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Former les chômeurs dans les entreprises

par Laurent Guyot-Sionnest
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Depuis les années 60 hélas, la France n’a pas su créer assez d’emplois pour accueillir toutes les femmes et les hommes en âge de travailler.
Les « chômeurs » sont maintenant plusieurs millions si on compare le taux d’emploi en France à celui d’économies proches comme la Suisse. Ce chômage de masse qui dure.

Très souvent les millions de personnes en âge et capacités probables de travailler ne sont pas ou plus embauchables selon les critères du marché du travail très contraint tel qu’il est. (SMIC, règles d’embauches et de licenciements, comportements des syndicats et des médias…)

Deux des causes de ce sous-investissement en création d’emplois résideraient dans :

1. la faible rentabilité des capitaux propres des entreprises moyennes en France qui limite leur capacité de croissance ; (plusieurs causes dont les impôts de production et le coût total du travail) ;
2. les manques de formations concrètes des disponibles que les entreprises n’ont pas les moyens de financer en étant obligées de les payer à plein pendant ces formations concrètes en situation.

L’idée est de généraliser et d’organiser ce qui existe pour les handicapés, l’insertion et la formation officielle en salle des chômeurs.

C’est la collectivité qui maintiendrait les allocations des personnes accueillies pendant qu’elles sont en formation dans des entreprises.

Entreprises de toutes les natures, dont entreprises aidées ou EBE,
mais Attention, seulement les entreprises en croissance (masse salariale) au-dessus d’un seuil ajustable, par l’État ou la Région, ou le Territoire, selon la conjoncture, afin de ne pas faire trop peur aux salariés en place, ni faire acquérir des compétences ou des attitudes non durablement performantes.

Le nombre de personnes accueillables dans une entreprise serait calculé selon une fonction (ajustable selon la conjoncture et la taille ou les secteurs des entreprises) du total des indemnités reçues de la collectivité (RSA ou indemnités chômages…) par les accueillis, et le total des cotisations chômage payées par l’entreprise et ses salariés accueillants.

Bien sûr, les entreprises seraient incitées à défrayer les accueillis des dépenses nécessaires pour venir se former et travailler.

Bien sûr, pour que l’accueil et la formation des accueillis se passent dans une bonne ambiance, les salariés seraient consultés sur le principe et certaines modalités d’accueil.

Le but initial est de former les accueillis, mais au fond c’est la création d’emplois qui est visée. Dès qu’une personne serait embauchée en CDI, cela reconstituerait des droits à accueillir et l’entreprise pourrait de nouveau accueillir de nouvelles personnes.

Il se créera probablement un savoir-faire du comment le mieux booster sa croissance avec ce dispositif qui fait économiser sur les coûts d’embauches mais aussi sur le coût total de la création d’emplois d’une entreprise en croissance. Ce coût total comprend, en plus du poste de travail éventuel s’il n’est pas partagé, les modifications de l’organisation et du rôle de chacun, mais aussi la prospection commerciale et les améliorations techniques des produits et des procédés aux goulots d’étranglement. L’auteur, qui a eu la chance de participer à des start-up en croissance, insiste sur l’importance de tous ces coûts effectifs, que seule une trésorerie abondante permet de financer. Pas d’argent, pas de croissance.

La proposition consiste bien au fond, à faire économiser de l’argent aux entreprises en croissance en faisant fournir par la collectivité la ressource la plus abondante en France : les disponibles recevant des allocations. Allocations qui sont prélevées sur les actifs et qui ne servent actuellement qu’à la consommation alors que ce sont les investissements en emplois qui manquent constamment depuis des dizaines d’années.

Les entreprises seraient explicitement incitées à accueillir les personnes qui seraient les mieux adaptées et les moins coûteuses pour décharger les personnes saturées de leurs tâches les plus simples. Les personnes accueillies, par définition moins efficientes lors des premières semaines, ne peuvent facilement prendre en charge que les tâches les plus simples. Mais cela permettra aux personnes saturées que connait bien l’entreprise, de se concentrer sur les tâches et problèmes ayant le plus grand potentiel pour accélérer la croissance de l’entreprise… et la création d’emplois.

