Samedi dernier, en faisant mon marché rue de l’Annonciation (Paris 16), un militant d’un parti (de gauche, mais la droite pourrait faire ce type de proposition) proposait des prospectus en criant « votez pour les transports gratuits en Ile-de-France », slogan accrocheur de ce candidat aux élections régionales. Il m’a immédiatement fait penser à mes études à Chicago où Milton Friedman nous démontrait déjà que « There is no free lunch ». (« The Free Lunch Myth. »)
En effet si les transports sont gratuits cela signifie-t-il que les conducteurs de la RATP ou de la SNCF seront des bénévoles ? Que les fabricants de bus, rames de métro ou de train les feront gratuitement ? Que les producteurs d’acier, ou de pétrole feront des dons aux fabricants ?
Que nenni, bien entendu tous ces gens seront payés comme il se doit, et c’est évidemment normal. Alors la question, si ce n’est pas le consommateur qui les paie…. Ce sera qui ? La région, of course, me répond le militant ! Indiquant par ailleurs que pour poser une telle question, je suis soit un idiot, soit un ultra-libéral de mauvaise foi !
D’où la région tire ses fonds ? de nos impôts , nombreuses taxes foncières , d’habitation, de transmission, sur les parkings, les terrasses de café et j’en passe : et là c’est bien toute la population d’Ile-de-France qui paie, et donc, pour rendre les transports gratuits et quand même payer les prestataires, toutes choses par ailleurs égales, ces impôts devront augmenter du montant exact du coût des transports, plus la rémunération des bureaucrates de la Région en charge du transport, qui eux non plus ne sont pas des bénévoles !
Ce qui est en plus caché, c’est que si vous prenez votre voiture pour vous rendre dans Paris, vous paierez votre place de parking « en surface », et vous contribuerez à payer les transports en commun gratuits… pour les autres. Le slogan de l’assurance maladie est de dire que les biens portants paient pour les malades dans le cadre d’une solidarité bien comprise… Quand il s’agit du transport, on voit donc que le rêve de certains est : tous les habitants paient pour les « usagers ». Bastiat a inspiré Friedman !
Bien sûr on croit toujours que ce sont les autres qui paient pour nous… Milton Friedman observe que si on dit que les riches doivent payer pour les pauvres, tout le monde est d’accord… car tout le monde se considère comme pauvre !
Je terminerai en observant l’enseignement supérieur « gratuit ». Ici l’arnaque est double, car, comme le fait remarquer Milton Friedman, ce sont les pauvres qui paient pour les zézés. En effet les enfants des classe moyenne et classe moyenne supérieure, est en proportion nettement plus nombreuse que celle des enfants d’ouvriers ou de petits employés dans ces cursus. Ces étudiants restent à l’université jusqu’à, en moyenne 25 ans, avant de commencer à travailler et donc de payer des charges sociales, de la CSG et des impôts, alors que les enfants d’ouvriers commencent à travailler plus tôt, entre 17 et 20 ans, et cotisent par leur salaire… à payer les études des étudiants, qui suivent un enseignement « gratuit » et exigent après leur sortie, de gagner bien plus que l’ouvrier qui aura financé ses études.
Ainsi va la France …
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Il n’y a pas de repas gratuit : Milton Friedman revisité
C’est gratuit, c’est l’état qui paye, en une seule phrase le génie hollandiste s’est exprimé, bien avant ce (petit?) militant gauchiste. !