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Le revenu disponible : leurre ou mystification ?

par Yves Buchsenschutz
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Quand le Parquet National Financier va-t-il s’intéresser à l’abus de bien social de l’État et de la collectivité à l’encontre du contribuable moyen français, à qui ils ne laissent en définitive la disponibilité que de 37% de son revenu réel global ?
Sur 100 euros de richesse produite, de combien un salarié peut-il réellement disposer ?

L’INSEE vient de publier le salaire net moyen d’un employé dans le privé en 2016 : 2.225 euros par mois[[A comparer à celui d’un fonctionnaire d’État qui s’élève lui à 2.477 euros.]]. Pour des raisons de simplification, nous repartirons des documents déjà étudiés, lesquels étaient basés sur un net privé de 2.320 euros.

Charges sociales

Pour rappel, dans ce cas moyen, le coût total pour l’entreprise, toutes charges confondues, est de 4.840 euros et le salaire brut officiel du salarié de 3.200 euros. Ainsi, le revenu « libre » pour un salarié est de 48% du coût total de son emploi. On peut d’ores et déjà constater que les frais «collectifs » ont dépassé les 50% et l’on pourrait s’arrêter là !

Impôts directs

L’affaire se corse si l’on applique la ponction de l’IRPP. Tout d’abord, le revenu fiscal déclaré de ce malheureux sera de 2.520 euros, supérieur à son chèque mensuel car certains prélèvements ne sont pas déductibles. S’il est célibataire, son impôt annuel va être de 3.195 euros soit 266 euros par mois. Admettons qu’il loue un studio en banlieue, et qu’il soit locataire, sa taxe d’habitation peut tourner autour de 300 euros annuels soit 25 euros par mois. Son revenu disponible après impôts directs sera donc de 2.029[[2.320 – 266 – 25 =2.029]] euros soit 42%[[2.029 / 4.840 = 42%]] de son coût réel pour l’entreprise, au fond, de sa valeur vraie !

Ce pourcentage est variable en fonction du revenu puisque l’IRPP est progressif : ainsi, plus le salaire est élevé, plus le pourcentage de 42 % baissera sous les ponctions répétées des frais collectifs.

Impôts indirects

Notre brave salarié pourtant n’est pas encore au bout de ses peines. À l’étape suivante, le salarié est consommateur. Posons comme hypothèse, que, peu fortuné, il va essentiellement consommer (et non investir) les 2.029 euros qui lui restent. Au titre de la consommation, il va être soumis à la TVA, dont la reconstitution serait complexe et que l’on estimera autour de 10%[[ Elle va en fait, de zéro à 19,6%, voire tend vers 50% sur l’essence si l’on assimile la TICPE.]]. Ce sont donc encore 200 euros en moyenne par mois que le salarié va consacrer au financement collectif. Ainsi au final son revenu atteint 37% de disponibilité, laquelle descend probablement aux environs de 30% pour les revenus plus élevés.

La machine est-elle devenue folle ?

On peut raisonnablement se poser la question de la pertinence de cette répartition en faveur des fonctionnaires, de la consolidation des rentes et des parterres de fleurs, voire des subventions au Canard enchaîné, au détriment du choix individuel et personnel souverain de ses dépenses. Ce faible pourcentage de liberté est d’autant plus frappant que l’argent disponible ne consiste pas – et de loin – en de l’argent de poche mais finance, pour une large part, des dépenses indispensables à la survie : loyer, alimentation, habillement, transports, lave-linge, réfrigérateur, portables (détenus par 90% des Français) auxquelles on peut rajouter la voiture ou l’ordinateur possédés par 80% des Français et devenus nécessaires pour la plupart d’entre eux.

Ainsi il semblerait que la liberté prônée par notre devise républicaine se résume au droit de choisir entre une crème glacée et une bière au bistrot. Tout le reste est soit décidé par la collectivité – laquelle s’est insinuée comme un cancer généralisé dans l’ensemble de nos choix de vie, tant par sa volonté égalitariste que par sa prétention à une omnipotence parfaite – soit inéluctable.

Il est donc urgent de s’occuper sérieusement de l’amélioration de la productivité de l’État ainsi que de la réduction de ses périmètres d’intervention. Vive la liberté !

 

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1 commenter

Robin des Champs mars 22, 2017 - 5:46 pm

Le revenu disponible : leurre ou mystification ?
La liberté d’expression semble ne pas servir à grand chose, hélas ! Tout se passe comme si les citoyens étaient anesthésiés, heureux de la médiocrité de leur sort! Quel bonheur de conserver 5 euros pour choisir entre une glace et une bière. ..A moins qu’il ne préfère se substituer à l’état pour donner le peu qu il lui reste à plus pauvre …

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