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Transition énergétique, fiscalité des entreprises, l’impuissance démocratique

par Bertrand Nouel
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Sur Arte, dans l’émission 28 minutes de jeudi soir, on discutait de la transition énergétique. Henri Sterdyniak, économiste à l’OFCE, donnait sa solution : « augmenter massivement la taxe carbone », en ayant le droit de ne pas commercer avec les pays réfractaires, « ce qui a évidemment un coût », lequel coût devra être supporté surtout par « les riches ». Pas faux. Lucide, il précisait néanmoins qu’il s’agissait d’une réponse d’économiste, faite « sans aucune crédibilité ». D’accord.

Le lendemain matin, sur BFM Business, au cours de l’émission les Experts, il était question des impôts de production. Guillaume Richard, entrepreneur dans le secteur des services à la personne, soulignait combien il était impératif de les diminuer, notamment car ils grevaient la production française face à la compétition internationale, aussi bien à l’exportation qu’à l’importation, et qu’il fallait en transférer la charge fiscale sur la consommation, en passant (progressivement) la TVA à 25%. Pas faux non plus. Jean-Marc Vittori (Les Echos) rétorquait que cela provoquerait un problème « majeur » de redistribution, et s’amusait de voir un entrepreneur raisonner de façon théorique, « comme un économiste ». Encore pas faux.

Dur d’être chef d’Etat dans un régime démocratique. La taxe carbone ? Gilets jaunes, plus de 10 milliards de cadeaux, les samedis que l’on sait, l’autorité bafouée, la police au bout du rouleau, le président traité de « petit joueur » par la Droite, d’assassin par la Gauche et de dictateur par le peuple… La TVA à 25% ? La révolution assurée. Ce qui n’empêche pas les riches d’être mis à contribution à chaque occasion, le problème étant, comme le remarquait finement Henri Sterdyniak, qu’il y a beaucoup trop de gens qui s’estiment riches en France !

Sur les deux sujets abordés ici, la mondialisation est en cause. Protectionnisme et destruction du carcan européen, voilà pour répondre à nos deux dilemmes les recettes d’un populisme dont le spectre redoutable sonne à la porte du pouvoir. Et là nous verrions comment les démocrates seraient balayés. De Gaulle faisait rire les Français en demandant comment on pouvait l’accuser de vouloir commencer une carrière de dictateur à son âge. Il démissionna. L’accusation revient avec Emmanuel Macron que voilà réduit à l’impuissance. La démocratie finira-t-elle par mourir de cette impuissance peureuse devenue caricaturale ?

 

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1 commenter

Gaérard D octobre 16, 2019 - 6:12 pm

Toujours la solution des hausses de taxes, dans le pays le plus taxé du monde …
Intéressant de voir que les « solutions » passent toujours par des hausses de taxes, dans le pays le plus taxé du monde … On oublie qu’une vraie concurrence ferait épargner des dizaines de milliards (Trains, électricité, BPI, sécurité sociale, éducation « nationale », et j’en passe) Voilà les vraies réformes à entreprendre pour diminuer la charge de l’impôt en France. Il serait temps de devenir un peu suisses, belges, suédois, finlandais, danois, luxembourgeois, autrichiens, hollandais et même allemands ! (on n’ose plus dire britanniques, mais j’y pense fort). Et j’oublie une VRAIE réforme du droit du travail, de la fiscalité pour les investisseurs, de la retraite par répartition (qui devrait progressivement basculer vers la capitalisation) et patati et patata.

Cet article met le doigt sur le problème. Je suggère des solutions efficaces … dont personne ne veut !! Il faudrait peut-être avoir le courage de mettre le pays « à feu et à sang » pendant un mois ou deux pour enfin passer ces réformes en bloc.

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