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L’Agence France Entrepreneur ignore les business angels

par Valérie Pascale
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Panorama des financements destinés aux créateurs d'entreprises

L’Agence France Entrepreneur (ex-APCE), organisme public en faveur de l’entrepreneuriat, a publié un panorama des financements destinés aux créateurs d’entreprises. Nous sommes stupéfaits par cette palette de soutiens et d’aides diverses qui existent en France pour ceux qui décident de se lancer dans cette aventure. Ceci d’autant plus que les business angels sont littéralement noyés dans cette liste… Une occasion de rappeler que seuls ces anciens chefs d’entreprise sont véritablement à même d’accompagner les premiers pas de futurs entrepreneurs.

Que propose l’Agence France Entrepreneur aux jeunes pousses ?

D’après ce qui est indiqué sur son site, pour un futur entrepreneur, c’est d’abord au niveau de l’État qu’il faut aller chercher le soutien financier pour démarrer son entreprise. Ainsi, l’État s’occupe de tout, mais surtout, il soutient ceux qui sont au chômage ou en reconversion professionnelle. Il propose une aide à la reprise ou à la création d’entreprises distribuée par Pôle emploi. Elle est versée aux demandeurs d’emploi qui perçoivent l’allocation d’aide au retour à l’emploi et qui souhaitent créer ou reprendre une entreprise.

Si cela est insuffisant, l’État peut accorder un prêt d’honneur. Ce prêt à taux zéro et sans intérêt est proposé aux futurs entrepreneurs pour compléter leurs fonds propres. Il existe plusieurs réseaux qui accordent des prêts d’honneur, notamment Initiative France, animée par des collectivités territoriales, ou bien Réseau Entreprendre, dans lequel participent la Caisse des dépôts et des Conseils régionaux.

Il faut noter que l’obtention d’un prêt d’honneur doit obligatoirement être couplée avec un prêt bancaire. Pour ceux qui n’ont pas d’accès au crédit bancaire, il faut alors s’adresser à l’Adie[[Association pour le droit à l’initiative économique. ]] qui pourra, sous certaines conditions, accorder un prêt d’honneur sans intérêt couplé avec un micro-crédit.

À cela s’ajoutent, selon les régions, des prêts d’honneur régionaux, qui ont remplacé, par exemple, le dispositif national Nacre[[Nouvel accompagnement pour la création ou la reprise d’entreprise.]], qui a pris fin en décembre 2016. Certaines régions ont repris un dispositif similaire, alors que d’autres ont mis en place un dispositif d’accompagnement et d’aide spécifique. Il faut rappeler que, comme pour le dispositif Accre, les bénéficiaires concernés sont notamment les demandeurs d’emploi et les bénéficiaires de minima sociaux. Pour identifier toutes les aides régionales disponibles, il suffit de consulter des bases nationales, comme par exemple l’Observatoire des aides aides-entreprises.fr ou les-aides.fr.

Après ce long parcours du combattant pour rassembler toutes les aides publiques possibles, le futur entrepreneur peut toujours tenter sa chance et participer à de nombreux concours organisés par l’État, dont les prix sont destinés à financer la création d’entreprise. Il existe environ 50 concours nationaux, dont 10 s’adressent spécifiquement aux femmes entrepreneurs, et environ 80 concours régionaux.

Il ne faut enfin pas oublier des subventions d’État destinées à certains profils d’entrepreneurs, comme par exemple Cap jeunes, ou pour des projets innovants la Bourse French Tech, le dispositif de PRI[[Partenariats régionaux d’innovation.]]-faisabilité ou AFI[[Aide pour la faisabilité de l’innovation.]], tous distribués par la BPI.

À la fin de cette impressionnante liste d’initiatives d’État destinées aux futurs entrepreneurs, on découvre enfin qu’il est également possible de solliciter des particuliers qui interviennent eux aussi en stade de la création. Parmi eux sont notamment des clubs d’investisseurs spécialisés dans des projets de création d’entreprises, des sociétés de capital-risque solidaire et des plateformes crowdfunding.

Plus loin dans le rapport, dans la rubrique pour le « renforcement des fonds propres », nous pouvons alors apercevoir quelques lignes sur le financement de la création d’entreprises par les Business Angels. Nous apprenons qu’ils financement principalement des projets innovants et à fort potentiel de croissance, et qu’ils apportent non seulement de l’argent pour renforcer les fonds propres de l’entreprise, mais aussi leur réseau, leur expérience et leurs compétences pour l’aider à percer sur son marché.

À quoi servent alors toutes les autres créations d’entreprises, généreusement financées par l’État, si elles ne portent pas sur des projets innovants et susceptibles de grossir en créant des emplois ? Est-ce pour masquer le trou de chômage que l’État encourage avec l’argent public les chômeurs à créer des emplois pour eux-mêmes, ce qu’on appelle les créations d’entreprises par nécessité ?

Il est urgent d’inverser la logique de ce schéma proposé par l’Agence France Entrepreneur pour donner la voix aux vrais acteurs de la création d’entreprises, que sont les business angels, et de les laisser faire leur travail avec des incitations fiscales bien pensées.

De nombreux rapports confirment a posteriori que les créations d’entreprises bénies par l’État n’apportent pas grand-chose et ne perdurent généralement pas. Dans la plupart des cas, il s’agit de création d’entreprises sans salariés. Les véritables créateurs d’entreprises, les business angels, restent dans l’ombre de cette machine bureaucratique et les créations d’entreprises employeuses en France n’arrivent pas à décoller faute de financement intelligent.

Panorama des financements destinés aux créateurs d'entreprises

Panorama des financements destinés aux créateurs d’entreprises

 

Panorama des financements destinés aux créateurs d'entreprises
Panorama des financements destinés aux créateurs d'entreprises
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1 commenter

zelectron septembre 18, 2017 - 2:47 pm

L’Agence France Entrepreneur ignore les business angels
J’ai le souvenir de 650 organismes de crédit à la création/innovation/constitution d’entreprise y compris particuliers porteurs de projets innovants, je ne trouve plus de liens à propos de ce chiffre mais cela signifierait 650 directions (avec salaires quasi-discrétionnaires?)/locaux et agences/secrétariats/ frais divers et (a)variés ?

L’état n’a aucun droit à se mêler de projets privés et à ce titre s’obligerait utilement à contrôler les prestations de ces organismes et sanctionner éventuellement, sans autres interférences ineptes, sauf à permettre de créer (comme en Allemagne) des entités mutuelles financières groupant PMI et ETI régionales par exemple en excluant les CAC 40 et autres sociétés de plus de 500 personnes ainsi que les distributeurs ou marchants sans manufacture.

Au demeurant absorber les capitaux de ces 650? et quelques prestataires plus ou moins efficaces (plutôt moins) doit être envisagé moyennant absorption d’une partie des personnels (directions incluses ou exclues selon modalités particulières)

nb. sous réserves d’améliorations

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