Page d'accueil Études et analyses L’enquête américaine qui fait voler en éclats les théories de Thomas Piketty

L’enquête américaine qui fait voler en éclats les théories de Thomas Piketty

par Bernard Zimmern
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Part d’entrepreneurs appartenant au 1% dans l’emploi total (vert), dans le revenu des ménages (rouge) et part du 1% des plus hauts revenus (bleu)

La croissance « en-haut » des inégalités aux USA, n’est pas due aux rentiers ou aux cadres surpayés (Piketty) mais à une explosion d’entrepreneurs créant massivement des emplois jusqu’en 2007.
La condamnation de cette montée des inégalités et la taxation du principal véhicule d’enrichissement, la plus value, sont-ils derrière la chute des créations d’emploi aux USA ?

Les États-Unis ont certainement vu un accroissement des inégalités dans la période 1980–2010. Nous avons documenté cet accroissement dans « le point sur la montée des inégalités aux USA » (dont nous reprenons en fin d’article le constat sous forme graphique).

Cet accroissement est dû à l’immigration qui a fait enfler les populations les plus pauvres et dont nous avons déjà traité. Ce sont les « inégalités du bas » suivant l’appellation donnée par l’OCDE.

Mais la partie la plus importante de la montée des inégalités est celle des « inégalités du haut », c’est-à-dire de l’augmentation des revenus (ou des patrimoines) perçus (ou détenus) par le centile des revenus les plus élevés.

L’IRS, le département des impôts, publie directement le montant des revenus taxables du premier centile ainsi que le montant total taxable de l’ensemble des contribuables américains. C’est le rapport entre ces deux totaux que nous avons représenté sur la courbe en bleu. On voit que ce rapport évolue de 0,14 (14%) en 1992 à 0,18 en 2013, soit une croissance de quatre points.

C’est sensiblement la même croissance que l’on trouve sur le graphique page 501 du « le capital au vingt et unième siècle » et que l’on retrouve sur le graphique reproduit en fin d’article.

Le SCF nous apporte ici deux informations capitales :

• il nous donne d’abord le revenu des entrepreneurs encore en activité ayant créé leur entreprise et qui figurent dans le 1% des revenus les plus hauts ; en les totalisant, on voit que la part prise par ces entrepreneurs dans le revenu total américain passe environ 6,5% du revenu total à environ 11,5%, soit une augmentation de 5 points. On peut donc en conclure que l’augmentation du revenu du premier centile des revenus dans le total des revenus américains s’explique par la seule montée des revenus des entrepreneurs ayant créé leur entreprise et encore en activité.

• Il nous donne ensuite l’emploi créé par ces entrepreneurs et l’on voit que leur part dans l’emploi total américain est passé d’environ 12% à 27%. Il semble donc bien que le premier centile des revenus ait vu sa part dans le revenu total augmenter mais qu’on lui doit une part considérable de la croissance des emplois aux États-Unis.

On peut alors se demander, au vu de la chute des emplois totaux (les emplois créés par le 1% et par le non 1% chute de 75,5 millions en 2007 à 70,7 en 2010 -la crise- mais continue sa chute en 2013 avec 68,6) si nous ne sommes pas à la fin d’une ère d’explosion entrepreneuriale de l’emploi et si, avec la montée de l’immigration, il est bien indiqué de stigmatiser la montée des revenus du 1%.

Part d’entrepreneurs appartenant au 1% dans l’emploi total (vert), dans le revenu des ménages (rouge) et part du 1% des plus hauts revenus (bleu)

Part d’entrepreneurs appartenant au 1% dans l’emploi total (vert), dans le revenu des ménages (rouge) et part du 1% des plus hauts revenus (bleu)

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Part d’entrepreneurs appartenant au 1% dans l’emploi total (vert), dans le revenu des ménages (rouge) et part du 1% des plus hauts revenus (bleu)
Part d’entrepreneurs appartenant au 1% dans l’emploi total (vert), dans le revenu des ménages (rouge) et part du 1% des plus hauts revenus (bleu)
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