La recette de la reprise économique est très simple. D’abord, il faut identifier qui est vraiment capable de créer des emplois. (La réponse : ce sont les entrepreneurs et pas l’État, fait qui n’est toujours pas assimilé par le gouvernement actuel). Ensuite, il faut trouver le meilleur moyen pour les stimuler. Une étude emblématique de la Kauffman Foundation nous éclaire encore une fois ce premier point.
Le gouvernement américain a manifestement pris de l’avance sur la question de la source des nouveaux emplois. Le rapport économique du Président 2011 a en effet cité l’étude de la Kauffman Foundation intitulée « Where will the jobs come from? » en mettant en relief le fait que « les nouvelles entreprises sont le moteur de la croissance de l’emploi ». C’est le fait qui est surprenant en soi, car historiquement les Démocrates s’adressent plutôt aux employés, et les Républicains aux entrepreneurs, mais en vérité les entreprises représentent les deux à la fois.
Dans cette étude, les chercheurs de la Kauffman Foundation ont exploité les séries récentes du Bureau Census sur la création d’emplois aux États-Unis, non seulement par taille d’entreprise, mais aussi par âge. C’est en effet la première fois que les données issues de la Business Dynamics Statistics ont permis de révéler l’importance des jeunes entreprises pour l’ensemble de l’économie.
Rappelons que presque tous les nouveaux emplois dans l’économie sont créés par les entreprises de moins de cinq ans. En outre, si l’on ne tient pas compte des startups, des entreprises nées dans l’année, la création nette d’emplois est négative pour la plupart des années depuis 1977.
Sans startups, les deux tiers de tous les nouveaux emplois dans l’économie proviennent des jeunes entreprises, celles qui ont entre un et cinq ans d’âge.
Ceci se traduit par près de 8 millions de nouveaux emplois créés par les jeunes entreprises en 2007 sur 12 millions d’emplois apparus dans l’économie américaine cette même année.
Pour revenir à notre recette, la solution est donc d’inciter la création des nouvelles entreprises, car ce sont elles qui vont assurer l’accroissement de l’emploi dans les prochaines années.
Le deuxième ingrédient indispensable, c’est de redonner la confiance aux entrepreneurs, c’est-à-dire d’adopter des mesures fiscales efficaces qui incitent l’investissement dans les jeunes entreprises, comme l’ont fait les Britanniques, et ce dont Bercy ignore l’importance.