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Repenser la politique énergétique

par M. Reyne
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La récente décision gouvernementale sur la transition énergétique me semble une erreur qui va peser lourdement sur notre budget. Je rappelle 3 règles de base à observer :
1 ? Croissance et consommation énergétique sont des valeurs concomitantes.
2 – La politique énergétique de la France est un service public, lequel doit :
– Contribuer à l’indépendance énergétique nationale et garantir la sécurité d’approvisionnement ;
– Assurer un prix compétitif de l’énergie ;
– Préserver la santé humaine et l’environnement, en particulier en luttant contre l’aggravation de l’effet de serre ;
– Garantir la cohésion sociale et territoriale en assurant l’accès à tous de l’énergie.
3? La production d’énergie est liée à des lois physiques et non à des considérations émotionnelles ou aux discours politiques.

Nos dirigeants, pour la plupart non techniciens, ne paraissent pas en tenir compte. On se demande s’ils n’ont pas tout oublié de leurs études. Mais, la gratuité –apparente- du vent et du soleil sont plus facile « à vendre », surtout si l’on ignore leur coût réel. De plus, grâce aux médias, les « verts » ont réussi à provoquer une peur irraisonnée du nucléaire.

La réduction ou stabilisation de notre consommation d’énergie électrique est impossible car :
Notre population va croître (passage des 65 millions d’habitants actuels, à 73 millions pour 2050) et consommation accrue pour satisfaire les besoins du logement avec la multiplication des moyens électrodomestiques devenus indispensables. Ceci nonobstant les progrès de l’isolation et l’installation de compteurs intelligents. En effet, malgré les dires, il n’existe aucun bâtiment autonome.

D’ici 15 ans les voitures électriques à autonomie (1.000 km) et d’un coût classique (15 à 20.000 euros) se développeront, tous nos constructeurs s’y lancent, mais il faudra prévoir de nouvelles centrales (nucléaires), et des prises de courant sur tout le territoire.

NB : moteur électrique rendement 80%, moteur à explosion 30%, économie de carburant et de CO2 si l’électricité de recharge des batteries est nucléaire.

Tout nous pousse à consommer plus, et, d’ores et déjà, il serait souhaitable d’investir.

Si l’on réduit de 75 à 50% la part de l’électricité nucléaire (l’énergie hydraulique étant quasi saturée). Il faut lui substituer des ENR pour compenser cette perte, hors, celles-ci restent encore marginales. Seules deux d’entre elles émergent : l’éolien et le solaire, toutes deux intermittentes. En d’autres termes tout accroissement de celles-ci suppose de créer un appoint sous forme de centrales à gaz (démarrage rapide) pour parer à leur instabilité.

L’éolien ne produit que durant 2.000 à 2.500 h/an sur terre, et 3.000 à 3.500 h/an en mer, avec du matériel pour l’essentiel importé, une maintenance lourde, et une durée de vie de 20 à 25 ans, plus des problèmes de raccordement au réseau. Le photovoltaïque est pire : 900 à 1.200 kWh/jour sur le territoire et rien la nuit ou par temps brouillé, avec un rendement inférieur à 20%, mais, intérêt : sans pièce mobile. Toutefois, tous les panneaux PV sont importés et d’une durée de vie d’une vingtaine d’années.

Tout ceci est camouflé par la CSPE, taxe qui finance les ENR, dont le coût s’accroît chaque année (6,1 milliards d’euros pour 2014), depuis 2010 et avec des contrats prévus pour 20 ans, l’éolien et le PV vendent leurs productions au prix artificiel du marché à EDF qui reste constamment déficitaire. Le bénéfice (la rente) allant aux propriétaires des terrains pour l’éolien et à ceux des appartements pour le PV. Conclusion : c’est le contribuable qui paie.

N.B. : Ceci ne signifie pas qu’il ne faut pas suivre ces énergies nouvelles qui peuvent avoir un développement à l’export, mais elles n’assureront pas une substitution au nucléaire en France. De même il faudra expérimenter l’énergie hydrolienne pour laquelle le vent est remplacé par la marée.

