Page d'accueil Études et analyses Que penser de « FACE AU MUR » d’Agnès Verdier-Molinié ?

Que penser de « FACE AU MUR » d’Agnès Verdier-Molinié ?

par Jacques Benilan
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J’ai lu avec un grand intérêt ce nouveau livre d’Agnès V-M qui avait déjà traité le même sujet il y a dix ans. Depuis, rien n’a été fait par nos gouvernants et en 2024, nous arrivions déjà à une dette publique française globale de 3.300 milliards d’euros (114 % du PIB) et un déficit annuel moyen de 57 milliards d’euros après déjà 50 années de gouvernance en déficit …

Hélas, nos gouvernants n’ont pas en vue une réduction prioritaire de cette dette : serait-ce, tristement, parce que les USA font pire : 36.000 milliards de $ de dette publique et un déficit annuel de 1.700 milliards … Soit dix fois plus alors qu’ils ne sont que 5 fois plus nombreux !

Le livre d’Agnès V-M est très complet : il propose concrètement de multiples solutions pour baisser la dépense publique mais aussi pour lutter contre les violences et l’insécurité.

Une synthèse remarquable a été récemment écrite dans Le Figaro Magazine sous forme d’un interview d’Agnès V-M avec Christelle MORANÇAIS, qui est la Présidente de la Région Pays de la Loire, une politicienne de haut niveau puisqu’elle vient de réussir à réduire de 100 millions d’euros le budget des dépenses de sa région …

Agnès V-M dirige la fondation IFRAP. Elle y conduit une analyse continue de toutes les instances de dépenses publiques et est ainsi capable de mesurer ces dépenses et pour la plupart, de juger de leur utilité.

La première partie de son livre explique qu’il est possible de viser 110 milliards d’euros d’économie par an en réduisant les dépenses publiques d’ici à 2029 de 4 points de PIB : elle y analyse 10 mesures pour éviter le mur de la dette.

  1. Obligation d’équilibre des comptes sociaux ;
  2. Création d’une caisse re retraite des agents de l’État ;
  3. Décalage de l’âge de la retraite à 66 ans en 2033 ;
  4. Réduction de 37 000 du nombre d’agents publics d’État  pour l’État ;
  5. Réduction de 198 000 du nombre d’agents publics pour la territoriale ;
  6. Suppression et/ou fusion d’opérateurs publics ;
  7. Rendre les Ministres responsables de leur budget ;
  8. Mettre en concurrence les services publics ;
  9. Respecter le principe de subsidiarité ;
  10. Créer un pacte d’efficience des collectivités locales ;

Dans une deuxième partie, elle fait face au mur de la désindustrialisation.

Après une analyse rigoureuse de tout ce qui menace et même inverse notre progrès dans l’industrialisation, elle conclut cette partie en proposant 10 autres mesures concrètes et très claires pour réindustrialiser la France.

  1. Baisser les impôts de production de 20 Milliards par an ;
  2. Proposer une énergie (nucléaire) bon marché ;
  3. Libérer les créations d’usine ;
  4. Supprimer les taxations de Plus-Values sur cession d’entreprise ;
  5. De même pour les successions transmissions d’entreprise ;
  6. Réautoriser les mines en France ;
  7. Flécher l’épargne des français vers la création ou le développement des entreprises ;
  8. Faciliter l’apprentissage ;
  9. Supprimer le Zéro Artificialisation Net. (La France est le pays « vide » de l’Europe). ;

Mais elle ne s’arrête pas là, car la troisième partie s’attaque au mur des normes : 45 millions de mots, plus de 40.000 normes. La fondation IFRAP, déjà citée, estime que cet « impôt papier » se monte pour la France à 20 milliards d’euros en 2022.

Et puisqu’on est dans les murs, les chapitres suivants nous font découvrir le mur de l’assistanat et enfin celui de l’insécurité.

L’assistanat, c’est la synthèse par comparaison des durées de travail en France et ailleurs en Europe : sur l’année, les Français salariés travaillent deux semaines de moins que les Allemands … mais pire encore si l’on compare le taux global d’emploi qui est de 68,4% en France contre 72,2 % en Allemagne, cette différence provenant des jeunes et des seniors : impressionnant ?

Et aujourd’hui, un poids considérable a été accordé aux grévistes notamment grâce aux Jeux Olympiques. Trop de Français recherchent la gratuité des prestations et il reste beaucoup à faire pour que l’immigration devienne efficace.

Enfin l’insécurité : Agnès V-M prend en exemple les lourdes conséquences de la mort du jeune Nahel en juin 2023, parce qu’il avait tenté de fuir un contrôle de police ; c’est un fait qu’il est heureusement encore rare de constater, suite à une bavure policière, 11 jours d’émeutes avec 50.000 émeutiers, 2.500 bâtiments incendiés et 12.000 voitures brûlées !…

Elle conclut avec une remarquable analyse de l’insécurité et des propositions concrètes pour la réduire fortement : augmenter les incarcérations et ré-instaurer des peines plancher, construire 20.000 places de prison, créer un régime de détention spécifique pour les criminels dangereux, sanctionner les familles de délinquants sur les avantages sociaux, et bien sûr revoir la politique migratoire.

