C’est, du moins, ce que nous dit Nicolas Sarkozy dans un article récent du JDD. Beaucoup d’ouvrages, en effet, nous alertent sur la situation très préoccupante dans laquelle se trouve notre pays. Déjà, en 2022, le philosophe Michel Onfray, dans « Puissance et décadence », nous disait :« La France a perdu en puissance et a gagné en décadence » ; et il rajoutait : « Elle n’est pas ingouvernable : elle est ingouvernée ». Qu’en est-il, exactement ?
Sur le plan économique, Jacques de Larosière, ancien gouverneur de la Banque de France et ancien directeur du FMI, dans l’ouvrage qu’il vient de publier intitulé « Le déclin français est-il réversible ? » (Odile Jacob, 2024) nous dit : « Si nous ne renversons pas la table il y a de fortes chances pour que notre déclin continue, jusqu’à la catastrophe dans quelques années ».
Et, de son côté, le sociologue Jérôme Fourquet tire la sonnette d’alarme, disant dans « L’Archipel français » (Le Seuil -2019) : « Depuis 50 ans les principaux ciments qui assuraient la cohésion de la société française se sont désintégrés » ; il explique que le soubassement philosophique constitué par le christianisme s’est effondré et que le pays est, désormais, « un archipel constitué de groupes ayant chacun son propre mode de vie, ses propres mœurs, et sa propre vision du monde ».
Sur le plan économique donc, comme sur le plan sociétal, l’alerte est donnée, et on ne peut donc qu’être inquiet. Il faut bien voir que la France, depuis la disparition du général de Gaulle, est « ingouvernée » : l’homme du 18 juin n’est plus là pour montrer la voie et guider nos pas, et chacun sent bien que le pays est à la dérive.
Un économie atone et apathique
La Division des Statistiques des Nations-Unies a publié en 2018 une étude faisant ressortir la façon dont les économies des pays évoluent dans « la longue période », et l’on y voit que le « trend » d’évolution à long terme de notre économie est très mauvais. Les dirigeants du pays ne se sont pas rendu compte que l’économie française réalisait des performances bien inférieures à celles des autres pays européens, et ils ont laissé les choses aller à vau l’eau.
Nous reproduisons, ci-dessous, les résultats de cette étude pour quelques pays européens, en rajoutant le cas d’Israël qui est tout à fait remarquable :
PIB/tête (US dollars courants)
1980 | 2000 | 2021 | Multiplicateur | |
Israël | 6.393 | 21.990 | 52.170 | 8,0 |
Espagne | 6.141 | 14.556 | 30.103 | 4,9 |
Suisse | 18.879 | 37.937 | 91.991 | 4,9 |
Danemark | 13.881 | 30.734 | 68.007 | 4,9 |
Allemagne | 12.091 | 23.929 | 51.203 | 4,2 |
Pays-Bas | 13.794 | 20.148 | 57.767 | 4,2 |
France | 12.669 | 22.161 | 40.963 | 3,2 |
Nos dirigeants ne se sont pas aperçus de ce décrochage, laissant fondre sans broncher notre tissu industriel alors que, c’est celui des trois secteurs qui composent une économie, celui qui crée le plus de richesse. Ainsi, notre secteur industriel ne contribue-t-il plus à la formation du PIB que pour 10 % seulement, alors qu’il s’agit de 23% ou 24 % dans des pays comme l’Allemagne ou la Suisse : la France est, aujourd’hui, le pays le plus désindustrialisé d’Europe, la Grèce mise à part.
Pour remédier à l’atonie de l’économie et procurer aux Français un niveau de vie satisfaisant les dirigeants du pays ont eu recours, chaque année, à l’endettement, et cela dure depuis une cinquantaine d’années maintenant.
La dette du pays est ainsi devenue considérable et son service nous coûte de plus en plus cher. Nous sommes donc parvenus au bout de ce processus : la solution consisterait à reconstituer notre secteur industriel, mais cela va demander un temps considérable.
