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Demain Poutine et l’Ukraine :

par Yves Buchsenschutz
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Question construite autour de trois articles vus sur le Web ; Ils permettent de bien poser la problématique de l’Ukraine à l’instant t et de s’interroger sur son dénouement à terme.

Le premier est celui d’un général qui raconte l’histoire de ce pays et de ses relations avec la Russie et, sinon justifie, du moins explique pourquoi le président Poutine s’est cru légitime en s’arrogeant le droit d’envahir cette « province » historique de l’empire russe. Il passe un peu vite sur le fait de lui avoir donné son indépendance pour la reprendre de force aujourd’hui probablement parce qu’elle s’en est emparée de fait en choisissant un régime « démocratique » à l’occidentale. Cela aurait pu un jour donner des idées aux russes.

Le deuxième est celui de Fondapol : c’est une sorte d’indiscrétion sur les intentions cachées de Monsieur Poutine en fait assez facile à comprendre : la phase un est de créer des poches de contestation dans les anciennes « colonies » russes ; la deuxième c’est de les envahir et de les (ré)annexer ; la troisième c’est de contester l’ordre mondial actuellement émanant essentiellement de l’Occident. A ce stade, Monsieur Poutine commet tout de même un impair de taille. Tout ce travail est entrepris au motif de permettre au peuple russe de vivre et d’établir ses propres règles. Pourquoi pas, mais alors cela revient implicitement à mettre en exergue le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Si c’est le cas pour les russes alors pourquoi pas pour les ukrainiens ? Il semble que 3 Millions de réfugiés auto-expatriés soit un assez bon signal des souhaits réels et profonds de ces derniers. S’il le fallait d’ailleurs ce qui se passe en ce moment dans les villes ukrainiennes ne renforce certainement pas l’amitié séculaire entre ces deux peuples. Le vote avec les pieds restera toujours le vote ultime.

Le troisième est une analyse de Telos qui tente d’évaluer les chances de la deuxième de se réaliser. Une étude même superficielle des forces en présence permet de se poser sérieusement la question ;

Puissances économique et militaires
PIB 2020 Dépenses militaires 2019
en % Mds de $PPA en % Mds de $PPA en % du PIB
Monde 100% 140 100% 1920 2,20%
USA 16,30% 22,8 38,00% 732 3,40%
UE (hors UK) 16,00% 22,4 12,00% 232 1,04%
UK + Canada 3,20% 4,6 3,60% 70 1,52%
OTAN 35,50% 49,8 54,0% 1035 2,30%
Chine 16,40% 23,0 13,5% 261 1,90%
Italie
Russie (officiel) 3,00% 4,2 3,40% 65 1,50%
Russie 1,10% 1,6 3,40% 3,90%
Espagne
OTSC 3,20% 4,5 3,60% 70
dont France 2,15% 3,0 2,60% 50 2,20%
Sources SIPRI,FMI, etc

NB : Les chiffres disponibles sont manifestement imprécis mais les ordres de grandeur sont vraisemblables. C’est particulièrement vrai concernant la Russie dont le simple PIB varie entre 1,6 et 4,2 Milliards de $ internationaux selon les sources et les années. La Russie est en fait située entre l’Italie et l’Espagne.

Aujourd’hui :

Le rapport des forces militaires entre l’Occident et la Russie peut peut-être être considéré comme équilibré, du moins en niveau technologique, mais plutôt en surface qu’en profondeur. On observe clairement la difficulté pour la Grande Russie de mettre au pas la petite Ukraine, malgré sa brutalité. Les dépenses militaires annuelles de l’OTAN apparaissent près de 15 fois plus importantes que celles de l’OTSC (ex Pacte de Varsovie).
En terme d’économie et donc quelque par de résilience le rapport est également absolument écrasant pour ne pas dire sidéral en faveur de l’OTAN le poids dépasse les 10 fois celui de la Russie et des débris de l’URSS qu’elle a pu récupérer.
En terme de capacité de décision et 10 ans de poker menteur, la Russie reprend le dessus grâce à son joker vedette, l’arme nucléaire, et son joueur fétiche, Vladimir Poutine.

Où cela va-t-il nous mener ?

Il est bien difficile de le dire aujourd’hui en tout cas sur le court terme car sur le long terme l’économie de l’échange et de la confiance devrait comme lors de la deuxième guerre mondiale finalement décider. Cela ne garantit pas que le chemin ne sera pas long et pénible.

La deuxième question qui se pose, celle des valeurs universelles que pourrait accepter les différents blocs, en gros l’Occident, la Chine, la Russie ( ?), et peut-être le monde islamique, il semble qu’il faudrait ajouter à l’instinct de survie des hommes et des pays non seulement la recherche du bien-être mais aussi le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et des populations à choisir leur destin. Après tout ce n’est que la demande de la Russie généralisée. De ce point de vue, elle vient de se tirer une balle dans le pied et de se mettre à dos un nombre considérable de pays pour très longtemps.

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1 commenter

zelectron mars 29, 2022 - 6:12 pm

La saignée de plus de 3 millions d’ukrainiens peut-elle être fatale ?
Putin crée une amorce d’holodomor sans l’exprimer ainsi pour pour mieux se laver les mains ?

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