Les études de l’IRDEME confirment que la libération des entreprises françaises doit être accompagnée d’un système fort d’incitation à l’investissement de l’épargne privée dans les nouvelles entreprises pour parvenir à une réduction progressive du chômage de masse.
Les études de notre Institut montrent (confirmation sur les graphiques en annexe) que :
– La France crée beaucoup d’entreprises mais à peine 5% d’entreprises «employeuses » (N°1) ;
– La France crée trois à six fois moins d’entreprises « employeuses » que l’Allemagne ou le Royaume-Uni (N°2) et ce déficit s’accroît ces dernières années ;
– En 30 ans la France a accumulé un retard de 5 à 7 millions d’emplois marchands (N°3) ;
– « Seules les entreprises nouvelles créent de l’emploi » : aux États-Unis comme au Royaume-Uni l’augmentation du nombre d’emplois marchands résulte de créations d’emplois par les nouvelles entreprises, supérieures en nombre aux destructions par les entreprises existantes (N°4) ;
– En France, en moyenne, les créations d’emplois marchands par les entreprises nouvelles excèdent de très peu les destructions par les entreprises existantes (N°5) ;
– La France compte moitié moins de jeunes entreprises de croissance (« gazelles ») que le Royaume-Uni ; elles créent quatre fois moins d’emplois – qui réduiraient les destructions dans le parc existant -(N°6) et les « gazelles » françaises sont trois fois moins financées à leurs débuts (N°7).
Il en résulte que les mesures indispensables pour rétablir la compétitivité des entreprises françaises (durée du travail, allègements de charges…) et la réforme du droit du travail ne suffiront pas à résorber le chômage de masse si on n’accélère pas en même temps le rythme de renouvellement de la population vieillissante des entreprises françaises.
Les exemples anglo-saxons montrent que seul le financement privé par des « business angels[[Investisseur personne physique investissant entre 100.000 et un million d’euros dans une start-up à laquelle il apporte aussi son expertise et son réseau.]] » individuels contribue efficacement au financement de départ de start-up employeuses mais que ce financement risqué et peu rentable, nécessite une incitation fiscale significative.
Les études de l’Irdeme montrent aussi que les systèmes d’incitation EIS[[Enterprise Investment Scheme.]] britannique et Sub S américain qui ont démontré leur efficacité ont un coût initial peu supérieur aux systèmes français actuels et qu’ils engendrent rapidement de nouvelles recettes.
Jean-François Bauer
Président de l’IRDEME