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France : pour une coalition des efforts !

par Yves Buchsenschutz
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La vocation de l’IRDEME, comme son nom l’indique, est la promotion de l’Entreprise privée et l’Emploi. Mais il se trouve que, ces derniers temps, la politique déborde sur l’économie, ou plutôt, l’inonde au point de la noyer. Un entrepreneur a déjà suffisamment d’inconnues à intégrer dans son approche du marché, sans y ajouter une instabilité, devenue structurelle, du cadre politique et réglementaire.

Dans les tâtonnements de notre président et de la classe politique en général, toutes les hypothèses, les plus saugrenues comme les plus invraisemblables se télescopent et se brisent en définitive sur ce qui semble être l’optimisation des plans de carrière de Messieurs les Élus. La France va très mal, elle a besoin, a minima, d’une purge économique de grande ampleur, disons  pour être optimiste façon la Suède. (dans l’espoir d’éviter la Grèce).

La motivation standard d’un citoyen ou d’un salarié, si l’on y réfléchit bien, repose sur trois paramètres :

1 : Atteindre ce qu’on appelle souvent « une bonne situation »1 mais aussi une amélioration régulière de cette situation.

J’ai pu observer dans ma vie professionnelle ces comportements de manière quasi générale. La France vient de vivre, après les lointaines 30 glorieuses, une espèce de stagnation qui a exacerbé les tensions entre les groupes sociaux. La situation du français moyen en valeur absolue n’est pas mauvaise : elle est en tout cas bien meilleure qu’à la sortie de la guerre de 1945. Mais elle stagne depuis plus d’une dizaine d’années et a décroché par rapport à la croissance de ses voisins. Cela a généré une espèce de rancœur générale autour du  « pouvoir d’achat »2. Les gouvernements successifs de la présidence Macron, dans l’attente d’une amélioration naturelle de la situation ont multiplié en vain les distributions d’avantages accordés par l’État qui, incapable de les financer par les recettes existantes, s’est endetté à tout-va pour y faire face. (ie la « suppression » de la taxe d’habitation, les subventions « vertes » de toutes sortes : éoliennes, panneaux solaires, recyclages, automobiles électriques, rond-points etc…) et ceci, sans reconnaissance concrète de l’opinion publique qui exige « toujours plus » chaque jour.

 Accessoirement la vie, la plupart du temps, nous apprend à composer avec l’environnement dans lequel nous vivons par impossibilité concrète de le modifier significativement.

Quelques individus, rares, par chance, volonté ou compétence arrivent à titre individuel à influer sur le flot qui les baigne mais ce sont tout de même la plupart du temps des exceptions. Tout le monde ne peut pas être Einstein. Pour les autres, il faut composer avec la société ce qui n’est pas toujours ni facile ni agréable.

C’est d’autant plus délicat  du fait de la nature des relations que nous entretenons avec les médias ( et derrière, avec les hommes politiques).  Pour faire de l’audience , les médias, comme les candidats à l’élection, doivent servir les nouvelles  que les auditeurs  attendent : leur politique est donc bien souvent de hurler avec les loups, dans le sens du vent. Ils ajoutent de plus au passage un cachet  d’authenticité. Les électeurs, quand ils  les ont vues et entendues à la télévision  ou sur Internet  sont alors persuadés  que c’est la vérité toute crue . Les Français , déçus  de l’évolution de leur pouvoir d’achat, le suggèrent aux médias qui le leur répètent à satiété :  c’est une sorte  d’autoflagellation  curieuse  mais pernicieuse.

2 : Espérer puis avoir une bonne retraite.

Comme il n’est pas encore d’usage de revenir sur un avantage que beaucoup croient acquis (autre dénomination d’un privilège), les adaptations aux évolutions démographiques et économiques sont massivement refusées.

Pourtant, tout porte à croire que nous n’avons encore rien vu : la France qui, quasi seule dans les pays développés, avait résisté à la baisse des naissances, a, ces dernières années, rejoint le peloton dé-nataliste. Ces 10 dernières années, nous sommes passés de 800 000 naissances par an à 650 000. Quel que soit le système retenu, répartition ou capitalisation, le poids relatif des assistés dans la population menace d’augmenter et, en conséquence, la charge des retraités sur les productifs.

