Il semble qu’à une certaine époque de l’histoire de France, les banques aient investi dans des créations d’entreprises.
C’est semble-t-il toujours le cas en Allemagne où les Business Angels sont pratiquement inexistants et où l’essentiel du financement des créations d’entreprises se ferait par les banques locales. Mais il y en aurait encore 1.800 contre seulement 500 en France du fait des concentrations. Il semble que l’autonomie de décision des banques locales ait en grande partie disparu et que, filiales de grandes banques nationales, elles dépendent de décisions centralisées à Paris, alors que l’investissement dans les créations d’entreprises ou leur développement initial ne peuvent être décidés que localement en raison de la nécessité de bien apprécier les risques, notamment humains, ce qu’un modèle centralisé ou un formulaire fait mal.
En arrivant aux USA en 1983, le signataire de ces lignes se rappelle très bien la petite banque locale dans une petite vile à une heure de New-York où tous les clients étaient accueillis comme des amis et où il n’était pas incongru de demander un prêt en se faisant introduire par un ancien client industriel de la banque.
25 ans plus tard, après la vente à des groupes de plus en plus gros dont First Union et en dernier ressort Wachovia puis Bank of America, les petits clients étaient devenus des numéros abstraits et les décisions régies par des circulaires, ou renvoyées aux échelons supérieurs.
Ce phénomène de concentration est très marqué aux USA où le nombre de banques est tombé d’un maximum de 18.000 à 6.891 dans le troisième trimestre 2013, le gros des disparitions portant sur environ 10.000 banques entre 1884 et 2011, essentiellement par fusions et seulement 17% par dépôts de bilan. Les banques ayant disparu avaient, pour l’essentiel, moins de 100 millions de dollars de patrimoine.
Les 6.891 banques restantes sont encore 2,5 fois plus nombreuses que les banques françaises, rapportées à la population ; mais leur réduction commence peut-être à se faire sentir car ce sont les banques locales qui sont les plus susceptibles de faire des prêts à des PME.
Le Wall Street Journal indique que jusqu’en 2009, il n’était pas anormal de voir jusqu’à quelques centaines de nouvelles banques apparaître aux USA. Depuis 2009, la première banque à être incorporée est la Bank of Bird-in-Hand ; elle vient d’être approuvée par la FDIC.N La raison de cette rareté est semble-t-il la complexité des conditions administratives à remplir, telles que définir les procédures mises en place pour se protéger contre les cyber-attaques et leur coût ; soit un coût de 800.000 dollars pour des fonds apportés par les investisseurs de 17 millions.
La bureaucratie gagne aux USA et la première victime semble être l’entreprenariat.
Tiré de « Record-low Tally of U.S. Banks ».par Ryan Tracy. The Wall Street Journal. 4 décembre 2013