L’arrivée de Manuel Valls comme son discours d’investiture témoignent d’un changement au moins symbolique dans la politique économique et sociale du gouvernement.
Mais cela sera-t-il suffisant pour renverser la courbe du chômage ? Le gouvernement a-t-il seulement la vision des mesures qu’il faudrait prendre pour y parvenir ?
Et si la droite était ramenée au pouvoir par une dissolution anticipée de l’Assemble nationale ou le jeu normal des élections de 2017, le saurait-elle davantage ?
Comprendre l’aveuglement du monde politique, un aveuglement dont Bercy est largement responsable, tel est le sujet auquel nous consacrons un colloque le 29 avril 2014 à la Maison de la Chimie.
Cela fait 30 ans que Bercy résiste à l’idée que pour créer des emplois, il faut créer des entreprises ayant des moyens financiers importants dès leur création pour leur permettre de déboucher rapidement à l’international. Les organismes d’État comme l’ANVAR, Oséo ou maintenant la BPI, sont catastrophiquement inefficaces et ne peuvent que l’être. Car les débuts d’une entreprise, c’est là où le risque est le plus élevé, et ne sont alors efficaces que ceux qui opèrent avec leur propre argent, pas ceux qui opèrent avec l’argent des autres, particulièrement celui des contribuables.
Les seules sources de financement efficaces sont les riches. Pas les « grands riches » qui n’ont rien à faire d‘investir 200 ou 300.000 euros, trop petit pour eux, mais les « petits riches », ceux qui constituent le 1%, ceux qui ont moins de 10 millions d’euros de fortune mais peuvent perdre 200.000 euros dans de nouveaux projets sans mettre en danger leur existence. Ce sont eux qui font l’essentiel de la création d’entreprises et d’emplois lorsqu’ils ne sont pas menacés par les égalitaristes et Hollande. Ce sont ces « petits riches » que Bercy encourage à acheter des tableaux ou des collections de montres, mais pas des entreprises parce qu’ « il ne faut pas aider les riches ».
Il nous faut voter les mesures fiscales qu’il aurait fallu prendre depuis 20 ans, comme les Américains ou les Britanniques. Leur absence nous a conduits à une croissance famélique d’emplois réels, inférieure à 100.000 par an, là où il en aurait fallu 300.000. Sans elles, nous n’aurons aucun avenir, même à 10 ans.
Mais ces mesures créeront au mieux 150.000 emplois de plus en 3 ans, pas les deux millions dont nous avons besoin pour faire reculer le chômage.
N’oublions pas la grande règle : pour faire disparaître 1 chômeur, il faut créer 2 emplois.
Ceci veut dire qu’il faut faire passer des mesures dont les politiques ont toujours eu peur parce qu’elles se heurtent à des intérêts acquis, comme ceux des syndicats publics. Et pour les faire passer, il faut qu’elles soient inscrites dans le programme du parti, sinon elles ne le seront jamais après une élection.
Quelles sont-elles ?
Ce sont essentiellement des mesures éliminant les réglementations d’état qui paralysent la création d’entreprises. C’est François Mitterrand qui a libéré la radio-télévision de tous les monopoles qui en bloquaient la croissance et a créé ainsi plusieurs centaines de milliers d’emplois.
Quelques évaluations pour l’instant sommaires :
– Gaz de schiste, 100.000 emplois à haute technicité.
– Le dimanche matin à Dieu et l’après-midi ouverture de tous les commerces aux familles : 200.000 emplois.
– Libérer les dépenses de santé non remboursées du monopole de la Sécu comme celui sur les appareils d’imagerie médicale : environ 600.000 emplois.
– La plus importante mesure serait de permettre les suppressions d’emplois mais en prenant en charge le chômeur comme l’ont fait les Danois : les entreprises françaises pourraient enfin faire disparaître leur volant de sécurité qui est d’environ 12% de leurs emplois soit 2 millions d’emplois.
– Supprimer les seuils de 10 et 50 salariés, freins énormes à l’embauche et les porter à 100 et 250.
La liste de ces mesures est longue ; nous allons la poursuivre et surtout chiffrer, préparer même les textes. Car comme nous le savons tous, c’est dans les détails que se cache le diable.
À suivre.
3 commentaires
Sortir du chômage : la droite ou la gauche ont-elles une solution ?
Le meilleur moyen de créer des emplois dans les entreprises existantes consiste à les laisser supprimer des emplois sans contraintes ni tracasseries extrêmes des syndicats soutenus par les Inspecteurs du Travail.
En France contrairement à ce qui se passe dans la plupart des pays du monde développé, un chef d’entreprise hésite à embaucher des CDI parce qu’il sait qu’en cas de retournement de conjoncture il ne pourra pas se défaire de personnel. Si bien que des situations de sous-effectifs, fréquentes dans des entreprises en croissance, tendent à se pérenniser contre le cours des choses. C’est un paradoxe résultant de la puissance de syndicats tels que la CGT ou FO dont les objectifs ne sont pas du tout de résorber le chômage existant mais bien plutôt de conserver leur pouvoir d’obstruction.
Le problème réside dans le manque de courage des politiques de droite comme de gauche de s’attaquer aux droits extravagants qu’une minorité a acquis au fis du temps sans contre-pouvoir dans l’Entreprise pour les limiter.
Sortir du chômage : la droite ou la gauche ont-elles une solution ?
Nous montrerons qu’en effet, libérer le code du travail créera 2 millions d’emplois à terme, mais que notre déficit est beaucoup plus grand et provient d’un manque de créations d’entreprises.
BZ
Sortir du chômage : la droite ou la gauche ont-elles une solution ?
Bonjour,
J’ai longtemps cherché et les solutions au chômage ne sont pas politiques
J’ai créé ma société en septembre 2000. Aujourd’hui je propose à l’État un pacte de responsabilité privé. Il ne lui coûte rien. Il ne peut que lui rapporter. J’ai juste besoin de la liberté pour les membres de mon organisation. Avec elle je pense contribuer à créer un vrai plein emploi et construire une entreprise de plusieurs dizaines de milliers d’employés. Pour en savoir plus sur mon pacte : http://www.orvinfait.fr/pacte_de_responsabilite_prive.html
Cordialement