Notre gouvernement vient de présenter son plan de relance, baptisé « France relance », un plan d’une ampleur historique nous dit Jean Castex : 100 milliards d’euros. Ce plan est centré sur l’offre, et c’est effectivement ce qu’il convenait de faire car il s’agit d’assurer la survie du plus grand nombre possible d’entreprises et de sauver les emplois. Il s’articulera en trois volets : la compétitivité des entreprises, l’écologie, et la cohésion sociale et territoriale. Le premier ministre a tenu à calmer l’inquiétude des Français en leur disant que ce plan devrait permettre à notre pays de retrouver le niveau d’activité qu’il avait avant la crise du coronavirus d’ici à 2022, sans doute.
Article paru sur Contrepoints, le 14 Septembre 2020
Dans le même temps on a appris la réinstallation dans nos structures de l’ancien Commissariat Général au Plan, avec à sa tête François Bayrou, le président du Modem. Il aura pour mission d’ « Animer, coordonner les travaux de planification et de réflexion prospective conduits pour le compte de l’Etat, et d’éclairer les choix des pouvoirs publics au regard des enjeux démographiques, économiques, sociaux, environnementaux, sanitaires, technologiques et culturels ». Et, il sera précisé au Haut Commissaire dans sa lettre de mission qu’« ’il s’agit de préparer la France de 2030 ».
Le plan de relance est une chose : c’est l’affaire des hauts fonctionnaires de Bercy, et la restructuration de notre économie en est une autre. La mission fondamentale du nouveau Commissariat au Plan sera, en effet, de reconstruire notre économie une fois les effets de la crise du coronavirus réparés. Il faudra, indubitablement, que ce soit sur des bases nouvelles. Ces deux dispositions prises par notre gouvernement se complètent parfaitement, du moins faudrait-il qu’il en soit ainsi. Aussi est-il surprenant que notre Président n’ait pas repris pour définir la mission de ce nouvel organisme, les termes qu’il avait utilisés dans son discours du 14 juin dernier où il avait annoncé que nous entrions maintenant dans une nouvelle phase du quinquennat, celle consistant à reconstruire l’économie du pays. Il avait dit, dans son adresse aux Français, qu’il allait s’agir de : « bâtir un modèle économique plus fort, un modèle économique durable, qui soit la clé de notre indépendance ». Et il avait donné les précisions suivantes : « Il nous faut créer de nouveaux emplois en investissant dans notre indépendance technologique, numérique, industrielle et agricole, par la recherche, la consolidation des filières, l’attractivité, et le s relocalisations lorsque cela le justifie, et un vrai pacte productif. »
La reconstruction de notre économie est bien la tâche qui s’impose à ce nouvel organisme, et il n’y en a pas d’autre car notre pays se trouve engagé depuis une quarantaine d’années dans une spirale déclinante. Il s’agit donc de l’en dégager. Le tableau suivant montre comment ont évolué les grands agrégats de notre économie depuis 1980 :
Dép, pub | Dép. sociales | PO | Endettement | |
1980 | 49,0 % | 20,1 % | 39,0% | 20,0 % |
2000 | 55,0 % | 27,0 % | 44,0 % | 60,0 % |
2018 | 56,4 % | 36,1 % | 48,4 % | 98,4 % |
(En % du PIB) |
A la lecture de ce tableau deux questions se posent immédiatement : pourquoi une telle dérive de ces divers agrégats, depuis 40 ans ? ; et comment notre pays se positionne–t-il par rapport aux autres pays européens ?
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A tout prendre Bayrou va-t-il jouer les idiot utiles ?
Il n’y a pour les entreprises a l’heure actuelles aucune perspective de marchés suffisamment profitables pour réaliser quelque plan fut-il général !