Autant camper le décor tout de suite : je suis retraité (plus de 75 ans), je considère que je suis fortuné depuis que je paye l’IFI (ce qui ne fut longtemps pas le cas), je suis un ancien responsable d’entreprise (VP de multinationale) et je participe à un Think-Tank (l’IRDEME – EPLF) qui pense que fondamentalement c’est l’entreprise qui crée et développe la richesse. Cette dernière, qu’on l’appelle richesse ou aisance, reste qu’on le veuille ou non, une composante importante sinon essentielle de mon bien-être et de celui de mes concitoyens.
Dans huit jours, je vais devoir voter pour mes représentants dans ce que je considère comme un brouillard absolu : la crise de la COVID a bloqué brutalement l’enrichissement mondial (contrairement aux fake news d’Oxfam ou Caritas qui diffusent jour après jour des messages alarmistes sur la paupérisation du monde et de la France. Les statistiques de baisse de pauvreté disent heureusement le contraire !). Son dernier levier, la mondialisation, s’est disloqué devant les nouvelles frontières sanitaires, l’égoïsme des peuples et des nations, et l’émiettement des marchés et des Supply Chain mondiales qui la soutenaient, sans qu’on se rende compte de leur fragilité. Le « just in time » est terriblement efficace (voir Toyota) mais aussi très sensible à la fiabilité. On ne parle plus que de marchés spéculatifs et de ports engorgés. La recrudescence de cette même COVID en Chine, a bloqué ce qui était devenu, au profit de tous d’ailleurs, la nouvelle usine du monde. Le peu de souplesse qui restait a disparu lors de l’agression de la Russie : malheur au gaz russe, au blé et aux tournesols ukrainiens. Cerise sur le gâteau, l’inflation s’est répandue dans le monde à une vitesse jamais observée et dans des pays comme les États-Unis, l’Europe du Nord ou l’Allemagne que tout le monde considérait comme des modèles de vertu monétaire. La seule bonne surprise de ce côté est la performance un peu moins mauvaise que celle de ses voisins de la France, mais à quel prix … Faisant irruption dans des économies en quasi reconstruction et gavées de moyens de paiement et d’argent bon marché du fait de la crise et du « quoiqu’il en coûte », on ne voit pas très bien ce qui pourrait l’arrêter, voire au moins la maîtriser ! Si l’on ajoute à cela le coût de la transition écologique, nous ne sommes pas sortis d’affaire.
En tant que citoyen, comme décrit ci-dessus, j’ai bien entendu écouté toutes les promesses des candidats et en particulier celles de notre nouveau président qui propose de régler l’ensemble du problème par trois moyens principaux :
• une sorte de détaxation-subvention de l’énergie (plutôt bonne idée de mon point de vue car il y a de l’énergie dans tout et que tout dérapage de ce poste réalimente le dérapage des autres)
• des chèques de pouvoir d’achat pour les plus défavorisés. Classique. Difficile à manier néanmoins.
• Une revalorisation des retraites dès l’été 2022 : à partir du mois de juillet, payé en août ?
* Pour les salaires, on compte sur les entreprises pour faire le job ! (Ceci se télescopant d’ailleurs avec un certain nombre de revendications fortes dans les secteurs de la santé et de la vieillesse par exemple.
* Pour les prix, on demande des efforts à tout le monde mais cela a une limite qui s’appelle les coûts !
Tout ceci posé, la surprise vient d’ailleurs : le projet des retraites ne sera finalisé semble-t-il qu’après les élections législatives, mais tout de même, pour le moment les engagements semblent progressivement se limiter à ce que l’on a l’habitude d’appeler « la retraite de base » c’est-à-dire celle de la CNAV. Elle a l’avantage de concerner tout le monde ou presque mais l’immense inconvénient, de mon point de vue au moins, de ne concerner qu’une part – en fait souvent faible – de la retraite des cadres, moyens, grands ou dirigeants. D’ailleurs, tout un chacun, en parlant de sa retraite, parle de l’ensemble : Base + Complémentaire.
Jusqu’à maintenant nous étions dans un système dans lequel un dérapage de la retraite de base entraînait systématiquement une revalorisation de celle (principale) des cadres et autres salariés. Elle était savamment moins majorée pour atténuer les inégalités, mais tout de même, le taux CNAV tirait le taux AGIRC-ARCO lequel tirait également parfois des taux ou aménagements particuliers. Je parle ici du privé qui est un domaine que je connais un peu, mais que je sache, les systèmes de la fonction publique sont similaires et en général plus avantageux : (âge de la retraite inférieur, calcul des pensions sur les six derniers mois au lieu de 25 ans, taux de remplacement de l’ordre de 75 % alors qu’il est en moyenne aux environs de 50 dans le privé, voir descend vers 30 ou moins pour certains cadres supérieurs).
