Il semblerait qu’il y ait débat pour le moment au sommet de l’État : le Président préférerait continuer à caresser les Français dans le sens du poil (voir par exemple la très récente subvention pour les colonies de vacances : elles ont baissé certes mais il y a 20 ans c’était un moyen de faire partir en vacances des enfants qui ne pouvaient pas partir en famille. Ceci est plutôt devenu la norme et bien sûr, a vidé les « colos » au passage. Le Ministre des Finances, lui, serait plutôt pour les économies à défaut d’activer le levier impôt, devenu indésirable suite à notre classement de star mondiale reconnu. Il doit se sentir quelque part un peu responsable de la déroute financière de notre pays. Pour paraphraser une sentence célèbre on pourrait dire (et la Cour des Comptes ne s’en prive pas) « Y a-t-il un trésorier dans le char de l’État ? » On a du mal à distinguer la position du premier ministre, pris un peu en sandwich et qui semble naviguer en ce moment entre deux eaux.
De plus quelle doit être la priorité ? Gagner les élections européennes ou remettre de l’ordre dans les finances françaises ? Et quelle est la compatibilité de ces deux objectifs ?
On comprend aisément ces positions, le président voudrait bien remonter sa cote de popularité, le ministre des finances voudrait bien ne pas rester dans l’histoire comme un fossoyeur de la nation.
Question 1 : une position de fermeté raisonnable pourrait-elle faire gagner les élections ? L’histoire n’est pas très lisible à ce sujet. Churchill, Thatcher, Barre, Harz … ont souvent fait l’objet de jugements divers en particulier dans le temps mais loin d’être toujours défavorables.
Question 2 : faut-il augmenter les impôts ou faire des économies ? Le problème avec l’hypothèse recette supplémentaires, c’est qu’elle ne fait que repousser la question. Si les agences de notation et les marchés ne punissent pas la France cette fois-ci, ce sera au prochain tour. Les économies font certes plus mal mais au moins elles sont susceptibles de soigner. L’hypothèse de la guérison par la croissance ne peut être sérieusement retenue car nécessitant des délais que nous n’avons plus et un côté aléatoire dangereux et largement influencé par la composante économie (l’ensemble des propositions « au prix » sont pénalisées par des charges trop lourdes et des salaires élevés ).
Mais laissons aux politiques le choix de leur stratégie, après tout c’est leur métier !
Quant à nous, notre opinion est faite : la France vit au-dessus de ses moyens et doit réajuster les compteurs en particulier celui du poids excessif du fonctionnement collectif. La plupart des économistes d’ailleurs semblent être de cet avis.
Intéressons-nous plutôt au comment ?
Il semble que le maître mot pour le moment soit d’annoncer à grand renfort de porte-voix des objectifs d’économie. Monsieur Le Maire qui est partisan de cette méthode a déjà annoncé 2 fois 10 Milliards d’€. Comme il s’est lourdement trompé ne serait-ce que sur l’estimé 2023, il est juste qu’il soit peu crédible. Monsieur le Président lui n’a pas tenu ses promesses, ce qui n’est que fréquent, mais même les baisses de nombre de fonctionnaires se sont transformées en hausse.
Par expériences répétées mais a bien plus petite échelle (une entreprise n’est pas un état) il faut commencer par S’ORGANISER. Les annonces tonitruantes ne servent pas à grand-chose sinon à décourager les volontaires avant même de commencer.1
Point N°1 : décider d’actionner le levier économie en thème principal. (Cela ne veut pas dire que l’on abandonnera la croissance ou la réindustrialisation mais le thème central devrait être « dépenser moins »). Pour le moment, l’option « gagner plus » semble très éloignée. Désigner un patron et une mission, comme pour Notre-Dame (à propos, cette organisation semble avoir fonctionné. Elle avait pour ceux qui ne le sauraient pas une composante très originale à savoir 2 patrons un pour gérer la partie opérationnelle, un pour gérer l’interface avec l’extérieur qui se coordonnaient entre eux )
Point N°2 : organiser une machine à chercher les économies cela veut dire des organisateurs et des contrôleurs de gestion, principalement, si besoin est, aidés de spécialistes quand les domaines sont trop pointus. Ces gens devront être mis à disposition par l’administration existante pour le temps de l’opération. Un point particulier pour l’État : on mélange allègrement des dépenses sociales, de fonctionnement de l’administration et d’investissement : Toutefois on devrait pouvoir considérer que chaque fois qu’il existe un budget, il doit y avoir un responsable désigné, et qu’il y a possibilité de lui demander des efforts (et des résultats). Si ceux-ci doivent s’accompagner d’aménagements dans d’autres services, à lui en priorité de trouver des solutions ou de provoquer des arbitrages.
