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Les très petites PME crient au secours

par Lucas Fattori
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Capital Initiative, le premier et pour l’instant le seul fonds, de solidarité PME est le témoin impuissant de la liquidation de PME et notamment des très petites, viables économiquement mais que la politique de restrictions bancaires coupe de trésorerie et qui sont forcées de déposer leur bilan. Capital Initiative a développé un modèle original qui en a sauvé déjà plusieurs dizaines et des centaines d’emplois, en rachetant temporairement des éléments d’actifs qu’il revend à l’entreprise lorsque la trésorerie a été reconstituée. Mais les promesses de l’ancien gouvernement de multiplier ses moyens par l’injection de fonds CDCE ou Oséo ne se sont jamais concrétisées. Pourtant, le modèle est rentable mais combien d’entreprises devront-elles avoir disparu avant que des fonds privés ou publics s’y investissent ? L’emploi est-il vraiment la préoccupation de nos dirigeants? A voir avec la nouvelle équipe au pouvoir.

LES PME AU BORD DE L’ASPHYXIE : 70% DE L’EMPLOI EN DANGER !

Crise financière, crise des liquidités ajoutées aux restrictions Bâle III, les banques ne financent plus les TPE/PME. Pourtant celles-ci emploient 70% des salariés du secteur privé. La situation est des plus préoccupantes, la survie même de nombreuses entreprises est compromise.
Rappelons que la France est le pays des TPE par excellence, 93% des entreprises ont moins de 10 salariés et 98% moins de 50 !
Le manque de trésorerie est un mal contagieux. La dénonciation des encours par les banques devient la règle : 73% des entrepreneurs notent un resserrement de leurs conditions de financement (Baromètre Juin 2012 KPMG-CGPME). En 2010 la moitié des 17.000 dossiers traités en Médiation du Crédit portaient sur des litiges inférieurs à 10.000 €.

En Alsace l’Expert-comptable René HANS mène un combat sans relâche pour pallier les carences de trésorerie des PME. Il préside Capital Initiative, le seul fonds de solidarité TPE/PME en France. Son activité consiste à racheter temporairement les actifs de l’entreprise et à les lui louer jusqu’à son retour à meilleure fortune. Ce fonds privé dont le capital est détenu par 300 entrepreneurs traite tous les jours de nombreuses demandes. Présente au national avec une vingtaine d’implantations, les demandes globales dépassent les 100 millions d’euros.

Le modèle, simple, original et efficace a été salué par de nombreux experts. Il a été reproduit à Francfort en avril 2012.

Plébiscité par le contrôleur général de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) Michel Chatot dans un rapport de la fondation Concorde, le modèle devait bénéficier de fonds étatiques et être reproduit sur tout le territoire. A ce titre René HANS a été reçu à Matignon dans une délégation du premier ministre le 21 mars 2012. René RICOL (alors Haut-commissaire aux investissements français) donne son accord pour une participation minoritaire par la CDC ainsi qu’un financement par Oséo. Il missionne Joseph ZORGNIOTTI (ancien président de l’ordre des Experts comptables), Henri JULLIEN (directeur adjoint de la Banque de France) et Philippe BRAIDY (président de la CDC Entreprises) présents à la réunion pour la mise en forme de l’opération.
Démissionnaire le 15 mai de son poste, aucune des promesses formulées par René RICOL ne seront suivies d’effet.

Pour pallier l’urgence de la situation, René HANS, à la tête d’un groupe d’expertise comptable de 250 salariés ira demander son soutien à un élu local de la CCI de Mulhouse, directeur d’agence de banque. Celui-ci, au nom d’une intervention trop compliquée et trop longue dans Capital Initiative lui proposera de mettre à disposition 300.000 € sous forme de prêt personnel qu’il apporterait en compte courant de Capital Initiative. René HANS accepte. Promis pour le 15 mars, à ce jour rien n’est mis en place.

Les exemples foisonnent, comme par exemple la mésaventure d’un jeune entrepreneur de 24 ans. Compétent et motivé, il crée une société dont l’investissement nécessaire au lancement de son activité porte sur 600.000 €. Première étape, rencontre avec sa banque dans laquelle il a d’ailleurs précédemment été stagiaire.

Pour que le dossier soit accepté rapidement, les conditions à réunir sont simples il doit disposer de :
– 20% d’apport personnel (soit 120 000€ !)
– garantie d’Oséo à 50%
– caution personnelle.
Mission impossible pour un jeune sortant d’école.
Il ne renonce pas et trouve un investisseur qui lui apporte les fonds nécessaires. Par ailleurs la caution d’Oséo est acceptée et sa caution personnelle est prise pour le complément. Après un mois de « traitement » du dossier, celui-ci revient sur le bureau du banquier avec une mention simple : la caution personnelle de l’entrepreneur n’est pas assez solide pour valider le dossier. Mais comment disposer d’un large patrimoine à 24 ans ? Le banquier sous-entendra alors qu’une caution d’une personne plus âgée, disposant d’un patrimoine conséquent est nécessaire. Par la suite, et malgré le parrainage et la caution proposée par un chef d’entreprise employant 200 salariés, le dossier reviendra refusé.
Motif du refus : l’activité souhaitée n’est pas un secteur financé par cette banque. De qui se moque-t-on pour faire patienter ainsi un client ?

Dernièrement René HANS a été reçu à BERCY au cabinet d’Arnaud MONTEBOURG le 21 Juin 2012. Il faut espérer qu’avec le changement de législature, le gouvernement s’intéressera davantage au sort des TPE (Très Petites Entreprises) qui souffrent.

PS. En Alsace le montant total des RTA (Rachats Temporaires d’Actifs) dépasse les 10M€. A l’échelle nationale plus de 100M€ sont nécessaires rapidement. Prochaine échéance : le 31 Juillet, date à laquelle 2 des 40 entreprises déposeront le bilan si une solution n’est pas apportée rapidement.

Secteur Emplois
Vin 18
Industrie 173
Restauration 15
Btp 116
Service 98
Transport 62
TOTAL 482

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