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Une distribution pharmaceutique française très couteuse

par Xavier Pradet-Balade
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Dans son dernier rapport sur la Sécurité sociale, la Cour des comptes quantifie les coûts de distribution des médicaments à près du tiers de la dépense, ce qui représente donc un poids considérable.

Des pharmacies plutôt bien réparties sur le territoire

Les médicaments vendus au détail en ville représentent 34 milliards d’euros dont 30 milliards d’euros remboursables par l’Assurance maladie. La distribution s’appuie d’abord sur un réseau de grossistes répartiteurs : 42 rémunéré par une marge de 7% du prix fabricant assise sur la seule valeur, soumis à des obligations codifiées : stockage sécurisé, fréquence de réassortiments, etc. Elle s’appuie également sur un réseau de plus de deux mille officines réparties, une fois n’est pas coutume, de manière à peu près satisfaisante sur le territoire. En effet toute la population réside à moins de quinze minutes d’une officine et celles de campagne bénéficiant d’une clientèle captive ont généralement une bonne situation financière.

Des pharmacies en général prospères

Globalement le réseau est estimé surdimensionné de l’ordre de 800 unités surtout dans les agglomérations regroupant la majorité des officines en situation financière délicate pour cause d’excès d’offre. Mais la profession est favorisée par l’attribution de monopoles à tous les niveaux et la réglementation qui en constitue la contrepartie est toujours en retard d’une évolution. L’analyse des liasses fiscales des dernières années montre que si les grossistes distributeurs ont connu des péripéties variées, les pharmacies d’officine sont en majorité prospères, ce qui explique la stabilité de leurs effectifs. Par ailleurs, contrairement à une opinion répandue, cette prospérité ne vient que très partiellement de la parapharmacie et des articles en vente libre et repose encore pour l’essentiel sur les médicaments remboursés. Comment explique-t-on cela ?

Tout d’abord les officines ont en général profité de l’évolution de la distribution :
– ristournes négociées à l’occasion des ventes directes pharmacie-fabricant ;
– ristournes accordées par les grossistes répartiteurs pour récupérer les ventes de médicaments génériques qui avaient tendance à leur échapper ;
– virages des marges consenties par l’assurance maladie fondées sur le nombre de boites manipulées et non plus sur leur valeur.

Mais le plus beau coup repose sur la progression des génériques. En-effet, devant le refus généralisé des médecins de les préconiser, l’Assurance maladie a misé sur les officines et leur a attribué le droit de substituer le générique au princeps (médicament original) avec maintien d’une marge équivalente à celle du princeps. Indolore au départ, la mesure devient de plus en plus insupportable, ainsi pour 4,4 milliards d’euros d’achat de génériques au prix public, 2,2 milliards d’euros sont revenus aux seules pharmacies soit 51 % du total, à majorer de la marge des grossistes distributeurs de 7%. En outre, le potentiel de croissance des génériques reste important.

Le cout total de la distribution des médicaments remboursables atteindrait au global 8,3 milliards d’euros – dont 900 millions d’euros pour les grossistes répartiteurs – soit 31 % de la dépense des médicaments. Par ailleurs, ce chiffre est un minimum ne prenant pas en compte les remises non déclarées ou illégales.

Les propositions de la Cour des comptes

La Cour propose donc diverses mesures pour désensibiliser la rémunération des acteurs de la distribution au prix des médicaments. Elle propose aussi d’assouplir le monopole pharmaceutique en admettant la vente libre de certains médicaments par d’autres distributeurs (notamment les grandes surfaces), et les ventes en ligne. Enfin malgré les difficultés jusqu’ici rencontrées, elle propose de développer les ventes à l’unité, en demandant aux pharmaciens de ne remettre aux patients que le nombre précis de comprimés prescrits, la mesure voulait lutter contre le gaspillage des médicaments. Ces dernières mesures, les seules structurelles, nous promettent de beaux débats au cas où elles verraient le jour.

 

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4 commentaires

RADER Serge décembre 17, 2017 - 3:33 pm

Une distribution pharmaceutique française très couteuse
Encore une fois, la Cour se trompe sur le diagnostic et les solutions à mettre en oeuvre… c’est coutumier !

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Bruno Paul Oriol décembre 19, 2017 - 8:56 am

Une distribution pharmaceutique française très couteuse
À serge Rader
En quoi se trompe t elle?
merci et bonne journée
bpo

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Marie Claude Rousselle décembre 19, 2017 - 2:05 pm

Une distribution pharmaceutique française très couteuse
Pourquoi ne pas passer comme dans certains pays
= à la prescription de molécules et non de spécialités (combien de dénominations pour la même molécule que celle contenue dans le —« paracétamol » ? Pour ne citer qu’un des médicaments les plus vendus )
=à la prescription « à l’unité » pour un traitement unique et précis , pourquoi repartir avec plusieurs boîtes (ne parlons pas du coùt des emballages , des notices , du transport , du stockage …) dont au final il va vous en rester une entamée une fois le traitement terminé ?
=par contre , souffrant de plusieurs pathologies nécessitant des traitements « au,long cours » voire « à vie » , pourquoi ne pas me prescrire des conditionnements représentant 3 mois de traitement (ce qui représente le rythme normal de surveillance d’un malade chronique dont la maladie est bien maîtrisée )alors qu’actuellement , entre les boîtes de 30 et les boîtes de 28 alors que notre calendrier comporte 7mois de 31 jours , 4 mois de 30 et seulement un mois de 28 c’est vite la galère . Sans compter là encore , les boîtes , les notices , le transport .…le temps perdu par la préparatrice pour décompter les boîtes nécessaires …
Tout ceci relève d’un commerce des plus juteux tant pour les labos que pour beaucoup d’officines et ne simplifie en rien la vie du patient

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Eschyle 49 janvier 11, 2018 - 9:46 pm

Comment réduire le coût de la distribution pharmaceutique française .
Commencez par le commencement : autorisez les mutuelles complémentaires à avoir accès à la base de données du régime de base , l’assurance maladie ; c’est refusé depuis 1945 .

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