Il est d’ailleurs intéressant de constater que ces dernières semaines, notre ministre de la justice Gérard DARMANIN – qui a sans doute lu FACE AU MUR  – est en bonne voie !

En conclusion, je dirais que la lecture de ce livre est vraiment un top sujet d’actualité et elle n’est d’ailleurs pas la seule qu’il faut lire puisque d’autres comme André-Victor ROBERT avec « La France au bord de l‘abîme » ou Jacques de Larosière, ancien Gouverneur de la Banque de France qui a écrit « Le déclin français est-il réversible ? » sont aussi de courageux auteurs  sur ce même sujet.

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Présentation :

Dix ans après son best-seller On va dans le mur, Agnès Verdier-Molinié livre dans ce nouvel essai coup de poing le bilan sans concession de la situation de notre pays et propose un plan d’action concret pour enrayer sa spirale négative. Un ouvrage essentiel pour tous ceux qui refusent d’attendre, impuissants, l’intervention du FMI en France.

Trop longtemps, les lanceurs d’alerte comme Agnès Verdier-Molinié ont été traités de « déclinistes ». Pourtant, rappelle la directrice de la Fondation IFRAP, les véritables responsables du déclin sont ceux qui ont laissé depuis cinquante ans exploser la dette, déraper notre modèle social, s’effondrer notre industrie, gonfler les normes, encourager l’assistanat et s’installer l’insécurité.

Rien n’est perdu. Nous pouvons combattre la dette galopante en réalisant des économies, réindustrialiser notre pays et simplifier la jungle normative qui asphyxie nos entreprises et nos administrations. Nous pouvons encore remettre la valeur travail au cœur de notre modèle social et rétablir la sécurité pour nos concitoyens. Les mesures à prendre, déjà éprouvées avec succès à l’étranger, n’ont plus qu’à être appliquées. À condition de sortir du déni.

Avec courage et lucidité, Agnès Verdier-Molinié propose un véritable plan d’action basé sur 50 mesures concrètes capables de redresser la France et de nous redonner confiance en l’avenir.

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4 commentaires

Eschyle 49 avril 18, 2025 - 9:30 am

Une piste de recherches inexplorée: les cotisations URSSAF, c’est une maison-mère, l’ACOSS, en forme de société publique, créée par la loi; 22 filiales, les URSSAF, en forme de sociétés privées, qui auraient dû: a) rédiger des statuts; b) déposer les statuts chez un dépositaire public (maire, préfet, greffier de commerce); c) faire publier les statuts par les soins de ce dépositaire public; tant qu’il n’y a pas le triptyque « statuts-dépôt-publication », il n’y a pas de de personne morale, il n’y a qu’une société en participation; en bref, on collecte 705 milliards d’€ de cotisations et 3,5 milliards d’€ de pénalités sur du vide. Le constat de l’inexistence des URSSAF implique près de 710 milliards d’€ d’économies. Si un quidam conteste, organisons le débat, vous avez mes coordonnées.

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moulin avril 20, 2025 - 9:08 am

Cette situation anormale ne devrait elle pas être dénoncée par le MEDEF ou une autre organisation patronale, notamment CPME qui vient d’élire un jeune ingénieur startupien Amir Reza-Tofighi ?

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Banville avril 18, 2025 - 11:59 am

Je suis, depuis longtemps déjà, les publications d l’IFRAP.
Je réitère, pour moi une quasi obligation, l’idée de fermer L’ENA (filiale directe de Bruxelles) pourvoyeur, hors paire, de normes qui bloquent le développement économique. Lire la récente déclaration de Mr B.Arnaud.
Mr B. Lemaire ne disait il pas lui même en 2016: Il est temps de supprimer l’ENA. Elle a rempli son office pendant des années, formé des fonctionnaires de grande qualité. Mais nous entrons dans un monde nouveau : celui des entrepreneurs, de la créativité, de l’innovation (…). L’ENA sera supprimée et remplacée par une école d’application (…) à laquelle les hauts fonctionnaires les plus méritants pourront avoir accès au bout de dix ans, pour leur permettre de franchir une nouvelle étape dans leur carrière professionnelle », promet le candidat.
.Il prit, ce jour là,un coup de règle sur les doigts par ces congénères, avant de rétropédaler..
Mme Sarah Knafo (elle même Enarque) disait récemment que les 600 (hallucinant) énarques de Bercy font tous les jours de la légistique.
Il va de soi après avoir supprimer cette ’secte’ il faudra reconstruire une école avec une formation différente; un préalable pour les futurs entrants : avoir effectué, en région, un ou des stages en entreprise durant 2 ans mini.
La France, avec MM Pompidou ou R. Barre qui n’étaient pas énarques, se portait beaucoup mieux qu’aujourd’hui…
Il va de soi que ce n’est pas la seule raison de la débacle actuelle, mais elle y participe grandement.

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moulin avril 20, 2025 - 9:14 am

fermer L’ENA ? Comment construire et rendre réalisable cette proposition ? Ya-t-il une association d’Enarqes promouvant un fort changement de l’école et de la gestion des corps administratifs et de l’existence d’un droit administratif léonin ?

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