que chaque année, 40% X 1,2% = 0,48 % du CO2 contenu dans l’atmosphère y reste, soit à peu près la totalité de la croissance du CO2 (0,5 % par an). L’augmentation de la température des océans ne jouerait donc pratiquement aucun rôle dans la croissance du CO2 de l’atmosphère. Toujours d’après le GIEC, les émissions humaines représenteraient environ 25 % du contenu de CO2 de l’atmosphère, soit une durée de vie d’environ 20 ans (20 X 1,2 % = 24 %).
Dans son dernier rapport (2014), (P 1457 et 1461), le GIEC donne quatre appellations différentes pour la durée de vie : lifetime, turn over time, adjustment time, responsetime. Il explique : « le CO2 est un exemple extrême. Son « turn over time » est seulement d’environ quatre ans du fait des échanges rapides entre l’atmosphère, l’océan et la végétation. Cependant, une grande partie de ce CO2 retourne dans l’atmosphère en quelques années. Aussi l’« adjustment time » du CO2 dans l’atmosphère est déterminé par la vitesse de descente du carbone de la surface des océans aux couches profondes. Aussi une valeur approximative de 100 ans peut-elle être donnée pour l’«adjustment time ». L’ajustement réel est plus rapide initialement et plus lent ensuite ».

Pourquoi le flou sur la durée de vie ?

Pour comprendre ce langage confus, il faut revenir à la mission du GIEC : l’étude des « risques liés au changement climatique d’origine humaine ». Cette mission ne lui permet pas de mettre en doute la part humaine du réchauffement climatique. Le GIEC s’efforce cependant de la préciser : « Il est extrêmement probable que plus de la moitié de l’augmentation observée de la température moyenne à la surface du globe entre 1951 et 2010 est due à l’augmentation anthropique des concentrations de gaz à effet de serre ». Le GIEC affirme en effet que le CO2 dû à la combustion des combustibles fossiles, et seulement celui-ci, s’accumule dans l’atmosphère et non dans la végétation et les océans. La fourchette large de 5 à 200 ans donnée en 2001 pour la durée de vie est restée large en 2014 (de 4 à 100 ans) et le flou sur la définition de la durée de vie s’y est ajouté, si bien que le GIEC peut continuer à diffuser la théorie implicitement imposée par sa mission : celle du rôle prépondérant des émissions humaines dans le réchauffement climatique.

Les questions

Il est donc nécessaire que le futur rapport du GIEC réponde à ces questions : quelle est, avec une fourchette raisonnable, la durée de vie du CO2 dans l’atmosphère ? Pourquoi la durée de vie dans l’atmosphère du CO2 d’origine humaine est-elle différente de celle du CO2 naturel, alors que leurs propriétés physiques sont les mêmes ? Comment le GIEC a-t-il déterminé une durée de vie égale à environ 20 ans ? Pourquoi 40 % des émissions humaines de CO2 restent-ils dans l’atmosphère ? Pourquoi l’augmentation de la température moyenne des couches superficielles des océans ne dégage-t-elle pas de CO2 ? Il doit aussi expliquer pourquoi à certaines périodes la température a baissé alors que le CO2 continuait à augmenter. Il doit dire pourquoi le rayonnement infrarouge de la terre n’a pas diminué depuis qu’il est mesuré par des satellites, alors qu’il aurait dû être en partie absorbé par l’effet de serre du CO2.
Faute de ces explications le GIEC devrait ramener à cinq ans la durée de vie du CO2 dans l’atmosphère, constater le pourcentage du contenu de CO2 d’origine humaine dans l’atmosphère (6%), les émissions humaines de CO2 étant ainsi une cause secondaire du réchauffement climatique.

Causes possibles du réchauffement

Les causes principales de ce réchauffement peuvent être les variations de l’activité du soleil et de l’ennuagement, de la trajectoire de la terre autour du soleil, de l’inclinaison de son axe de rotation, des rayons cosmiques et des aérosols (particules en suspension dans l’air) causant la formation des gouttes d’eau constituant les nuages, etc.

Le GIEC constate des incertitudes

Certes le GIEC reconnaît dans son dernier rapport des incertitudes dans la science du climat : « les méthodes actuelles de projection du rayonnement solaire sont extrêmement limitées et les valeurs du forçage solaire à venir se caractérisent donc par un degré de confiance très faible » (P 56 du résumé technique) ; « les modèles climatiques incluent désormais davantage de processus décrivant les nuages et les aérosols, et leurs interactions, mais le degré de confiance dans la représentation et la quantification de ces processus dans les modèles reste faible » (P16) ; « on estime avec un degré de confiance moyen que le cycle de variabilité solaire de 11 ans influence les fluctuations décennales du climat dans certaines régions » ; la stagnation des températures depuis 1998 « peut être la manifestation de la variabilité décennale interne du climat » (P 61) ; « autre source possible d’erreur des modèles : la piètre représentation de la vapeur d’eau dans la haute atmosphère ».

