Devant l’augmentation ininterrompue du nombre de morts en motos et vélos, Madame Viralgo et Le Président de la Prévention Routière sont mis en examen pour mise en danger de la vie d’autrui. Cela rappelle assez l’affaire Buzyn. Communiqué EELV : « Les mentalités et prises de conscience progressent ».
Je reçois ce jour dans ma boîte aux lettres un petit dépliant que je n’ai certes pas sollicité. Il n’est pas considéré comme de la publicité donc on a pu le mettre dans ma boîte. Ce document émane de la sécurité et de la prévention routière et concerne une expérimentation concernant les deux-roues dans Paris voire sur la route. Je vous l’ai scanné car il est tout de même incroyable.
Je précise que j’habite Paris depuis 1954 avec des interruptions en province et que j’ai utilisé à Paris tous les moyens de transport possible : les pieds, le vélo, la mobylette, le Solex, la moto, la voiture, le taxi, l’autobus, le métro, voire le train. J’ai habité Paris intramuros, la banlieue première couronne, voire la banlieue un peu plus loin. (Désolé je n’ai pas fait de trottinette ni de vélo électrique) j’ai par contre connu Paris embouteillé tous les soirs à six heures, puis Paris libéré essentiellement par les parkings, puis Paris recongelé par divers incidents extérieurs (gilets jaunes et COVID) principalement, puis par la politique de mon pays et de mon maire, la bien nommée Madame Viralgo, à un point tel que j’envisage désormais de quitter tout cela purement et simplement.
Pour terminer de planter le décor il faut savoir que les accidents de deux-roues (motos) sont beaucoup plus mortifères (747 morts en 2019) que ceux des voitures (1621 en baisse) et que ceux des vélos prennent gentiment le même chemin (184 tués, en hausse). Quant aux trottinettes elles tuent moins, (quoique), mais n’hésitent pas à rayer les voitures ou à éclater les chevilles des piétons. Je passerai sous silence, c’est le cas de le dire, la sonorité des motos : si je connais bien la loi, c’est 85 décibels maxima : c’est parfois respecté à l’arrêt. La seule nuisance sonore plus importante, y compris de nuit (!) sont les humains politiques convoyés par des motards, les pompiers, la police, quelques médecins précurseurs ainsi que divers services publics qui ne peuvent pas attendre. (Leur travail à eux, c’est bien connu, demande l’absolue immédiateté et a besoin de s’exprimer même quand il n’y a personne dans l’avenue empruntée ou dans l’ambulance).
Il doit y avoir au milieu de tout ce problème quelque chose concernant les assurances. À ma connaissance les piétons ne sont pas assurés, pas plus que le vélo (qu’en est-il des vélos électriques ?) donc en cas de rencontre avec une voiture, c’est toujours la voiture qui a tort, les motos sont assurées mais qu’en est-il, réellement, en cas de rencontre avec une automobile ?
En termes de comportements que peut-on observer ?
En gros, les automobiles respectent le code de la route parfois un peu aménagé il est vrai ;
Les motos également à l’exception du faufilement généralisé, du slalom entre les voitures, et du regroupement au feu rouge en tête de cortège envers et contre tout (aux feux rouges, on dirait un essaim d’abeilles). Je n’évoque même pas la vitesse, je pense qu’ils n’ont pas de compteur (!), mais comment les rattraper ?
Les vélos, y compris électriques, ne connaissent purement et simplement pas l’existence du code de la route et ne respectent même pas les feux rouges (autrefois cela se justifiait par l’effort de redémarrage d’un vélo mécanique, mais dans le cas d’un vélo électrique ?) ni les sens interdits ! (Il paraît que c’est toléré sinon autorisé formellement).
Les trottinettes sont de ce point de vue dans la catégorie vélo mais cette fois-ci délibérément sur les trottoirs.
Ces deux dernières catégories n’ont ni assurance ni numéro.
Les piétons respectent les feux et les passages cloutés deux fois sur trois et quand ils ne les respectent pas ils crachent sur les voitures ou autres véhicules sauf sur les motos. (elles vont trop vite ou pourraient réagir) (472 décès tout de même !)
Ce que l’on m’explique dans ce papier c’est que, lorsque jusqu’à maintenant une moto slalomait, elle prenait et devait assumer son risque tant en termes de sécurité que de responsabilité. Demain c’est fini, la voiture sera responsable d’office.
Venons-en d’ailleurs à habiter Paris : parti en province pendant quelques années je suis revenu en 1997-2000. J’ai eu la chance de pouvoir m’installer près du lieu de mon travail dans le huitième arrondissement près de Saint Philippe du Roule (endroit considéré comme civilisé en principe).
Les nuisances à l’époque étaient une boîte de nuit qui bloquait la rue la nuit et vociférait jusqu’à trois heures du matin, les tours de Ferrari des Champs-Elysées, les petites manifestations à qui Paris concède l’esplanade de l’église de Saint Philippe du Roule pour des manifestations du genre libérer le Mali ou le Tanganyika et quelques voitures de police tonitruantes et supplémentaires du fait de la proximité de l’Élysée.
Que s’est-il passé depuis ? La RATP devenue mobilité a supprimé l’autobus 93 ! J’ai voulu stationner mon véhicule avec un statut de résident. J’habitais à l’époque moitié à Paris moitié en province. Par habitude j’avais conservé mon domicile fiscal en province : conséquence immédiate, impossibilité d’avoir le statut de stationnement résident. J’ai dû aller jusqu’au médiateur de la république pour l’obtenir et encore de, façon annuelle. J’ai fini par changer mon domicile fiscal et je l’ai maintenant normalement. Entre-temps le tarif a été purement et simplement doublé (un peu plus en fait).
