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Malaise dans l’inculture

par Yves Buchsenschutz
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Je souhaite vous parler aujourd’hui d’un livre qui n’est pas tout neuf puisque Philippe Val l’a fait paraître chez Grasset en avril 2015 : « MALAISE DANS L’INCULTURE ».
Philippe Val est d’abord connu comme journaliste et en particulier comme ancien directeur de Charlie Hebdo. Il n’en est pas à son premier ouvrage. Chroniqueur, humoriste, écrivain il est aussi auteur-compositeur et chansonnier et, on l’imagine par son parcours, issu de la contestation, voire de l’extrême gauche vers une vision un peu désabusée mais peut-être aussi plus réaliste et plus féconde de la société.

Son livre tourne autour du « système » et de ce qu’il nomme le « sociologisme[[Art de trier de manière rapide, simple et systématique entre les bons et les méchants, les victimes et les responsables.]] ». Pour tous ceux qui souffrent du politiquement correct intellectuel et de la pensée unique dans notre pays, c’est un vrai régal. Il pourfend allègrement les idées reçues, le complotisme, la pensée alignée de la gauche bobo reprise à satiété par les professionnels du journalisme qui ont oublié d’avoir une opinion un peu personnelle, voire cohérente. Notre pays a longtemps vécu avec une presse, des journalistes, des écrivains etc. progressistes ou conservateurs, de gauche ou de droite, des débats, des alternances : nous avons droit maintenant à des conservateurs de gauche qui se répètent et se congratulent entre eux jusqu’à la nausée.

Personnellement j’ai particulièrement apprécié son analyse de l’égalité et sa défense implicite de la méritocratie et de l’effort personnel. Cela ne fera pas plaisir à Messieurs Piketty et Mélenchon, mais voici enfin quelqu’un qui refuse de couper toutes les têtes qui dépassent et propose au contraire d’en favoriser l’émergence. Quelqu’un également qui regarde la vie et la société en face, telles qu’elles sont et non pas telles que l’on rêverait qu’elles soient, ce qui accessoirement permet d’agir. Quelqu’un également qui a le courage d’écrire à propos de l’égalité forcée (page 284) «… On s’est vite aperçu que non seulement cette idée de l’égalité engendrait un déclin de la société mais qu’en plus pour l’appliquer il fallait une dictature terrorisante. » Pour lui d’abord la fraternité, ensuite la liberté.

Découverte également pour moi de l’analyse fine de l’époque des lumières que de nombreux auteurs actuellement identifient à l’émergence des sociétés développées et démocratiques dont nous souhaiterions l’éclosion et la réussite dans un plus grand nombre de pays. Elle seule permet justement une coexistence des hommes et des nations, plus équilibrée, plus juste et plus féconde. Philippe Val distingue deux branches très différentes dans le siècle des lumières : celle de Rousseau dont le mantra est que l’homme naît bon mais est ensuite corrompu par la société, et celle, disons des encyclopédistes : Diderot, d’Alembert, Voltaire, Montesquieu, …Locke, etc. pour qui l’important est le règne de la science et de la raison. Malheureusement la voie de Rousseau a quelque part conduit à Robespierre et la terreur, mais aussi à Staline et Mao. Malheureusement encore, c’est celle que nos intellectuels officiels continuent à choisir et à diffuser via l’enseignement et les médias, durcissant à plaisir le carcan dans lequel nous essayons d’exercer la liberté qui nous reste.

Pour des citoyens qui désirent savoir et comprendre.

Pour commander ce livre : Editions Grasset

 

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