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Qui sont les business angels ?

par admin
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Les business angels sont quasiment toujours des anciens entrepreneurs. Leurs compétences et leur carnet d’adresse les rendent absolument déterminants pour l’accompagnement et la réussite des start-up. Ils sont très répandus dans les pays anglo-saxons mais qui sont-ils ? Et pourquoi pourraient-ils pour relancer la création d’emploi en France?

Qu’est-ce qu’un business angel ? Qui sont ces êtres qui expliquent la réussite entrepreneuriale dans les pays anglo-saxons mais trop peu connus en France ? Les business angels sont des personnes physiques qui investissent directement leur propre argent pour répondre au besoin de financement d’une start-up à l’occasion d’une levée de capitaux. Le business angel investit parfois via un réseau mais la majorité des business angels investissent de manière indépendante.

Une étude approfondie sur les business angels indépendants. Elle a été publiée aux États-Unis en 1988 par Robert Gaston et Sharon Bell pour la Small Business Administration ; elle reste depuis la référence en la matière. Sur plus de 200 pages, les auteurs nous instruisent sur le profil de ceux qui sont derrière le triomphe de la création d’entreprises aux États-Unis.

Le principal résultat de cette étude, confirmé vingt ans plus tard par une autre étude28 publiée au Canada, c’est que les business angels indépendants sont des entrepreneurs pour plus de 80 % d’entre eux. Plus précisément, ce sont des chefs ou des gestionnaires d’entreprises, et 83 % ont déjà créé une entreprise. De plus, ils participent le plus souvent à l’accompagnement des entreprises qu’ils financent, d’un point de vue administratif, mais aussi en proposant des conseils.

Ainsi, ils apportent non seulement leur argent mais également leur expérience et leur réseau. C’est ce que certains appellent les « 3 C » : capital, compétences et carnet d’adresses.

Par ailleurs, dans la majorité des cas ils étudient le business plan détaillé avant d’investir. Enfin, ils considèrent leur passé professionnel, notamment dans le domaine des technologies, comme étant important pour la sélection et le suivi des start-up.

Le profil des business angels

1. Quelle est votre principale occupation ? (%)
Chef d’entreprise………………………………………………………… 71.5
Cadre dirigeant d’entreprise, administrateur……………………………..13.6
Autre (expert-comptable, avocat, etc.)……………………………………11.3
Ingénieur ou profession scientifique………………………………………..3.6

2. Avez-vous déjà démarré une nouvelle entreprise agissant au titre de gestionnaire (par opposition à investisseur extérieur) ? (%)
Oui……………………………………………………………………………… 83.0
Non……………………………………………………………………………… 17.0

3. Comment avez-vous été impliqué dans l’entreprise dans laquelle vous avez investi ? (%)
Avis d’expert et conseils en cas de besoin………………………………27.1
Travail pour l’entreprise à mi-temps…………………………………… 17.3

Uniquement lecture des rapports d’activité et assistance aux réunions d’actionnaires……………………………………………………………… 17.1
Participation au conseil d’administration…………………………………15.1
Travail pour l’entreprise à plein temps………………………………………1.9

4. Dans quel pourcentage de vos investissements avez-vous eu un business plan bien précis et détaillé avant de prendre la décision d’investir ? (%)
80 – 100 %………………………………………………………………………………… 61.6
1 – 39 %……………………………………………………………………………………..21.3
40 – 79 %………………………………………………………………………………….. 17.2

5. Avez-vous ressenti que votre expérience dans la technologie était importante pour l’évaluation des projets de haute technologie à risque ? (%)
Extrêmement important…………………………………………………………. 37.3
Relativement important………………………………………………………….. 35.6

Non concerné………………………………………………………………………..19.3
Pas important……………………………………………………………………….. 7.8

Source : Robert J. Gaston et Sharon Bell, The informal supply of capital, Applied
Economics Group, 1988.

Une deuxième étude canadienne confirme que seuls ceux ayant un passé de chef d’entreprise ou dans les affaires sont capables de repérer et d’aider à la croissance des entreprises à potentiel. Au sens strict un business angel n’a pas de lien familial ou amical avec l’entrepreneur.

On pourrait dire également que le business angel américain typique est un « petit riche », suffisamment fortuné pour investir régulièrement plusieurs centaines de milliers de dollars dans des start-up, mais il n’est pas un milliardaire. D’où la nécessité d’inciter tous les « petits riches » à rester en France.

Les business angels peuvent perdre de l’argent, puisque qu’ils en ont et que c’est le leur, ils n’ont de comptes à rendre à personne. A l’inverse, on ne peut pas demander à l’épargne populaire de prendre un tel risque.

Des business angels indispensables pour l’innovation

On l’a vu, les business angels sont indispensables pour l’emploi. Mais on pourrait ajouter qu’ils sont indispensables à l’innovation. L’étude canadienne constate que les crédits d’impôt pour les entreprises qui engagent des dépenses de recherche et développement n’ont eu que peu d’effets sur l’innovation au Canada. Ils reconnaissent ainsi que la solution au problème d’innovation se trouve non pas dans des dispositifs de ce type mais dans un meilleur financement des start-up.

Il semblerait que les grands groupes eux-mêmes en soient convaincus puisque pratiquement toutes les firmes du CAC 40 ont lancé leurs fonds d’investissement pour investir dans des jeunes pousses. Leur position est néanmoins ambivalente : ils poursuivent d’abord leurs intérêts stratégiques et non ceux de la start-up, qu’ils rachèteront éventuellement au moment opportun pour absorber un nouveau business ou supprimer un concurrent gênant. D’où l’importance d’encourager des business angels indépendants.

 

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