Nous avons eu ensuite l’épisode des 80 km/h. Comme à Paris la moyenne de vitesse de circulation est de 30, cela n’a pas beaucoup gêné les parisiens : par contre pour la partie de ma vie qui reste en province je n’ai eu ni plus ni moins d’accident qu’avant mais j’ai commencé à flâner sur les routes.
L’épisode des 80 km/h, mais pas lui tout seul, a déclenché les gilets jaunes : Pendant un an plus question d’accéder chez soi en voiture, que l’on soit jeune, vieux, avec ou sans paquet, avec ou sans béquille, avec ou sans raison : le quartier était bloqué tous les week-ends, les vitrines fracturées, les manifestants urinaient contre les arbres et dans le plus mauvais des cas, la moitié des rues était fermée, et vous retrouviez une carcasse de voiture calcinée.
L’épisode des gilets jaunes à peine terminé, nous sommes rentrés dans deux phénomènes simultanés : la COVID et la vélotisation de Paris par Madame Viralgo et ses alliés les verts. La covid a carrément tout bloqué. Ce qui restait de libre a été attribué au vélo même quand il n’y en a pas (allez voir les quais ou la rue de Rivoli en dehors des heures de pointe : comme allocation de la surface en fonction du volume de trafic c’est impressionnant. Vous avez déjà vu des voitures dans les encombrements, c’est une banalité ; les voies autobus ne sont remplies qu’à 10 % sauf à la Gare Saint-Lazare où ils ne peuvent plus tourner et se croiser. Quant au vélo je n’ai encore jamais observé d’encombrement, c’est même rapidement le désert dès qu’il pleut ou que cela monte. Cherchez l’erreur ?
La sortie du COVID méritait un traitement particulier que nous avons tous compris et admis concernant en particulier les restaurants. Feu vert pour la terrasse universelle (à mon avis il doit y avoir quelque part là derrière une rémunération de la ville peut être supérieure à celle du stationnement). À la floraison exubérante des places de livraison, transport de fonds, handicapés, corps diplomatique, personnel politique, municipal, (pourquoi ?) police, etc. (désormais environ 20 % des places de stationnement et plus) s’ajoutent désormais les terrasses des cafés restaurants. Ce que nous avons tous compris car il fallait bien (et c’était probablement la meilleure manière) aider ces activités à reprendre vie devient franchement indécent quand on nous indique maintenant que cela va devenir définitif et que la première boutique de restauration venue a pu annexer 10 m de trottoir et de place de stationnement avec une façade de 2 !
Je serais intéressé de savoir qui est légalement le propriétaire de l’espace communautarisé : c’est aux riverains de déneiger, mais c’est la collectivité ou la ville qui en décide l’affectation ? Intéressant débat.
Le dernier avatar qui nous tombe sur la tête est la limitation à la vitesse maximum de 30 km/h au prétexte que de toute façon c’est la vitesse moyenne de circulation dans Paris. Il faut renvoyer les décideurs de cette mesure stupide sur les bancs de l’éducation nationale pour apprendre à distinguer vitesse maximale et vitesse moyenne. Il y a de fortes chances que la vitesse moyenne descende désormais aux environs de 15. Accessoirement il sera intéressant de surveiller comment cette loi sera appliquée aux vélos en particulier électriques, aux motos enfin à tous ceux qui ne sont pas en voiture.
Pour information, au cas où vous ne le sauriez pas, les coureurs du tour de France roulent à 50 km/h de moyenne voire plus parfois.
Marche suivante : les travaux (des jeux olympiques ?). Il est quasiment impossible de rentrer dans Paris par l’Ouest depuis le début de l’année 2021 : Porte Dauphine, bloquée, Porte Maillot id, Porte des Ternes id, Porte Champerret id, … on continue ?
Tout ceci pour vous dire que si on en rajoute encore une couche, le problème de la mixité à Paris sera résolu par absence de combattants : il n’y aura plus de voiture à Paris, mais peut-être aussi plus de parisiens ! Ces derniers s’en iront ! Le vote avec les pieds est le seul qui ne puisse pas être contesté ou interprété n’importe comment par Madame Viralgo et ses amis les verts qui heureusement pour nous peuvent tenter de verdir Paris mais pas urbaniser la campagne.
Quant à ce prospectus concernant les expérimentations d’autorisation officielle de slalom « motarisé » entre les files de voiture, il est honteux pour ne pas dire criminel et ne fera que reporter la responsabilité d’inconscients sur des gens qui, souvent, sont à l’arrêt dans des encombrements et n’en peuvent mais : la pêche électorale aux voix est ouverte malgré une directive européenne que la France refuse d’appliquer. Les motards sont comme les chasseurs et les bénéficiaires de HLM : ils votent pour leurs parrains !
3 commentaires
Se déplacer à Paris
Les vélos brûlent avec allėgresse les feux et empruntent avec joie les sens interdits. Ma rue est, normalement, à sens unique mais maintenant, de facto, elle est devenue à double sens. Il faut que je change des réflexes acquis pendant 30 ans si je ne veux pas me faire renverser par un vélo. J’y arrive encore bien que n’ayant plus tous mes neurones… mais, quand je vois tous ces gens casqués qui pourraient me renverser aussi bien sur la chaussée que sur les trottoirs, je me demande si nous, les piétons, ne sommes pas devenus une espèce en danger au même titre que les ours pôlaires.
La Virago !
Un lieu d’échange auquel on ne peut plus se rendre … cherchez l’erreur !
Circulez, ya rien à voir !
il faut déplacer d’urgence Madame Viralgo et Le Président de la Prévention Routière, le plus loin possible : un bagne sur une île déserte du Pacifique ?
Les commentaires sont fermés.