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Des actes et des mesures précises, Monsieur Gallois, pas des mots

par Bernard Zimmern
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Un de nos correspondants, un très fin connaisseur de la mécanique française pour avoir conseillé de nombreuses sociétés françaises et avoir également été employé par des firmes allemandes d’outillage et de machines-outils, Ernault Graffen, réagit à l’article paru dans Smart-Industries n°3 de septembre 2014 sous la plume de Louis Gallois, qui se dit président d’un nouveau think tank, La Fabrique de l’Industrie.

En essayant de résumer l’article intitulé « l’usine du futur, enjeu décisif de la compétitivité », on y trouve des vœux pieux : « [l’industrie française] doit, d’une part, améliorer sa compétitivité coût (…) mais elle n’a pas d’avenir durable si d’autre part elle ne réussit pas sa montée en gamme (…). Là aussi, l’Usine du Futur est indispensable » ; ou : « les différents acteurs concernés sont aujourd’hui en mouvement pour travailler à la modernisation du tissu productif ». On y trouve aussi des avertissements comme : « … les amortissements [de l’outil industriel français] ont dépassé les investissements en 2013 » ou, concernant la qualité allemande, « le décalage (…) pourrait s’accroître de manière préoccupante. Les Allemands ont en effet lancé, il y a deux ans, un remarquable plan industrie qui mobilise toute l’industrie et les financements nécessaires. »

Mais de celui qui a été Commissaire général à l’investissement de 2012 à 2014, pas un mot sur les mesures concrètes qui permettraient de créer des entreprises et des emplois et de commencer à rattraper notre retard de 5 millions d’emplois marchands, à population totale comparable, sur les Allemands – retard que Louis Gallois ne doit même pas connaître –, ou d’avoir des apprentis bien formés, la clé des industries mécaniques.

Voilà ce qu’en dit précisément Ernault Graffen :

Dernier numéro de SMART INDUSTRIES. Tout cela est bien connu mais rien sur les mesures à prendre en fonction des réalités du terrain. Seules les grandes entreprises ont les moyens financiers de cette ambition qui demande les constructeurs d’équipements de production modernes dont la France est, hélas, dépourvue et, bien au-delà, des professionnels avertis dans de multiples métiers de la mécanique. Pour exemple, l’usine Hager (équipements électriques vendus dans le monde entier) à Obernai, une des rares PME françaises à la dimension allemande, a créé une section propre d’apprentissage au métier d’outilleur pour parer aux départs en retraite de son secteur outillage, fabriquant ses équipements de fabrication, faute de trouver les qualifications suffisantes au sein de l’enseignement technique pratiqué en France. Il faudra bien plus qu’une décennie pour que la France retrouve une culture industrielle digne de ce nom.

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