Monsieur le Ministre,
Les Entrepreneurs pour la France vous adressent leurs plus vives félicitations. Les Républicains ont fait un excellent choix en vous chargeant de rédiger leur programme électoral pour les élections législatives de juin.
Vous avez fort justement déclaré : « Ce n’est pas la droite qui a perdu, c’est Fillon ». Son programme avait votre soutien : « Le programme de François Fillon c’est un programme de redressement du pays » déclariez-vous. Ce programme était d’ailleurs sans doute à vos yeux insuffisant, puisque vous écriviez en juillet 2015 : « Pour passer à 50% du PIB de dépenses publiques compte tenu de l’augmentation de certaines dépenses, il faut faire 250 milliards d’euros d’économies ». Les 110 milliards d’économies initiales de François Fillon, ramenés à 100 par la suite, n’étaient pas suffisants pour l’« harmonisation fiscale » européenne nécessaire pour redresser la France en rendant ses entreprises compétitives.
Et pourtant vous allez être soumis à de très fortes pressions des perdants de la primaire des Républicains, comme de certains de leurs candidats aux élections législatives, pour « amender », « recentrer » le programme de François Fillon : réduire les baisses d’effectifs de fonctionnaires, les 39 heures dans la fonction publique, la retraite à 65 ans, etc.
Contrairement à ce qu’ils vous diront, ces amendements ne leur feront pas gagner des voix et des sièges de députés. Ils vous en feront perdre en décourageant les 7 millions de Français qui ont voté pour François Fillon malgré ses « affaires ».
Dans les sondages les Français donnent les priorités suivantes aux économies de dépenses publiques qu’ils jugent indispensables (par ordre décroissant d’adhésion) : durée de travail des fonctionnaires, gel des allocations sociales, suppression de postes de fonctionnaires, suppression des départements, relèvement de l’âge de départ à la retraite, etc. Tenez compte des souhaits des Français.
Si vous êtes toujours convaincu qu’un programme énergique est nécessaire pour redonner à notre pays l’élan et la croissance qui lui manquent, ne cédez pas au chant des sirènes. Soyez ferme. Vous vous ferez quelques adversaires momentanés. Mais les Français vous en seront longtemps reconnaissants.
Je vous prie de croire, Monsieur le Ministre, à l’expression de ma très haute considération.
Alain Mathieu
Président de la commission dépenses publiques d’Entrepreneurs pour la France