« Folle décision », « régression infantile », « Trump tourne le dos à la planète ». Les invectives n’ont pas manqué après la décision de Donald Trump de sortir de l’accord de Paris. Emmanuel Macron a même affirmé qu’il serait responsable de « migrations, guerres, disparition de villes côtières ».
Au-delà des passions, dont certaines sont motivées par des intérêts électoraux proches, a-t-on le droit d’apporter un peu de réflexion sur le sujet ?
L’accord de Paris n’a fait qu’entériner des « contributions volontaires » de différents Etats destinées à réduire leurs émissions de CO2. C’est ainsi que le seul engagement des Chinois a été de commencer leur réduction en 2030. Barack Obama est allé plus loin pour les Etats-Unis : une réduction de 26 % en 2025. Etant sûr de ne plus être là pour remplir cet engagement, il obtenait à moindres frais l’admiration des partisans de ces réductions.
La conception américaine des obligations juridiques est différente de la conception française. Pour nous, ne pas respecter pendant des années un traité dans lequel nous nous sommes engagés à ne pas dépasser un déficit des finances publiques de 3 % du PIB n’est pas une escroquerie. C’est une preuve d’habileté diplomatique. Pour les Américains, un engagement signé doit être respecté. D’où le recul de Donald Trump. Il ne veut pas prendre le risque de procès de citoyens ou d’ONG américains le faisant condamner par des tribunaux américains pour ne pas avoir obligé des entreprises à la fermeture de mines de charbon ou de puits de pétrole, si cette fermeture devenait nécessaire pour respecter les engagements pris par Obama. Il renonce donc à ces engagements.
La partie en principe la plus contraignante de l’accord de Paris est l’engagement pris par les pays développés de verser aux pays en développement, à partir de 2020, au moins 100 milliards de dollars par an pour leurs investissements dans la réduction des émissions de CO2. Le chiffre est précis, mais la répartition entre les pays développés n’est pas arrêtée. La définition de ces financements n’a pas été donnée : quels types d’investissements ? Dons ou prêts ? Prêts à long terme, mais aussi à court terme comme les crédits à l’exportation de matériels ? Quid des crédits contractés auprès de banques locales ? Part du public et du privé ? Tout est resté dans le vague. Un seul engagement précis a été publié : celui de François Hollande, s’engageant pour la France à 5 milliards par an de fonds publics. Il ne sera pas là pour l’assurer.
Donald Trump ne tolère pas cette menace imprécise, mais possible car ne dépendant pas des dirigeants américains élus. Elle pourrait contraindre le contribuable américain à verser plus de 50 milliards par an à des pays vendant des produits concurrents de productions américaines. Le terme « contribuables » est revenu plusieurs fois dans son discours. Trump tient à défendre leurs intérêts. Aucun dirigeant français n’a évoqué les conséquences de l’accord de Paris pour le contribuable français. Trump défend les intérêts de ses électeurs, les dirigeants français ceux des autres pays.
Un reproche peut cependant être fait à Donald Trump : pourquoi a-t-il affirmé que l’accord de Paris, s’il était appliqué par tous, réduirait de 0,2° C la température de la planète en 2100 ? Ce chiffre est sorti des calculs de modèles climatiques dont la fiabilité est extrêmement faible. Des journalistes ont publié d’autres chiffres puisque d’autres modèles donnent une réduction de 1°C. En fait personne n’en sait rien. Ces modèles n’ont pas pu expliquer la baisse des températures de 1945 à 1975, ni prévoir la stagnation depuis 1998. Car ces modèles sont semblables aux modèles météorologiques qui ne peuvent prévoir le temps qu’il fera dans trois jours. Alors que dire des prévisions pour 2100 ?
Ces modèles sont d’autant moins fiables que la « science climatique » est incapable de décrire correctement les phénomènes climatiques. D’après l’avis donné le 3 novembre 2015 par l’Académie française des sciences, « il reste de nombreuses questions en suspens nécessitant un programme de recherches soutenu » et il faut « réduire les incertitudes des simulations numériques du climat ». En 1990 le GIEC (les fonctionnaires de l’ONU traitant du climat) prévoyait une hausse du niveau des mers de 13 à 21 cm en 25 ans. Elle a été de 4 cm.
Parmi les incertitudes, l’influence des variations des émissions solaires et le rôle des nuages ne sont pas connus. Et pourtant l’«effet de serre » des nuages, à supposer qu’un tel effet existe, serait 219 fois plus important que celui du CO2 atmosphérique. Quant au CO2 dû aux émissions humaines, il ne représente que 6 % du stock de CO2 atmosphérique. Un jour la science prouvera peut-être que l’augmentation de la quantité de CO2 dans l’atmosphère est due au réchauffement causé par exemple par les variations du soleil, et non que le réchauffement est dû aux émissions humaines de CO2, comme une désinformation systématique l’a fait croire aux Européens.