Point N°3 : le diagnostic : découper le problème en rondelles et les confier à des équipes dédiées. (Voir article précédent (Bledina)…sur les différents niveaux de problèmes : lourd évident et difficile, léger simple et facile, transverses etc…
Point N°4 : assouplir le système autant que faire se peut en donnant des solutions d’avance aux blocages potentiels. Les gens ne sont pas contre les améliorations d’efficacité systématiquement mais ils sont bloqués par des questions du type : comment vais-je pouvoir assurer ma production ? ou comment la réduire ? que vont devenir mes collègues qui perdent leur poste etc… chez les fonctionnaires par exemple cela peut vouloir dire échanger des changements de métier contre le maintien du statut, pour la production cela peut être simplifier des procédures etc… Pour des chômeurs, cela signifie pouvoir les affecter quasiment d’autorité aux postes à pourvoir (moyennant une gestion RH raisonnable) ce qui paraît beaucoup plus urgent et utile que de discuter de la modification de la période de référence. Il y a potentiellement de un à deux points de chômage à gagner dans des transferts et des formations d’adaptation accélérées ce qui améliorera les rentrées de cotisations et baissera les dépenses..
TABLEAU DES EMPLOIS VACANTS
Source DARES
Point N°5 : transformer les idées en réalités concrètes. Les Identifier et les évaluer , les prioriser, les confier au personnel. Mettre en place des binômes d’accompagnement (Organisation et Contrôle de Gestion) et des tableaux de suivi, et pourquoi pas des bonus.
Point N° 6 : Adapter les méthodologies en fonction des situations.
Point N° 7 : Installer un suivi et un examen régulier de l’avancement des chantiers sous forme d’un échange avec la hiérarchie, d’un tableau de bord.et vérification des résultats par rapport aux prévisions annoncées. (Les échanges réguliers avec la hiérarchie permettant de mesurer et entretenir la motivation et de valider les solutions).
COMPTE TENU DU PASSE, NOUS SOUHAITONS MONSIEUR LE MINISTRE QUE CE TABLEAU DE SUIVI SOIT PUBLIC ET A PRIORI MENSUEL !
NB Un premier test de la méthode, pourrait être tenté sur les 438 Opérateurs de l’État, rémunérant 408 000 personnes et représentant une charge annuelle de 80 Milliards. (nous sommes confiants car il semble que le nombre d’opérateurs est déjà passé de 649 en 2008 à 438 en 2024 ! Les coûts ont-ils baissé à due proportion ?)
Il pourrait également être décliné sur les collectivités locales qui regroupent allègrement des communes en communautés en additionnant purement et simplement les effectifs, voire en les augmentant. Ce sont elles qui engrangent près de 50 % des impôts de production.
- L’annonce la plus commune est celle du gel des embauches. Si le lendemain de la décision, l’assistante du DG démissionne, la nécessité absolue de la remplacer entraîne une entorse fatale au processus ce qui le décrédibilise immédiatement et définitivement. ↩︎
4 commentaires
On ne peut demander aux fonctionnaires responsables de la situation de refonder la logique fonctionnaire : il faut des tsars extérieurs qui mettent d’abord la pression sur les chefs. Mon expérience pro et que la moitié comprendront et réaliseront ce qu’on leur demande et qu’il faudra « virer » l’autre moitié se répartissant entre opposants et incomprenants.
Les (jolies) colonies de vacances ? un excellent terrain de jeu pour les muslims . . . .
Les fonctionnaires sont la garde prétorienne de ce régime de pilleurs et gaspilleurs.
LE responsable de la gabegie et des détournement colossaux de l’argent public c’est le locataire de l’Elusée , Bruno Lemaire n’est qu’un petit comptable qui s’essaye maladroitement à des calculs (pifométriques) prévisionnels plus que maladroits..
Les lois de déresponsabilisation des fonctionnaires leur donnent quitus par avance de toutes les actions et même malversations.
La puissance des syndicats va jouer contre toute réforme en causant des dégâts gigantesques.
Il va falloir des décennies pour mettre l’administration dans le droit chemin !
Pour l’exemple: virer certains des plus hauts fonctionnaires parasites inutiles, y compris les préfets en surnombre en affectations fantômes. . . . .
au lieu de maladroits lire catastrophiques.
dommage qu’on ne puisse rééditer un commentaire, à la rigueur l’effacer pour le réécrire.
Ne vous inquiétez pas zelectron les bons lecteurs feront la synthèse 🙂