On vise à aider les entreprises déjà en croissance, par hypothèse grâce à certains éléments de supériorité et compétitivité, en leur faisant économiser les coûts de création et d’intégration des nouveaux emplois, afin qu’elles concentrent leurs ressources en personnels et en capital pour la croissance, l’innovation et l’exportation.

L’objectif est bien de créer plus d’emplois plus vite en aidant ceux qui peuvent et savent le faire, mais n’ont pas assez ou ne peuvent pas attirer les ressources en capital pour le faire. (rentabilité sur capitaux propres trop faible).

Il y a plusieurs avantages pour les parties prenantes :

1. les personnes les moins adaptées au marché actuel du travail, « coûtant » moins, voient leur attractivité augmenter ; et une forte proportion de personnes peut, en situation « en entreprises » retrouver leur potentiel en quelques semaines ;
2. l’entreprise étant en croissance, les salariés en place sont moins inquiets du fait de la concurrence des accueillis moins payés, et peuvent en sens inverse espérer progresser plus vite dans une entreprise qui grandit plus vite ;
3. il n’y a pas de surcoût pour la collectivité puisque les personnes gardent, comme en formation classique, leurs allocations, (grosse différence avec l’expérimentation TZCLD, on n’attribue pas automatiquement le SMIC et on n’accueille pas que des chômeurs de longue durée) ;
4. les entreprises diminuent les aléas de la sélection recrutement, formation des personnes dont elles ont ou auront besoin, et peuvent concentrer leurs ressources expertes dans leurs goulots d’étranglement, telles qu’elles les voient,
et dans le meilleur usage de leurs capitaux pour la croissance ;
5. En ajustant les paramètres d’autorisation de l’accueil des bénéficiaires d’allocations, les autorités nationales, régionales ou même de territoires retrouvent une capacité de régulation de l’économie.

Il y a aussi beaucoup d’objections spontanées, tant chez les individus, que dans le corps social, syndical ou politique. Les réflexes et blocages qui expliquent l’incapacité de la France, comparée à des voisins proches, à créer des emplois pour accueillir les personnes en âge et capacité de travailler davantage chaque année depuis le milieu des années 60 : départ à la retraite des classes creuses, arrivée des cohortes du baby-boom et du retour des femmes au travail.

Il ne s’agit d’obliger ni personne, ni entreprise. Juste d’autoriser cette formation en entreprises en croissance. Cette méthode était autrefois significative quand les parents demandaient à un ami, industriel, commerçant ou artisan, d’accueillir leur enfant sans le payer mais pour bien le former. C’étaient les parents qui augmentaient les sommes qu’ils lui donnaient pendant ses études ou son tour du monde.

Merci pour votre attention
Laurent Guyot-Sionnest

 

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2 commentaires

YB juin 10, 2021 - 11:16 am

Oui à la récupération de l’énergie gaspillée et à aider la croissance
Je ne suis pas forcément d’accord avec la totalité de la proposition mais ce qui est certain c’est que :
Récupérer l’énergie des chômeurs et faciliter leur réinsertion à coût constant pour la collectivité est une bonne idée. On récupérera au passage du « bonheur » pour ces forçats de la recherche d’emploi.
Diminuer le coût et le risque de la croissance par l’innovation par le bais d’un effacement momentané du coût et du risque de l’embauche est également très positif.
L’ensemble devrait rendre la croissance plus facile, plus vertueuse, moins risquée et moins coûteuse. A CREUSER.

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ge39 juin 23, 2021 - 10:18 am

Aujourd’hui, les entreprises privées pourront former des chômeurs, demain, elles en seront obligées.
Puisque l’on sait que des sondages d’opinions dans les années 90 avaient révélés que 75% des jeunes voudraient bien être fonctionnaires, alors aujourd’hui, j’imagine que plus de 90% d’entre eux, choisiraient la carrière de rond de cuir dans n’importe quelle administration étatisée. Mitterand en a rêvé, Macron va le réaliser. Le post monde socialiste arrive. Tous bacheliers (95%), tous fonctionnaire, rien de « privé ».

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