Il faut bien voir que si on ne cesse pas de s’endetter ce sera, un jour, le FMI qui se chargera de remettre nos comptes en ordre : ce serait humiliant pour notre pays et très douloureux pour la population, car lorsque le FMI intervient il le fait avec une extrême brutalité. Le cas de la Grèce est là pour nous éclairer
Une société en voie de décomposition :
Les Français voient bien que sur le plan sociétal le pays va à hue et à dia. Notre pays est soumis à de très importants flux migratoires et l’on se souvient que Carroll Quigley, dans son ouvrage « The evolution of civilizations » était parvenu au constat tout simple suivant : « L’arrivée massive d’immigrés est le signe que l’on retrouve dans toutes les civilisations en déclin ».
Ces flux migratoires implantent maintenant l’islam dans notre pays, ainsi que la civilisation qui s’est bâtie sur ces croyances.
Nos dirigeants n’ont pas compris que le général de Gaulle avait renoncé à conserver l’Algérie afin que « Colombey les deux églises ne devienne pas, demain, Colombey les deux mosquées » (citation d’Alain Peyrefitte), et après son départ, en 1969, ils ont ouvert tout grand la porte à l’islam, manifestant une ignorance totale de cette religion.
On se souvient de l’ineffable Jack Lang proclamant, urbi et orbi, avec la fougue qu’on lui connaît : « L’islam est une religion de paix et de lumière ».
Telle fut, pendant des années, la thèse officielle dans notre pays. Finalement, nos dirigeants ont fini par réaliser que l’islam est une idéologie conquérante. Un verset du coran dit bien aux croyants : « Dieu a assigné un rang plus élevé à ceux qui luttent dans le chemin de Dieu :il préfère les combattants aux autres » (4,95 ;96) .
Notre Président a donc fini par comprendre le danger que représente l’islam, et il a demandé au CFCM (Conseil Français du Culte Musulman) de faire naître un « islam de France », c’est-à-dire un islam qui soit compatible avec nos valeurs et nos principes républicains.
Mais sitôt le CFCM a-t-il entrepris de s’acheminer sur cette voie qu’il éclata : nous n’avons donc plus de CFCM, et toujours pas d’islam de France. Aussi, l’islam continue-t-il à progresser : partout, des mosquées s’édifient, les boutiques halal se multiplient, et de plus en plus de jeunes filles portent le voile islamique dans nos rues pour marquer leur identité et leur appartenance sociale.
On a donc bien affaire, à présent, à deux civilisations qui sur notre sol s’affrontent, et il faut s’en référer à Claude Levi-Strauss qui, dans «Race et Histoire », explique que lorsque deux civilisations en viennent à se trouver en concurrence sur un même territoire il y a conflit. Il nous dit qu’il se passe alors l’une des deux éventualités suivantes :
- soit désorganisation et effondrement du pattern de l’une des deux civilisations ;
- soit apparition d’une synthèse originale qui, alors, consiste en l’émergence d’un « troisième pattern », lequel devient irréductible par rapport aux deux autres.
Le risque de voir notre civilisation muter vers un « nouveau pattern » est bien réel ; et c’est ainsi, d’ailleurs, que meurent les civilisations.
Michel Barnier va-t-il être l’homme de la situation ?
Michel Barnier, dans son discours de politique générale, n’a rien dit des deux défis majeurs (désindustrialisation et islamisme) que notre pays doit relever. On en est au stade où il faut cesser de s’endetter et cela va avoir pour conséquence un abaissement du niveau de vie des Français. Il aurait fallu qu’il tienne aux députés un discours churchillien.
Au lieu de cela, il a tergiversé, mentionnant qu’il allait se consacrer aux cinq chantiers suivants :
- Le niveau de vie des Français ;
- L’accès à des services publics de qualité ;
- La sécurité au quotidien ;
- La maîtrise de l’immigration ;
- La Fraternité.
On est donc loin du plan d’action à lancer pour relever les deux défis majeurs qui sont devant nous. On nous avait annoncé un montagnard Intrépide : il semblerait qu’un trop long séjour à Bruxelles ait ôté à ce savoyard le goût de gravir les sommets.
PS Pour INFO : Conséquences de la crise grecque pour la population
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Il n’y a pas de majorités et d’élus pour réduire significativement les dépenses et emprunts qui sont des revenus pour des électeurs et des « forces ». Une crise avec des contraintes choisies par des autorités extérieures pourrait leur sembler plus facile.