Il est donc de plus en plus pressant de remonter fortement le taux d’emploi de la population : sauf à tout robotiser (ce qui n’est pas forcément impossible mais pas encore sur étagère), il faudra bien travailler plus nombreux et plus longtemps dans une vie devenue plus longue. Dans tous les cas, on n’en est pas aujourd’hui à prendre sa retraite dès la fin de ses études.

3 : Souhaiter une  « justice » fiscale correcte.

Tous les Français sont, sans exception, de chauds partisans  de la « justice » fiscale, laquelle se définit , en pratique, comme ( ?) prendre de l’argent  à ceux qui en ont –  ce qui n’est pas sot –  mais qui sont ,comme par hasard ,toujours les autres, mais aussi, très souvent, ceux qui animent et développent l’activité et la création de richesses.

Je renvoie tout un chacun,  qu’il s’en souvienne ou pas, à la fable de la poule aux œufs d’or. Les Français sont probablement très près  d’avoir  plumé leur économie. On ferait donc peut-être mieux d’inciter les « riches » et tous les résidants, à innover et à investir pour augmenter la taille du gâteau à se partager.

Il semble aussi de plus en plus nécessaire d’aiguiller une part de l’énorme épargne « de précaution »3, que les pauvres français accumulent jour après jour, vers l’investissement productif en France, pour induire création d’emplois et augmentation du PIB français.

En attendant, car tout cela prendra du temps, il faudra bien faire des économies et se résoudre à quelques sacrifices. La dette est d’ores et déjà le premier poste de dépenses de l’État.

Nous avons  laissé prospérer le fantasme  de la vie « éternelle » à crédit, mais personne aujourd’hui  ne veut prendre la responsabilité de le reconnaître et surtout d’en assumer l’abandon avec ses conséquences sur le niveau de vie.

De là, la construction des  multiples  lignes rouges, succédanées de lignes Maginot, qui empêchent notre pays et ses politiques de reprendre notre destin en main. Malgré le sacrifice rituel de plusieurs premiers ministres, il nous manque toujours quelqu’un ou des partis qui soient capables de faire admettre la vérité de la situation et d’en imposer les conséquences, dures et difficiles, certes, mais qui en vaudront la peine. La France a encore beaucoup d’atouts mais peut-elle continuer à les gâcher ?4

Merci Messieurs les politiques de construire – en commun – une politique de redressement national, et de l’appliquer dans la continuité, l’efficacité et l’équité (à défaut dune « justice introuvable »).

Nous, citoyens, devons cesser de nous plaindre et de menacer ceux qui nous demandent des efforts et de nous retrousser les manches.

« Ne demandez pas à l’état ou à la société ce qu’elle peut faire pour vous, mais demandez-vous ce que vous pouvez faire pour elle » JF Kennedy/Ford.

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  1. en général, idée que j’ai à 20 ans de la situation que j’aurais à 50 ! ↩︎
  2. J’entendais récemment à la télévision, un présentateur se plaignant de ne plus pouvoir se payer « les dépenses contraintes ». Il mettait allègrement dans cette catégorie l’abonnement à une salle de sport ! La notion même de dépenses contraintes est si plutôt surprenante ! ↩︎
  3.  il paraît qu’il s’agit de plus de 6000 milliards d’€ ! ↩︎
  4. La Suède a réalisé son »virage » social avec plusieurs partis coalisés durant plusieurs alternances ↩︎

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1 commenter

Yves Montenay octobre 12, 2025 - 4:22 pm

Bravo ! Dit une autre façon, il ne faut consommer que ce qu’on est capable de produire, sinon les déficits s’accumulent. Et pour ne pas réduire notre consommation, qu’on appelle niveau de vie, il faut produire plus donc travailler davantage !
Et bravo pour dire que la retraite par capitalisation ne changera rien, sinon les tuyaux par lesquels arrivera l’argent, parce qu’elle ne changera pas la situation démographique. Beaucoup de libéraux me ferment leurs portes aujourd’hui parce que j’ai écrit cela. Je pense pourtant que c’est jouer un mauvais tour au libéralisme que de l’associer à un problème technique qui a de très fortes chances de ne pas marcher !

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