VÉRITÉS DE… BOOMER, POUR L’ENTREPRISE… POUR LE PAYS
Pour bien des Français, mais aussi beaucoup d’étrangers et d’Européens en particulier, la situation budgétaire de la France, et surtout son évolution négative incontrôlée, suscite une incompréhension consternée. Le doute s’amplifie à l’observation du spectacle affligeant des débats de ces derniers jours à l’Assemblée Nationale.
A contre-courant de faits simples à analyser, que tout esprit pragmatique peut constater, des propositions de dérives supplémentaires se font jour : qui peut par exemple nier que l’accroissement de la durée de vie — de 20 ans depuis 1945 –, un bienfait, que la chute sévère de la natalité – seulement 1,62 enfant par femme en 2024–, un gros risque avéré, n’exigent pas, pour le financement des retraites, un allongement du temps de travail et/ou un examen d’un système complémentaire à notre régime par répartition ?
L’incapacité à appréhender de simples données chiffrées, le déni à les accepter, suscitent chez nos partenaires étrangers, mais aussi chez notre Prix Nobel de l’Économie Philippe Aghion, des réactions atterrées : comment un tel manque de culture économique peut- il générer autant de contresens et de dénis ? L’inquiétude de notre Professeur devient telle qu’il « supplie » l’Éducation Nationale d’introduire l’étude de l’économie dans les programmes du primaire !
Or – pourquoi ce module a t-il disparu ? – ce pan de l’enseignement existait à l’école dès le CM2, voire le CM1, dans les années 50 ! Les notions de prix de revient = prix d’achat + frais, de marge = prix de vente – prix de revient, étaient soigneusement enseignées et pouvaient même faire l’objet d’un problème d’examen au Certificat d’Études Primaires ! Le concept de « bénéfice », était enseigné ! Richesse de l’Entreprise, la nature de ce gain était patiemment expliquée : comment considérer sa composition comme une garantie de ressource pour l’artisan, le commerçant, en d’autres termes pour l’entrepreneur, mais aussi pour les tiers que sont le personnel, les fournisseurs, les impôts ( !) et le développement de l’activité future : entretien, achat de matériel… évoquant ainsi une notion qui ne portait pas encore le nom d’investissement !
Dans ce registre de besoin de financement, la faculté d’appel à l’emprunt était décrite avec une grande circonspection et assortie d’une mise en garde sur l’absolue nécessaire capacité de remboursement du prêt consenti, intérêt compris. En réalité, la politique d’autofinancement, telle qu’on la qualifierait aujourd’hui, restait indirectement prônée par l’enseignement reçu, la notion de dette étant abordée plutôt comme un risque, voire une menace, à bien maîtriser.
Certes une telle culture de prudence inculquée dès le plus jeune âge, a pu freiner l’initiative et l’audace créatrice nécessaire à la croissance, mais elle a suscité un esprit de rigueur permettant à bien des ménages, des entreprises, et ,de temps en temps, l’État, de gérer leur patrimoine en toute autonomie et de conserver leur liberté de décision en toute indépendance : en d’autres mot une conduite de paysan qui « n’investit que les revenus de la récolte une fois rentrés » !
Bien sûr, les plans d’endettement lancés au profit d’investissements de modernisation et surtout d’innovation ont contribué pendant les décennies d’après-guerre à une croissance d’ampleur inédite, source d’un recul global de la pauvreté dans le monde, malgré parfois aussi une forte accentuation des inégalités.
Actuellement les programmes d’aujourd’hui ne prévoient l’étude de ces domaines que seulement en classe de seconde et les consacrent, prioritairement, à l’économie générale et abstraite. Il est donc urgent que nous revenions, dès les classes primaires, avec pragmatisme et simplicité, à l’apprentissage du fonctionnement et des critères de performances de l’entreprise, d’une association, d’un ménage ET de l’État.
L’initiative récente et pertinente prise par l’Éducation Nationale d’exiger que les élèves de troisième fassent un stage de cinq jours dans les services d’un établissement privé ou public, n’en apportera que plus de richesse d’expériences à notre jeunesse.
Réanimons les fondamentaux de l’enseignement au profit de l’avenir !
En résumé, dès les premiers bancs de l’école, apprenons à compter, c’est-à-dire à gérer, apprenons à prévoir, c’est-à-dire à forger l’ambition et à maîtriser le risque !
Certes, actuellement, les « Boomers », parfois objets de critiques pour le confort envié de leur revenu de retraite (pour certains d’entre eux), ont vécu portés par une période de belle prospérité économique. Mais par leur assiduité au travail et leur vigilance soucieuse d’économies n’ont ils pas activement contribué à ce développement dont bénéficient les actifs actuels.
Ne leur reprochons pas non plus, en ce moment par exemple, d’avoir épargné en 2025 19Mds€ sur les 25Mds€ d’augmentation des retraites perçues en 2024, au titre de la revalorisation de leur pension.
Cette attitude de prévoyance ne traduit elle pas chez eux une volonté de maîtrise de l’incertitude, culture reçue de leur expérience et de leurs…enseignants d’avant !
En conclusion, Les Entrepreneurs que nous sommes ou avons été, proposons, spontanément et en toute humilité, de mettre notre vécu au service des Pouvoirs Publics et en particulier du ministère de l’Éducation Nationale. N’est il pas en charge de cet enjeu majeur pour notre pays qu’est la culture économique, source de compréhension et de motivation au service de nos Entreprises et de la France ?
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