Ceux qui prétendent que « la science a parlé » sont des hommes politiques qui ont fait de la « protection de la planète » une véritable religion, dont la critique est apparentée à un blasphème. Il est dommage que Donald Trump ait cédé à cette croyance en citant un chiffre aussi peu fiable d’augmentation de la température de l’atmosphère terrestre.
Donald Trump donne cependant aux autres chefs d’Etat, et en particulier au français, plusieurs leçons qu’ils devraient méditer :
– Un responsable politique doit d’abord rendre des comptes à ses électeurs, avant d’en rendre à ceux des autres pays.
– Grâce à nos centrales nucléaires, la France est le grand pays développé qui par habitant émet le moins de CO2. Ses dirigeants ne devraient pas être en pointe dans la si controversable « urgence climatique », et pénaliser leurs électeurs en raison de considérations scientifiques aussi incertaines et qu’ils maîtrisent mal.
– Philippe Verdier, chef du service météo de France Télévision, a été licencié pour avoir écrit que le réchauffement climatique est favorable à notre pays : en 2014, année chaude, plus de récoltes, moins de consommation d’électricité et de gaz, et 14 000 décès en moins. L’intérêt des Français ne serait pas de réduire les émissions de CO2, si par hasard la science finissait par prouver qu’elles sont responsables du réchauffement.
– Puisque les partisans des « énergies renouvelables » disent que ces énergies sont devenues compétitives, nos dirigeants devraient faire comme les Anglais : supprimer les subventions aux éoliennes et aux panneaux photo-voltaïques. Le coût de l’électricité en serait réduit d’autant pour les Français.
Ces considérations de bon sens risquent de vous faire traiter d’ennemi de l’humanité. Donald Trump a cependant eu raison de les provoquer.
5 commentaires
Accord de Paris : peut-on défendre Donald Trump ?
Bravo Alain pour cet excellent article! On assiste à la boboisation de la planète sous l’œil complaisant de dirigeants souvent complices ou incultes scientifiquement . Reviendrait on a la croissance zéro prônée par le club de Rome ? Les Chinois et les indiens vont en profiter pour continuer à nous rattraper en sans doute bientôt nous dominer.
Accord de Paris : peut-on défendre Donald Trump ?
La simple lecture du texte complet du discours de Donald Trump démontre l’indigence des arguments . Il explique que sortir de l’accord de Paris créera des jobs et la croissance. Des gauchistes bien connus de Michael Bloomberg aux entrepreneurs de la Silicon Valley pensent exactement le contraire. Voir dans la réouverture d’une mine de Charbon en Pensylvanie le signal d’une renaissance est pathétique. Et oui les Européens sur ce point unis , les Chinois Et les Indiens ont raison.
Accord de Paris : peut-on défendre Donald Trump ?
Il est vrai que quand on est ce que toutes les media appelle un climato-sceptique en parlant des scientifiques honnêtes, que l’on pourrait définir plutôt par scientifiques-agnostiques tant qu’une théorie n’a pas été démontrée par des mesures correctes, la position de Trump était inconfortable. Comment défendre ce bonhomme ?
Votre papier nous en donne de bonnes raisons et je vous en remercie.
Accord de Paris : peut-on défendre Donald Trump ?
Ci-joint une petite vidéo « rafraichissante », au sujet du CO2 et du réchauffement climatique.
https://www.youtube.com/watch?v=3QxvNGsZ-ZQ
Le GIEC fournit clairement d’excellents arguments pour justifier quelques nouvelles taxes destinées à nourrir des Etats obèses…
Accord de Paris : peut-on défendre Donald Trump ?
M.Mathieu a raison
les fanatiques de la cause écologiste ne sont pas raisonnables ni rationels ils mélangent causes et conséquences ,
la pollution est un mal à combattre mais on sait qu’elle est réduite par l’usage du nucléaire , or les écologistes sont contre le nucléaire comme les passéistes étaient contre le train en 1.840 , (dangereux , bruyant , polluant , ) donc ils sont contre la mesure qui permettrait de réduire partout la pollution
que l’allemagne commence par revenir au nucléaire et à abandonner le lignite et le charbon bas de gamme
que les scientifiques trouvent le moyen d’éviter la pollution des centrales à charbon et à gaz ! cela c’est du concret , pas les gesticulations auxquelles s’est finalement livré Macron comme Hollande l’aurait fait .
dépenser 100 ou 5 milliards pour les PSD , aucun sens concrétement ! construisons chez eux des centrales non polluantes , c’est tout !