Page d'accueil Regards sur l'actualité Les Français privés de nouveaux emplois

Les Français privés de nouveaux emplois

par Jean-François Bauer
180 vues
emploi_19.jpg

En France, l’Etat se croit chargé de créer des emplois, se substituant aux entreprises, et à l’emploi privé. Résultat : à population égale, et en nous comparant au Royaume-Uni, aux Etats-Unis et à l’Allemagne, il manque à la France entre 5 et 8 millions d’emplois privés. Cela fait autant de producteurs de richesses en moins pour financer notre dépense publique. Si seulement nous avions ces emplois manquants, nous n’aurions plus de déficit, et pourrions diminuer charges et sociales et impôts.

Comment font les autres pays ?

L’Allemagne a su garder une industrie compétitive et continue à la développer malgré la concurrence des pays émergents ; l’Angleterre et les USA ont développé des leaders mondiaux de la nouvelle économie et des services.

La France a sacrifié les emplois industriels et n’a pas développé de champions de la nouvelle économie.

Pourquoi ?

L’industrie a été entravée par une surcharge de lois et règlements et une jurisprudence toujours défavorable.

Pour les nouvelles entreprises, les études de l’Irdeme montrent que nous avons cassé le maillon de la transmission des anciens entrepreneurs vers les nouveaux. Traditionnellement les anciens entrepreneurs apportent aux nouveaux deux choses absolument fondamentales : leurs capitaux, et leurs compétences :
Les emplois ne peuvent pas se créer sans capital, il faut environ 40 000 euros de capitaux propres pour créer un emploi durable et aujourd’hui la moitié des entreprises françaises[[Hors auto-entrepreneurs]] se créent avec moins de 8.000 euros !
Les jeunes entreprises survivent grâce à la transmission d’expérience : les études gouvernementales (l’Inspection des finances, la DGCIS, la Cour des comptes des comptes) le reconnaissent, ce sont les anciens entrepreneurs qui sont les plus performants pour accompagner la création d’emploi et l’innovation dans les entreprises nouvelles. Les jeunes entreprises qui ont réussi une forte croissance ne l’ont pas fait grâce aux fonds publics mais avec l’aide d’anciens entrepreneurs ayant investi leur argent et apporté leurs expériences et leur réseau.

Pourquoi les anciens entrepreneurs n’investissent-ils pas et ne boostent-ils pas les jeunes entreprises françaises ?

Pour ce faire il faut avoir des capitaux disponibles, le goût du risque et en espérer un retour au moins moral or en France :

  • Jusqu’en 2018 , les possesseurs de capitaux disponibles étaient poussés par l’ISF à quitter le pays. Il a été remplacé par l’IFI à partir de 2018, mais la gauche s’est aussitôt engagée à le rétablir à la prochaine alternance ! Comme l’on n’investit pas pour un ou 2 ans …
  • La fiscalité française a des taux de taxation inversement proportionnels au risque, le livret A et l’assurance vie sont beaucoup moins taxées que les actions ;
    Enfin l’Etat providence considère qu’il doit protéger les investisseurs des risques et les gérer lui-même.

Il en résulte que pour l’ancien entrepreneur qui investit dans une jeune pousse :
Les gains sont très taxés alors qu’en moyenne seule une entreprise sur dix réussit ; la déduction des pertes est difficile alors qu’en moyenne la moitié des entreprises investies meure.
Et il sait que l’administration le considère comme un fou et non comme un bienfaiteur du pays !

Pourquoi le ministère de l’Economie ne crée pas une fiscalité attrayante ?

Pour cela il faudrait d’abord admettre que c’est aux capitalistes privés qu’il faut faire appel pour développer les nouveaux emplois privés ; les américains l’ont fait dès 1958 après avoir constaté au bout de quelques années l’échec de la Small Business Administration ; en France 50 ans d’échec des services public de développement des entreprises n’ont pas suffi à s’en convaincre !

Fiscalement, il faudrait un dispositif spécifique sur l’investissement dans les entreprises de moins de 50 salariés, le plus risqué et donc le moins pratiqué. Mais sous prétexte que ces anciens entrepreneurs-investisseurs les plus performants pourraient s’enrichir, Bercy refuse. Il encourage ainsi indirectement les investissements n’ayant pas ou peu de conséquences sur l’emploi : œuvres d’art, l’immobilier, assurance vie, entreprises ayant déjà atteint une taille importante.

Sous des prétextes égalitaristes, en cassant le maillon de la transmission des anciens entrepreneurs vers les nouveaux, les fonctionnaires de Bercy ont ainsi fait des jeunes générations de Français des futurs sans-emplois.

 

emploi_19.jpg

Tu pourrais aussi aimer

3 commentaires

Guyot-Sionnest janvier 20, 2023 - 12:55 am

Les Français privés de millions d’ emplois
Bon billet.
Cela fait au moins 40 ans que les administrations françaises n’ont pas compris l’ouverture des frontières et continuent de faire suer le burnous des entrepreneurs en leurs imposant des contraintes comme si on était encore un marché fermé et que l’on pouvait créer et distribuer la monnaie et dévaluer régulièrement.
Le problème c’est l’administration descendante de Colbert.

Répondre
zelectron janvier 20, 2023 - 7:50 am

Les Français privés de nouveaux emplois
pour tuer un pays, la meilleure recette :
une administration pléthorique, des finances exsangues, des agents inqualifiables, des hauts fonctionnaires abscons et si avec ce cocktail vous n’avez pas de résultats importez des migrants en pagaille près à l’emploi, dans les industries de gadgets à bas prix.

Répondre
moulin juin 30, 2023 - 10:16 am

Comment créer les millions emplois manquants?
Comment créer les millions emplois manquants?

«  »en nous comparant au Royaume-Uni, aux Etats-Unis et à l’Allemagne, il manque à la France entre 5 et 8 millions d’emplois privés. Cela fait autant de producteurs de richesses en moins pour financer notre dépense publique. Si seulement nous avions ces emplois manquants, nous n’aurions plus de déficit, et pourrions diminuer charges et sociales et impôts. » »

comment contourner en douce tous ces obstacles ?

Répondre

Laissez un commentaire

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d’accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. Accepter En savoir plus

Privacy & Cookies Policy