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Profil des dirigeants de PME en France

par Bernard Biedermann
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A partir des résultats de plusieurs sondages réalisés par OpinionWay et publiés sur internet, nous proposons de construire un profil de nos dirigeants de PME. Bien que les résultats des nombreux sondages soient tous très intéressants, nous n’avons retenu que les résultats les plus forts et les plus significatifs en termes de pourcentages.

A priori on pense souvent que les patrons de PME sont en majorité propriétaires de l’entreprise qu’ils dirigent. C’est faux : « Si une minorité de dirigeants de PME-ETI (DG, DAF, DRH) possède ou a possédé une entreprise… Une minorité (8%), est propriétaire de tout ou partie de l’entreprise, dont 3% en totalité ou majorité. Une part plus importante en fin de carrière avec 19% des dirigeants de plus de 54 ans propriétaires de tout ou partie de leur entreprise ».
S’interroger sur le vécu de l’entreprise par ses dirigeants conduit bien entendu à tout ce qui concerne les prises de décisions au quotidien, au stress généré par les objectifs, aux contraintes financières, administratives et fiscales, et à bien d’autres… On oublie souvent de se poser la question du bonheur lié au travail. Pour 72% des entrepreneurs interrogés, le travail contribue au bonheur personnel et plus encore, 91% sont d’accord pour dire que « le bonheur au travail et le bonheur personnel sont liés et se nourrissent mutuellement ». Ces résultats sont conditionnés par, le fait d’aimer son travail, une bonne entente entre collègues, un cadre de bureau agréable et surtout, la reconnaissance du travail et le besoin de confiance de la part de la hiérarchie.

