Devant le déferlement de commentaires concernant la taxe ZUCMAN, je ne résiste pas à mettre mon grain de sel.
Certes près de 90 % des français sont partisans de cette taxe. Elle est formidable : elle résout soi-disant la moitié de nos problèmes (20 000 000 000 € ! ) à elle seule, et surtout elle est payée par les autres …
Elle est de plus drapée dans la robe immaculée de la « justice fiscale ».
Curieuse justice qui au nom de l’équité promeut l’égalité des résultats plutôt que l’égalité des chances. On oublie au passage que la contrepartie de la richesse des entrepreneurs sont l’envie de créer, la prise de risque, le travail et l’investissement : ce sont eux les moteurs en dernier ressort de l’amélioration du sort de tous.
N’hésitons pas un instant : refusons le travail (voir les fameux deux jours fériés du mois de mai, quasiment chômés en France) et confions à l’État, les plus-values disponibles pour développer l’industrie, augmenter le PIB et le niveau de vie de la population. Cela a rarement réussi.
Rien que de normal : la croissance du PIB n’est ni sa préoccupation fondamentale, ni son rôle ! Pour l’instant il se prépare à appliquer une nouvelle directive européenne sur la transparence et l’égalité salariale , en particulier celle des hommes et des femmes. Un arsenal complet est prévu et gageons que chaque société qui abrite déjà un DRH augmentera ses effectifs d’une personne supplémentaire pour remplir tous ces papiers, forme patente de diminution des normes et de recherche de productivité.
Les salaires resteront le résultat d’un compromis entre le salarié et l’employeur, fonction de la compétence, de la performance perçue par l’entreprise et de la satisfaction du salarié, toutes notions sujettes à interprétation humaine, donc délicates et aléatoires à codifier. Cela par contre donnera du travail aux magistrats des prud’hommes et poussera tout doucement le fonctionnement du marché libre privé vers celui de la fonction publique et du fonctionnariat, tous avantages et rigidités inclus.
Une réponse plus intelligente serait d’encourager R&D, innovation, investissement et croissance! A ce propos la Côte d’Ivoire dans les années 70 avait imaginé un Fonds National d’Investissement : mécanisme permettant aux entreprises de récupérer une partie de leur impôt en cas de nouveau développement1, la Suisse a également réussi à trouver un mix fiscal motivant. Ouvrons les yeux au lieu de nourrir le moloch insatiable de l’État et de la « juste » redistribution.
D’après la télévision (d’État) l’abonnement à une salle de sport est considéré désormais comme une dépense « contrainte ». Et pourquoi pas une allocation « soleil » pour les gens du Nord qui en ont moins que ceux du midi, financée par une taxe spéciale pour les résidents, habitant au Sud de Montélimar.
Quant à l’Europe, elle ferait mieux de s’occuper des drones baladeurs.
- Fonctionnement du mécanisme disponible ↩︎
Répondre à Eschyle 49 Annuler la réponse