Page d'accueil Études et analyses Et si un Clémenceau de l’emploi pouvait être un début de solution

Et si un Clémenceau de l’emploi pouvait être un début de solution

par Yves Buchsenschutz
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Le problème de l’emploi est trop complexe et trop enraciné dans le fonctionnement actuel de notre société pour pouvoir être réglé d’un coup de baguette magique. Il n’en reste pas moins qu’il est tellement dramatique pour notre société, qu’en attendant des solutions plus pérennes, telles que la création massive de nouvelles entreprises marchandes, proposant de nouvelles offres compétitives, il serait tentant, déjà, de l’attaquer à court terme à la façon dont Clémenceau attaqua en son temps le problème de la guerre en 1917.

Pourquoi ne pas favoriser systématiquement dans toutes les décisions politiques, la création d’emplois marchands[[Emploi marchand : facturé via un produit ou un service, il finance les dépenses collectives. Il s’oppose à l’emploi public : gratuit pour le consommateur, il est financé par les emplois marchands via les impôts et prélèvements.]]. Trouvons rapidement un Clémenceau de l’emploi : pour mémoire il paraît que cet homme avait l’habitude de répondre à toutes les questions : « je fais la guerre ». Ayons le courage de dire « je crée de l’emploi » pourvu qu’il soit solvable !

Faut-il autoriser le travail le dimanche ? Si je crée de l’emploi : OUI, la messe et les syndicats n’auront qu’à suivre…

Faut-il libéraliser les taxis ? Si je crée de l’emploi, OUI ; tenir compte de leurs problèmes dans la mise en place de la solution, oui, la reporter, NON ; ceci est d’ailleurs valable pour la plupart des monopoles qui gèrent des rentes…

Faut-il bouger les seuils sociaux en les doublant par exemple ? Si je crée de l’emploi, OUI ! Le Code (et l’Inspection) du Travail devront suivre… Et ceci de manière définitive, la confiance ne se recrée pas sous condition.

Faut-il obliger les jeunes à remplir les emplois vacants ? Si je crée de l’emploi, OUI, la tolérance sociale va-t-elle en souffrir, oui un peu, mais des gens reviendront-ils dans le circuit économique, oui alors allons-y…

Faut-il accepter les jobs à temps partiels ? Mieux vaut une part d’emploi complétée par des aides sociales que pas d’emploi du tout, donc OUI…. Cela signifie-t-il que nous allons casser notre système ? En partie peut-être mais il faut savoir ce que l’on veut. Quelle est LA PRIORITE ?

Faut-il créer des emplois aidés ? NON ! Ils seraient financés par l’impôt et donc viendraient à terme détruire l’emploi existant…

Faut-il sauver les emplois de la SNCM ? NON, pour les mêmes raisons que les emplois aidés, ils ne sont plus compétitifs.

Faut-il créer des emplois dans le gaz de schiste ? OUI au moins au niveau de l’exploration et de la recherche si les investisseurs privés sont prêts à tenter l’aventure. Cela ne veut pas dire d’ailleurs laisser faire n’importe quoi… C’est bien d’ailleurs ce que nous faisons dans les éoliennes.

Faut-il accueillir les étrangers, y compris des émirs, dans les hôpitaux français ? Si cela crée des emplois et que ceux-ci payent leurs prestations, alors OUI, trois fois OUI.

La loi Duflot a-t-elle bloqué la construction et les emplois afférents ? Si OUI, alors détruisons-la. Tant pis pour l’ego de Mme Duflot…

Si nous choisissons l’emploi, il faut avoir le courage de le dire et de le faire. En faisant attention aux modalités, certes, mais en acceptant que ce soit l’emploi qui prime, pas le passé, pas les avantages acquis ou les monopoles ou les statuts, etc.

Aménager le SMIC, au moins dans sa régionalisation, est certainement faisable et utile (le coût de la vie est différent à Paris, à Lyon et à Guéret, voire en campagne !) les horaires tant hebdomadaires qu’annuels aussi. Acceptons simplement que LA PRIORITE SOIT L’EMPLOI et donc quelque part la remise en route d’une spirale économique positive même si elle aura à l’arrivée un aspect un peu différent. Cela n’exclut pas, comme le proposait l’étude Mac Kinsey, de booster certains secteurs comme le bâtiment ; encore faut-il vérifier que l’on installe des conditions de marché qui feront que les locataires pourront payer mais aussi que les investisseurs y retrouveront leur compte. Sinon, nous aurons un résultat à la Duflot : baisse des mises en chantier!

L’avantage de cette solution, de court terme, est qu’elle pourrait permettre avec un peu d’énergie, de constance et de chance :

– de stopper la hausse du chômage
– de contribuer à rétablir des équilibres globaux : hausse des rentrées, baisse des aides…
– de participer à la restauration de la confiance

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