Les mobilisations politiques autour de l’environnement (comme le PACTE) sont soutenues par 72% des dirigeants de PME-ETI et restent optimistes en termes de CA. Un quart les craignent mais 77% prévoient de renforcer le niveau d’exigence écologique interne et 38% en externe, car ils s’attendent à des nouvelles exigences de leurs clients (décembre 2019).
L’environnement international joue également un rôle important dans la mesure où une « forte proportion de PME-ETI sont impliquées dans des échanges commerciaux à l’international (59% font de l’export) ». En 2019, par rapport aux diverses tensions internationales, c’était le Brexit qui enregistrait le plus de craintes. Mais la vérification de ces anticipations sera particulièrement difficile dans le contexte de la Covid. Ce qui est surveillé par les entrepreneurs, ce sont, les risques d’augmentation des prix à l’importation, des droits de douanes, des formalités administratives mais aussi les élections présidentielles nationales.
Le ressenti sur l’environnement national est plus diversifié. Il est considéré comme favorable à 88% en ce qui concerne les relations avec les banques aussi bien pour la trésorerie que pour les investissements (en 2018). Les investissements sont souvent justifiés par la nécessité d’augmenter leurs performances grâce à l’innovation, premier levier (97%), puis, « par le développement de nouveaux marchés (92%), l’internationalisation (87%) et la transformation numérique (88%) ». Cette dernière doit intégrer les projets de protection pour la cybersécurité. En 2019, 54% des PME-ETI ont été victimes d’une cyber-attaque. Du coup, « 86% considèrent la sécurité comme un enjeu stratégique ou important et 79% des dirigeants indiquent que leurs collaborateurs sont sensibilisés à cet enjeu ».
En termes de mesures de la part des pouvoirs publics, les dirigeants considèrent qu’il faut, en priorité, alléger les charges (41%) et simplifier le code du travail (32%). Plusieurs réformes vont dans ce sens. Concernant le prélèvement à la source, en 2019, 76% des dirigeants de PME-ETI y étaient favorables tout en affirmant qu’elle est plus favorable aux salariés qu’à l’entreprise. Les difficultés rencontrées pour la mise en place ont finalement été moins nombreuses que ce qui avait été anticipé avec peu de problèmes de confidentialité.
En revanche, la réforme sur les niches a été très mal perçue : « Seulement 2% ont une vision tout à fait claire des niches qui pourraient être supprimées ». « En termes de choix des niches fiscales à limiter ou supprimer, c’est le crédit d’impôt pour la formation du chef d’entreprise qui recueille le plus de suffrages, à l’inverse des crédits d’impôt apprentissage, recherche et intéressement ». Par contre les niches applicables à l’apprentissage, la recherche et l’intéressement n’ont pas eu vraiment de succès.
A propos des retraites, les dirigeants de PME-ETI ne se sont pas vraiment intéressés à la réforme. Pour ce qui les concerne, ils s’attendent à « une augmentation de leur âge de départ à la retraite (73%), et des revenus moins élevés passé cet âge (57%) et plus généralement ils sont d’accord à 95% avec les principes de la réforme : suppression des régimes spéciaux, augmentation de la durée de cotisation.
Concernant la fiscalité, la réforme de 2018 a conduit les entrepreneurs à penser (76% d’entre eux) qu’elle inciterait à l’investissement de long terme, (70%) qu’elle allait créer des emplois et (69%) qu’elle se traduirait par le développement des PME. Mais pour leur propre entreprise, ils n’étaient que 40% à s’attendre à des gains de rentabilité, à des nouveaux investissements et à des créations d’emploi. Ces résultats s’avèrent paradoxaux. Peut-on les interpréter en diagnostiquant un complexe d’infériorité ?
Trois réformes du code du travail, apparaissent comme importantes aux yeux des dirigeants : le temps de travail (69%), la négociation collective (69%) ainsi que le licenciement économique (46%), mais même si de nouvelles lois contribuent à simplifier la vie de l’entreprise, les avis sont partagés sur la question de savoir s’il y aura un effet favorable sur l’emploi.
« Parmi les PME-ETI françaises, toutes ou presque ont recours aux contrats courts, avec plus de 2 sur 3 les utilisant souvent ou toute l’année. 95% déclarent utiliser des contrats courts, dont 69% souvent ou toute l’année ». Ceci explique que 65% des dirigeants s’opposent à la mise en place du système bonus-malus sur les cotisations chômage et s’attendent à un effet négatif sur l’économie. Ils préfèreraient à 94% une réforme profonde comportant la dégressivité des allocations chômage.
Concernant l’égalité femmes-hommes, 80% en « ont entendu parler » et estiment être bien informés. Ce n’est pas le cas pour le RGPD dont 75% en connaissent l’existence, mais seuls 40% estiment bien le connaître.
Nous terminons cet article par une revendication qui nous semble complètement justifiée. « Les dirigeants de PME-ETI (86%) estiment qu’il est urgent de réformer la formation professionnelle pour qu’elle fonctionne correctement ». Seuls 36% d’entre eux estiment qu’elle est efficace. Cette revendication s’affirmera de plus en plus avec la nouvelle industrie !
A propos de l’industrie, il convient de rappeler que : n’ont pas été interviewées, les entreprises de l’industrie française qui ont disparu ces dernières décennies ou qui n’ont pas pu être créées ! « Elémentaire mon cher Watson ». Alors, Mesdames et Messieurs les futurs candidats aux prochaines présidentielles, promettez-nous une nouvelle politique industrielle vraiment efficace.

 

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2 commentaires

ge39 février 15, 2021 - 4:10 pm

On peut toujours rêver, pour ce qui concerne « une nouvelle politique industrielle efficace. »
Tous ceux qui se présentent à des élections, sont presque tous, « fonctionnaires ». Et deviennent quelque temps après leurs victoires électorales, des « ponctionnaires ». Il est tellement plus facile de retrouver sa place dans son administration de départ, pour ces « serviteurs de l’Etat ». Alors que le salarié standard, ou le chef d’entreprise ou le TNS (travailleur non salarié) ou celui exerçant une profession libérale, n’aura pas la joie de se retrouver « réaccueilli » dans son ancienne Société ou Entreprise avec les « avantages d’ancienneté, de salaires et de points de retraite » de son ancien parcourt professionnel.
Alors, ne nous attendons pas à une politique industrielle efficace, car le jeu est « pipé ».

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ge39 février 15, 2021 - 4:22 pm

Croire à une nouvelle politique industrielle efficace de la part des « gestionnaires » de l’Etat ?.
Le jeu est non seulement « pipé » mais en plus, j’imagine que la très grosse majorité de nos hauts « ponctionnaires » roulent en grosses berlines haut de gamme « étrangères » car chez eux, la notion de patriotisme économique est « absent » de leur porte monnaie voir de leur pensées.

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