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Équilibres géopolitiques

par Yves Buchsenschutz
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Vous trouverez ci-dessous un texte extrait du site « Helvetica » dont nous pensons qu’il mérite d’être porté à votre attention. En dehors de son côté prémonitoire concernant les États-Unis, la description du fonctionnement du pays ressemble également étrangement à la France, à la différence près que nous ne sommes déjà plus une « vraie » puissance mondiale.

Helvetica (Édition française)

🧨 Bombe à Retardement

L’Amérique ressemble à son propre compte à rebours.

sept. 29, 2025

Ray Dalio, le type qui a transformé 1 500 dollars en 150 milliards avec son hedge fund Bridgewater, vient d’expliquer pourquoi les pays font faillite. (Spoiler : c’est toujours la même histoire depuis 500 ans.).

Les États s’endettent, leurs populations se déchirent, ils veulent dominer le monde, et paf, ça finit mal. Sauf que cette fois, le mec qui a parié sur toutes les crises depuis 1975 annonce qu’on arrive au bout d’un cycle de 80 ans. Et devine qui a coché toutes les cases du pays qui va morfler ? Les États-Unis, évidemment.

Le diagnostic de Dalio tient en cinq forces mortelles. Un : tu t’endettes comme un malade et tu peux plus rembourser. Deux : tes riches deviennent trop riches, tes pauvres en ont marre, et gauche et droite se tapent dessus. Trois : tu veux être le gendarme du monde jusqu’à ce qu’un autre vienne te chercher. Quatre : la nature te rappelle qu’elle peut t’effacer de la carte. Cinq : celui qui gagne la guerre technologique rafle tout. Les États-Unis ? Carton plein : dette stratosphérique, population qui se déchire façon guerre civile soft, rôle mondial contesté, et bataille de l’IA avec la Chine où personne ne sait qui gagne.

Pendant ce temps-là, certains pays regardent le spectacle depuis leur balcon avec du pop-corn. La Suisse par exemple : zéro problème de dette, des oppositions politiques qui restent cordiales (essayez d’imaginer ça en France), aucune envie d’aller jouer les cowboys sur la scène mondiale, et des excédents commerciaux qui feraient baver n’importe quel ministre des finances. Le pays fonctionne comme une horloge pendant que les autres ressemblent à des bombes à retardement. Même niveau innovation, la Confédération reste dans le peloton de tête sans avoir besoin de claquer des milliards dans une course à l’armement technologique.

Le paradoxe, c’est que les empires s’effondrent justement parce qu’ils veulent être des empires. Trop gros, trop endettés, trop divisés, trop ambitieux. Les pays qui survivent aux grands cycles sont ceux qui ont compris que la discrétion vaut mieux que la domination, que l’équilibre budgétaire bat toujours le déficit héroïque, et que regarder les géants tomber depuis son coffre-fort, c’est quand même plus malin que d’être celui qui tombe. La prochaine superpuissance mondiale ? Ce sera peut-être justement celle qui n’aura jamais voulu l’être. En attendant, certains comptent tranquillement leurs lingots pendant que d’autres comptent leurs dettes.

M. Hantale 🧀

En parallèle, la Chine et quelques autres pays du sud-est asiatique sont en train de laminer notre industrie de transformation grâce à  :

  • des coûts de production très performants dus, au faible cours de leur monnaie et aux bas coûts de la main-d’œuvre et des transports maritimes ;
  • ainsi que, désormais, la qualité de leur technologie ;

Simultanément, les pays, africains et autres, en recherche de développement, relocalisent le traitement de leurs matières premières avant exportation, privant à l’autre bout de la chaîne, les pays développés de la première transformation.

Il va falloir beaucoup d’imagination et d’acharnement pour conserver ou trouver la place des pays actuellement développés dans la chaîne de valeur mondiale déjà fortement perturbée par les actions quelque peu désordonnées du président des États-Unis.

Le Japon qui avait fort bien géré, comme la Suisse, son économie par une spécialisation technologique après la guerre, patauge dans une sorte de stagflation depuis 20 ans devant ce problème.

Quel rôle potentiel désormais pour les nations historiquement développées et à niveau de vie élevé ?

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1 commenter

moulin octobre 6, 2025 - 11:57 am

Potentiel ? Déclin ! Les supériorités restantes sont inférieures aux écarts de niveaux de vie des masses hérités des époques où le reste du monde n’avait pas encore explosé démographiquement et, pour certains, en scientifiques-ingénieurs travailleurs. Sans énergie bon marché à part le nucléaire rejeté ni minerais.

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