Depuis une vingtaine d’années, un thème a fait surface dans le débat public et se retrouve dans tous les médias et les articles économiques : celui de la montée des inégalités de revenu et de patrimoine, inégalités qui ne cessent de croître et ont atteint des niveaux inacceptables. C’est ainsi que l’association Oxfam vient de dénoncer le fait qu’un petit groupe de milliardaires aurait globalement une fortune totale supérieure à celle du reste de l’humanité ; Oxfam espère bien faire de ce constat et de sa conclusion – appeler les gouvernants à taxer davantage les riches et à redistribuer davantage aux plus pauvres –, le cœur d’un débat à la grande réunion annuelle des entreprises à Davos.
Ces campagnes ne sont pas sans résultats puisqu’un organisme financier important et de surcroît suisse (le Crédit suisse) en fait un argument de marketing majeur.
Parmi ceux qu’on entend le plus dans ces dénonciations, il faut compter les économistes dont des organismes officiels comme l’INSEE, qui dénonce les inégalités de patrimoine en France, l’OCDE, l’organisme mondial économique le plus respecté.
Et plusieurs prix Nobel comme Joseph Stiglitz, Paul Krugman et le pape des égalitaristes (celui qui a lancé cette mode avec notamment « le capital au XXIème siècle »), Thomas Piketty.
Tous des imbéciles ? évidemment non, mais tous des faussaires, qui savent que leurs dénonciations sont sans fondement, et le remède proposé pire que le mal. Mais il est plus simple et rapporte plus de jouer sur la jalousie, un réflexe basique depuis Cain et Abel ; Oxfam roule sur l’or, car les donations affluent sans se donner grand mal.
Les économistes savent par leur formation que revenus et patrimoines suivent une loi de distribution dite loi de Pareto, du nom de l’économiste et sociologue italien qui l’a découverte au XIXème siècle, et que cette loi est l’une des grandes lois de la nature appelée aussi loi des 80/20, qui gouverne les crues du Nil, la taille des villes et des galaxies, les cours de bourse, etc.
Une des caractéristiques de cette loi est que les quelques représentants des valeurs les plus fortes pèsent autant que le reste de la population ; et la dénonciation d’Oxfam rejoint ce constat général.
Pire, la plus grande enquête mondiale sur les revenus et fortunes, admirée de tous les économistes, le Survey of consumer finances, réalisé par la banque fédérale américaine tous les 4 ans avec 400 questions, montre de façon éclatante comme nous le montrons dans un ouvrage à paraître prochainement (« inégalités, croissance et plein emploi » aux éditions libre échange) que ceux qui deviennent riches, voire très riches, sont ceux qui créent des emplois par les entreprises qu’ils ont eu l’audace de lancer et ne cessent de financer en réinvestissant leurs profits pendant en moyenne une vingtaine d’années.
Les punir de s’être enrichis, c’est casser la machine qui a permis aux USA de créer un tiers des emplois actuels et d’accueillir aux USA en 30 ans 15 millions d’immigrants latino et africains sans argent et sans éducation. Un mécanisme dont l’Europe, aux prises avec l’immigration d’Afrique et du Moyen Orient, aurait bien besoin.
Pour leur propre entendement, ces imbéciles, pardon, ces faussaires, qui critiquent les inégalités, devraient lire « Rich people, Poor countries », par Caroline Freund[[a senior fellow at the Peterson Institute for International Economics, a Washington DC-based think-tank]], où ils trouveront par exemple qu’une femme chinoise a développé dans sa région une entreprise qui fabrique maintenant la totalité des écrans tactiles utilisés sur ordinateurs et sur téléphones cellulaires.
Elle fait bien entendu partie des milliardaires dénoncés par Oxfam. Mais est-elle critiquée par ses concitoyens ?
Bien sûr que non, car elle est devenue le principal employeur de sa région.
En fait, les économistes qui critiquent les inégalités sont des paresseux, car ils auraient pu se demander s’il n’y avait pas un lien entre l’explosion des milliardaires, la croissance du revenu mondial et la réduction de la pauvreté.
Pour Joseph Stiglitz, c’est plus grave, ses développements sur les inégalités sont tellement débiles qu’on doit se demander sur quelle base sont attribués les prix Nobel d’Economie.
4 commentaires
Faussaires ou interessés
Le combat pour l’égalité rapporte des voix aux élections bien sur car l’électeur est jaloux comme l’etre humain lambda , mais rapporte aussi honneur et argent , le prix Nobel est distribué à ceux qui flattent le penchant de la jalousie , pas à ceux qui dénoncent les freins à l’enrichissement généralisé qui résultent du combat pour l’égalité . Enfin nous savons maintenant que Oxfam paie très convenablement ces dirigeants qui demandent un contrôle étatique de la distribution des revenus , ce qui conduira à la création de structure étatique et à leur renforcement , ce qui ouvrira des perspectives de carrière et d’enrichissement personnel à des pseudo égalitaristes , soucieux alors de renvoyer l’ascenseur en versant à Oxfam des subsides qui représentent la moitié de ses ressources . Pipeau ou bullchit !
Ces imbéciles qui dénoncent les inégalités
Merci Monsieur Zimmern pour votre chronique et j’attends avec intérêt la publication à venir de l’ouvrage que vous annoncez « Inégalités, croissance et plein emploi ».
Egalités, solidarité, générosité,…
Poursuivant la réflexion sur la bonne conscience égalitariste, je voudrai rappeler ici que Bill Gates et son épouse ont investi, à titre personnel, des sommes très importantes pour traiter l’une des maladies des yeux les plus redoutées en Afrique.
Cette maladie qui empêche la vue, empêche les apprentissages et le développement dans ces pays.
Personne n’est parfait, mais sachons rendre grâce du fait que richesse et générosité peuvent être compatibles !
…Indépendamment des nombreux emplois créent par les équipes de Bill Gates partout dans le monde.
Imbéciles contre crétins ?
Intéressants échanges, mais seulement entre quelques convaincus.
Pour équilibrer le débat j’attends impatiemment un article – tout aussi nuancé – tel que « Ces crétins qui nient la nuisance des inégalités ».
Si vos moyens vous le permettent et pour intensifier votre détestation de certains « Nobel » qui n’ont pas l’heur de partager vos a priori, je vous signale la parution récente en livre de poche d’un écrit de Muhammad Yunus « Vers une économie à trois zéros :zéro pauvreté, zéro chômage, zéro empreinte carbone », Le Livre de poche, 350 p., janvier 2019, 7,70 €). Signalé ce chapitre 3 : « Zéro pauvreté : mettre fin à l’inégalité des salaires ». Quelle horreur !