Les Pouvoirs Publics, les médias, annoncent le terme très prochain de la grève à la SNCF, au grand soulagement du gouvernement, des usagers et … de la direction … plus discrète ! C’est l’aboutissement d’un immense projet de réforme que le politique peut savourer, mais plus encore un enjeu du futur que l’Entreprise doit prendre à bras le corps ! Tout se termine pour l’Exécutif, tout commence pour la Société : à chacun son rôle. L’actionnaire à fait adopter sa stratégie : c’est maintenant au management d’en conduire l’exécution.
Le chantier de transformation de la SNCF s’annonce titanesque :
– construction d’une Convention Collective en remplacement du « fameux » statut ;
– élaboration et mise en œuvre d’un plan de compétitivité concurrentielle avec une évolution correspondante des organisations ;
– développement de plans d’investissements dédiés à la rénovation, la maintenance et nécessairement à l’innovation, pas uniquement technique, mais aussi organisationnelle.
Le tout devra s’inscrire dans le cadre d’exigences de résultats d’exploitation conformes à la volonté de l’Etat actionnaire et au besoin de croissance de la société.
En un mot, rien d’original pour un chef d’entreprise, mais toute une révolution pour la SNCF : Ce défi majeur du changement que doit relever le management, et lui seul, doit couvrir : la culture d’entreprise, son organisation, et son mode de fonctionnement…
Après une longue et lourde histoire, sociale et économique, marquée par l’omniprésence du politique au nom du « service public », comme en témoigne l’actualité législative sur le sujet, donnons enfin à notre groupe ferroviaire une direction à la place reconnue et au pouvoir d’autonomie respecté :
– Au management, et à lui seul, d’entreprendre l’immense œuvre de pédagogie sur les problématiques et enjeux de la société : concurrence, numérisation, modes de travail… et leurs conséquences en termes d’organisation et de… vision ;
– Au management, et à lui seul, de coconstruire avec l’encadrement et les partenaires sociaux les adaptations nécessaires ;
– Au management, et à lui seul, d’incarner l’entreprise et son ambition ;
– Au management, et à lui seul, de créer la confiance, en premier lieu du personnel et des clients, dans un modèle nouveau.
C’est à la direction de se comporter en « patron », c’est à l’Etat de se conduire en actionnaire : à l’un l’autonomie dans l’action, à l’autre le recul nécessaire dans l’orientation stratégique !
Voilà l’immense défi à relever : le seul qui conduira le changement de la SNCF vers de futurs succès !