Or pour le moment, sur ce ou ces sujets, SILENCE TOTAL, que dis-je, ABSOLU, pas un mot !
Du discours rassurant « revalorisation des retraites en fonction de l’inflation » dès cet été, sans attendre le RV de Janvier habituel, nous glissons doucement (ou habilement) vers revalorisation de la retraite de base, c’est-à-dire la seule CNAV. ! Si c’est le cas, ce n’est pas une plongée mais une NOYADE pour les 13 Millions de retraités français qui émargent à l’AGIRC-ARCO !
Je m’adresse donc aujourd’hui aux différents corps constitués qui vont avoir à élaborer des solutions équitables :
1. La CNAV, l’AGIRC-ARCO, l’ensemble des organismes de retraite en général : si l’inflation passe à 5 %, ont-ils préparé quelque chose et quoi ? Ont-ils ne serait-ce que demandé un rendez-vous ? Tous ces gens ont l’habitude de nous inonder de papiers pour faire des stages de sommeil ou d’harmonie et d’hygiène de vie etc dont nous n’avons que faire mais sont muets sur ce sujet. La vie des retraités et pourtant quelque part la même que celle de tout le monde : une baignoire dans laquelle il rentre un salaire désormais baptisé retraite et qui se vide par du niveau de vie.
2. Le gouvernement : pour le moment je n’ai entendu que « entre 4 et 5 % » à l’été sur la seule retraite de base. Pas d’info ou très peu sur les taux d’intérêt et les charges, (les conséquences sur les entreprises vont bien évidemment suivre) voire les conséquences prévisibles de ces décisions (la dette ?)
3. Les partis qui sollicitent nos suffrages : j’ai bien entendu des assertions diverses mais malheureusement en général complètement incohérentes : blocage des prix, indexation des salaires, blocage des loyers, SMIC à 1400 € nets, alourdissement des impôts, subventions sélectives et bien entendu la sempiternelle rengaine autour des 60 ans.
4. Les syndicats : n’étant pas affilié, je plaiderai assez volontiers l’incompétence mais j’ai surtout entendu parler de limites autour de l’âge de la retraite et du maintien des régimes spéciaux. Le MEDEF, à ma connaissance, ne s’est pas exprimé sur le sujet pour le moment mais dans 10 jours il sera trop tard (y compris pour s’apercevoir qu’une fois de plus ce seront les entreprises qui paieront sous forme d’alourdissement des charges !) On s’occupe pour le moment du système de santé et du rôle de l’État (sujets importants au demeurant mais qui ne répondent pas aux soucis des électeurs.
5. Les lobbys : il y en a au moins un, « sauvegarde des retraites » dont c’est l’objet social officiel, mais aussi par exemple « contribuables associés » car toute nouvelle dépense entraînera plus ou moins vite une contribution … personne ne semble se soucier du sujet.
J’espère pour vous, que comme moi, vous avez fait un peu de capitalisation personnelle (interdite à tout français sauf aux fonctionnaires qui disposent de la PREFON au moins) car les temps qui viennent risquent de se révéler un peu difficiles.
Lecteurs et amis, quelle serait votre opinion sur un envoi systématique à tous ces « intéressés » du genre : revalorisation des retraites, de base oui, mais que comptez-vous faire pour le reste ? LES AUTRES ? (Les complémentaires ont aussi donné lieu à cotisation !)
Un collègue me soufflait qu’il y a une revalorisation annuelle prévue en Novembre je crois. Comme pour la CNAV, un RV avancé serait tout à fait nécessaire. 13 Millions d’électeurs sont susceptibles de descendre dans la rue à ce sujet : soyez en conscient et représentez-les, c’est votre mission et votre devoir !
Pour info, il y a à peu près 15 millions de retraités en France, et l’ardoise annuelle est de l’ordre de 330 milliards d’euros. Les retraités AGIRC-ARCO seraient un peu plus de 13 Millions et cet organisme verserait 84 Milliards ! Près de 5000 € par personne et par an !
4 commentaires
Retraites complémentaires et inflation
Il faut je pense adresser les demandes aux candidats LREM en urgence, avant les élections, et publier en ligne la liste de ceux qui ont répondu / pas répondu. Je suis prêt à aider à faire cet exercice, par exemple via une interface sur votre site ou celle de Nous Citoyens France, dont je suis le vice-président.
A suivre. Bien à vous.
vases non communicants
La grande stratégie du pédésident actuel :
appauvrir les riches sans enrichir les pauvres
Retraites complémentaires et inflation
A part les ponxtionnaires qui se servent copieusement les premiers, ce qui reste est distribué parcimonieusement aux autres
Retraites complémentaires et inflation
Une augmentation de la valeur du point Agirc/ Arcco
doit intervenir en juillet et non en novembre en s’alignant sur l’augmentation du régime général sinon
ce n’est vraiment pas très sérieux,à la limite même de la malhonnêteté