Ce n’est pas le rôle de l’IRDEME de faire de la politique et nous n’en avons pas la prétention. L’IRDEME est un cercle de réflexion et de recherche autour du rôle de l’entreprise dans l’économie et en particulier dans la création d’emplois.
Nous sommes néanmoins témoins de la difficulté de notre pays à gérer son économie et de nos concitoyens à intégrer des règles basiques de leur bien-être final. Le plus simplement possible l’objectif inavoué de tout individu est de maximiser ses biens et prestations disponibles et de minimiser en face ses efforts pour les obtenir. C’est en fait la définition première de la productivité : somme des biens disponibles divisée par la quantité de travail à fournir pour les créer. Le niveau de vie d’une population, préoccupation centrale semble-t-il de ces élections, (avant la sécurité et l’immigration) et surtout son amélioration sont une fonction directe de la variation de productivité : il faut rappeler toutefois que les gains de productivité peuvent donner lieu à deux sortes d’amélioration très différentes. On peut toujours arbitrer entre augmenter son niveau de vie à travail constant ou au contraire, maintenir son niveau de vie en diminuant la quantité de travail pour l’obtenir.
Tout se passe malheureusement en France comme si nous voulions systématiquement et simultanément cumuler ces deux gains : champions mondiaux de la diminution du temps de travail nous voudrions en plus améliorer chaque année notre niveau de vie y compris par l’extension du domaine social !1 Comme par ailleurs nous avons voulu profiter de la croissance apportée par un monde d’échange, nous devons en parallèle gérer une compétition internationale permanente. Ceci revient à dire que le modèle français, car perméable aux importations et exportations, ne peut pas être trop différent de celui de ses compétiteurs saufs cas très exceptionnels (le luxe par exemple pour la France).
Claude Sicard explore très complètement le corner dans lequel notre pays s’est mis. Bloquant ou refusant la plupart des réformes nécessaires que proposaient des gouvernements dévoyés vers la distribution d’avantages divers, notre pays se retrouve devant trois formations principales mendiants des votes en échange de maintien d’avantages acquis ou d’avantages nouveaux (en biens et en temps) qui ne peuvent que détériorer une situation déjà très difficile. On peut regretter à cette occasion que personne ne capitalise sur les quelques rares mesures (chômage, retraites, réindustrialisation, impôts de production etc…) combattues systématiquement d’ailleurs, lesquelles auraient pu être considérées comme des amorces de redressement. Personne non plus ne semble s’inquiéter de la baisse de productivité globale de notre pays, ce qui est une grande première, plutôt rare et peu expliquée.2
Les Français d’après les sondages préfèrent les rêves (lesquelles se délitent curieusement dès le lendemain de leur fabrication) et continuent obstinément à vouloir travailler moins que tout le monde tout en revendiquant le même (voire un meilleur) pouvoir d’achat! La troïka financière ou le Frexit pourraient bien faire la police rapidement.
- à signaler à ce propos l’augmentation automatique du SMIC depuis la COVID qui a largement compensé l’inflation ainsi que le réalignement systématique des retraites pendant cette période difficile ↩︎
- Nous y reviendrons ↩︎
2 commentaires
La où on rejoint la politique tout de même c’est qu’il faut bien considérer les trop nombreux obstacles (artificiels) à l’épanouissement d’icelles . . . .
Le problème posé concerne le pays, ses électeurs, ses politiques. Les mêmes français savent élaborer des compromis dans les entreprises et dans les communes. Le bug ? Discuter au niveau global, déconnectés des réalités concrètes. Certains accusent notamment la phrase « quoiqu’il en coûte » (800 milliards) qui a acheté une apparence de hausse du niveau de vie de 6% avec une baisse de productivité de 6% … Le niveau de débat n’est pas le bon pour redémarrer le bons sens du peuple.