Conclusion : plusieurs décennies d’incertitudes

Le GIEC ne peut pas seulement constater des incertitudes dans la science du climat. Il doit dire la vérité, comme l’a fait l’Académie française des sciences en 2015 : la science du climat est encore pleine d’incertitudes et « Il faudra poursuivre les observations sur plusieurs décennies pour comprendre l’origine des fluctuations de la température ». S’il n’y a pas de certitudes et s’il est impossible de connaître avant longtemps la ou les causes du réchauffement climatique, il faut en tirer les conséquences : il n’est pas scientifiquement établi que les émissions humaines de CO2 sont la cause principale du réchauffement climatique ; l’urgence climatique est en question.

 

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4 commentaires

JEAN FRANCOIS BAUER novembre 26, 2020 - 12:31 pm

DANS L’INCERTITUDE TRAITER AUSSI LES CONSEQUENCES
Si on ne connait pas de façon certaine les causes du réchauffement, on en connait mieux les conséquences. Ne serait-il pas raisonnable de reporter une partie des dépenses envisagées pour réduire les émissions de CO2, dépenses dont l’utilité n’est pas démontrée, sur les conséquences déja visibles du réchauffement comme par exemple la montée du niveau des océans? par exemple en finançant des digues au Bangladesh plutôt que des éoliennes en Mer du Nord.
si la menace climatique due aux émissions de CO2 est vraiment la plus grave de celles qui menacent l’humanité, alors il faudrait mettre en sourdine la « sortie du nucléaire ».

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palau novembre 26, 2020 - 9:07 pm

Les origines du GIEC
Quelle a été l’influence des démocrates américains dans la genèse du GIEC ?
Pourquoi le GIEC ne fait-il que du catastrophisme comme conséquences du réchauffement
climatique , alors que de toute évidence , il n’y a pas que du négatif ( lire F. Gervais )

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Jean-Pierre Bardinet décembre 19, 2020 - 10:29 am

Triche du GIEC
Il y a eu un peu plus d’une quarantaine de publications scientifiques sur le temps de séjour du CO2 dans l’atmosphère, et la moyenne pondérée des résultats est de 8 ans. Il y a eu une seule publication avec un TS de 100 ans+. Normalement, le GIEC, qui nous affirme faire la synthèse des publications scientifiques sur un thème donné, aurait dû conclure que le TS est de 8 ans. Mais, violant allègrement ses propres procédures, il n’a retenu que la publication 100 ans+ et il a mis sous le tapis toutes les autres, car elles ne lui permettaient pas de dire que nos émissions ont un effet mesurable sur la TMAG (température moyenne annuelle globale) et donc de justifier toutes ces épouvantables, onéreuses et inutiles politiques climat-énergie.

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Vladimir Mange janvier 7, 2021 - 2:11 pm

D’où vient le CO2 dans notre atmosphère ?
Si l’on peut discuter longuement des flux et durées de vie du CO2 dans l’atmosphère, il est incontestable que notre civilisation extrait du sol du carbone fossile, captés il y plusieurs dizaines de millions d’années (gaz, charbon et pétrole) qui se transforment en plus de 30 milliards de tonnes de CO2 (33.5 selon http://www.iea.org , 37 selon global-climat.com). L’homme moderne a la capacité et les techniques pour extraire et remettre dans l’atmosphère en une cinquantaine d’années une quantité suffisante pour passer de 280 ppm (valeur assez stable depuis 800’000 ans) à 415 ppm. C’est évidemment peu en comparaison du cycle naturel, mais le déséquilibre est clair, la nature n’arrive pas à absorber ce surplus, d’autant que plusieurs écosystèmes capteurs sont eux-mêmes sous pression (Amazonie, forêts équatoriales et australes).
Ces ressources sont dans tous les cas limitées et il serait sage d’en laisser un peu aux générations futures pour des usages plus utiles que de les brûler (matériaux de départ pour la chimie).
Il est évidemment facile de critiquer les outils de calcul, toutefois le principe de précaution ne doit-il pas nous inciter à ne pas attendre les changements catastrophiques possibles pour agir ?

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