La plupart des médias français ont soutenu Barack Obama dans sa course à sa réélection. Au point que l’opinion française est complètement désorientée et qu’un succès Romney Ryan pourrait apparaître comme une élection volée.
Pourtant, pour ceux qui ont suivi les débats présidentiels, pas le premier où Romney a été déclaré vainqueur même par ses adversaires, mais le second (« townhall », débat avec des électeurs non encore décidés) ou le troisième (affaires étrangères), il était clair qu’Obama compensait un manque total de programme et d’idées par un niveau de décibels et un aplomb qui ont été ses principaux atouts lors de la campagne 2008.
Son absence lors du premier débat n’était pas due à une défaillance passagère mais à une candidature assez semblable à celle de Jimmy Carter en 1980, où ce dernier n’avait à afficher que des échecs et aucune vision pour y remédier.
Jimmy Carter avait été élu comme Barack Obama, dans une de ces périodes troubles où la démocratie américaine perd son cap, parce qu’elle n’a plus de dirigeant et qu’elle traverse une crise : c’était en effet la suite de la démission de Richard Nixon après le Watergate et la présidence sans couleur de Ford qui n’avait que vaqué aux affaires courantes pour aboutir à une situation économique baptisée « stagflation », l’inflation sans expansion.
Barack Obama a été aussi élu parce qu’il y a eu la grande crise économique de 2008 et que le candidat McCain n’avait pas la stature suffisante pour dominer la situation.
Les quatre années de Barack Obama, comme celles de Carter, ont abouti à mettre l’économie américaine dans une impasse : un déficit record mais un chômage qui reste historique.
Barack Obama a eu beau jeu de dénoncer les plans Romney Ryan comme irréalistes, ne résistant pas à la somme des chiffres. Suivant l’expression utilisée par Bush père contre Reagan en 1980, il aurait pu dire « voodoo économics ».
C’est la même thèse qui nous paralyse en France où les « beans counters », les compteurs de haricots, nous démontrent que nous ne pourrons jamais rétablir l’équilibre budgétaire sans supprimer les niches fiscales et augmenter massivement les impôts.
L’inverse de ce qu’a fait Ronald Reagan après avoir battu Carter. Et qui a mis le budget américain dans le vert en 3 ans.
C’est ce qu’explique Paul Ryan et qui devrait être la ligne de force des politiques économiques européennes. C’est le message que lui avait transmis Jack Kemp, qui fut un grand joueur de football américain mais aussi l’un des principaux avocats de la politique Reagan 1981 : on ne supprime pas un déficit public en augmentant les impôts et en réduisant la dépense mais en faisant repartir l’économie avec une croissance annuelle supérieure à 4%. Avec ce taux de croissance, la montée des rentrées fiscales efface tous les déficits.
Kemp, toute sa vie, même au pouvoir dans les administrations Reagan ou Bush, n’a jamais hésité à se dresser contre la politique officielle.
C’est peut-être ce dont nous manquons le plus en France : des hommes publics qui n’aient pas peur d’affronter les vérités officielles de nos institutions publiques et la logique molle des « beans counters » pour éviter ainsi de se laisser enfermer dans des impasses.
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Romney Ryan, un modèle pour la France ?
je te trouve bien sévère avec obama; le chomage est resté aux alentours de 8% même si l’économie américaine est sous perfusion de la fed. quant à l’hypothèse d’une croissance à 4% type ère Reagan, je crains qu’elle soit illusoire: la question majeure étant aujourd’hui celle des conditions de concurrence du monde développé et des brics, question qui ne se posait pas du temps de Reagan mais qui va continuer à se poser au moins pour les 5 années à venir….mais ou sont donc nos avantages compétitifs? le temps que ces pays voient leurs couts de production augmenter – salaires en particulier- et les notres se réduire- baisse des salaires en particulier….- la bonne question c’est jusqu’ou sera socialement tolérée la montée de la pauvreté dans les pays développés