Si l’on passe au domaine des coûts, le nucléaire, malgré ses inconvénients (risques de radiation, stockage des déchets) et celui de sa sécurisation, reste le plus faible. Il est suivi de façon complète par la CdC (actuellement 59 €/MWh pour les REP) alors que celui des ENR ne tient jamais compte de l’énergie complémentaire à prévoir pour suppléer à leurs intermittences (essentiellement gaz importé et émanation de CO2). De même, le démantèlement, et la durée de vie ne sont pas pris en compte ?

Le coût d’un « grand carénage » des REP sécurisé sans CO2 pour une durée de 10 à 20 ans de plus est évalué à 55 milliards d’euros. Pour remplacer la réduction du nucléaire par de l’éolien et du PV, ceci coûterait de l’ordre de 210 milliards d’euros, avec émanation de CO2.

En fait ce sont surtout des EPR qu’il faudrait déjà prévoir, et surtout il faut lancer un surgénérateur (poursuivre le projet « Astrid » qui reste en souffrance). C’est l’outil qu’il nous faut après l’échec du « Superphénix » arrêté suite à des essais de mise au point et de manifestations écologiques (et au prototype « Phénix » qui a été satisfaisant durant 30 ans). Fonctionnant à partir d’U 238 et permettant de réduire le niveau des déchets, on disposerait de plus de 3.000 ans de réserve, rendant cette énergie renouvelable. Hélas nous avons été doublés par la Russie qui l’a déjà réalisé.

NB : Les précisions sur le nucléaire et sa sécurisation, l’hydraulique, l’éolien, le solaire, et leurs coûts ont été données pour la conférence du 5-11 (sous forme de slides).

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Il va de soi que nous devons réduire nos importations d’hydrocarbures (70 milliards d’euros par an) pour améliorer le bilan de notre CE, et moins dépendre des potentats du Moyen-Orient et de Russie. Mais il est souhaitable également de savoir si l’on peut, ou non, récupérer le gaz de schiste national.

En fait, on peut penser qu’à l’horizon 2018, la législation aura changé, les écologistes ayant perdu leur pouvoir, et que l’on aura compris que le nucléaire reste l’énergie la plus innovante, car, tout reste à faire et personne ne sait quelles seront nos connaissances technologiques dans 30 ans. Souvenons-nous que depuis ce même délais nous avons connu l’informatique, le téléphone mobile, l’ADN, le GPS, les drones… auxquels personne ne songeait alors et, que nous ne savons encore presque rien des propriétés des nanomatériaux. La structure de la matière sera mieux connue et, peut-être, on saura supprimer la radioactivité. Une politique de croissance passe toujours par l’acceptation du progrès scientifique, et, à long terme, il reste encore l’espoir de passer au nucléaire de fusion (par ITER ou lasers) avec un combustible à profusion qui produira une énergie sans déchets.

Sans nier la pollution de l’air due aux émanations de CO2 (visible à l’œil nu au-dessus des grandes agglomérations sous certaines incidences, ou dans l’atmosphère des grandes villes chinoises), il n’est scientifiquement pas prouvé que les variations de la température terrestre soient anthropiques. Elles semblent dues, pour l’essentiel, au cycle solaire qui nous régit (et qui est à la base de pratiquement toutes les énergies), donnant des périodes d’échauffement et de refroidissement, discontinues, comme il y en a toujours eu sur notre planète (en particulier lorsque le CO2 industriel n’existait pas).

En 2000 on avait déjà prévu de réduire de 20% les émissions de CO2 dans l’UE par rapport à 1900. On sait qu’aujourd’hui ceci est impossible mais on pense que l’on pourra atteindre moins 40% en 2030 ? Alors que l’Allemagne dans le contexte actuel produit 2 fois plus ce CO2 que la France et accroît ses importations de gaz, que sa bonne économie peut lui permettre, mais pas la nôtre. On notera de plus l’échec du PV dans ce pays (abandons de Siemens)… et l’arrêt des subventions de l’éolien en Espagne.

Pour ceux qui pensent que l’électronucléaire est en chute, signalons que, selon les statistiques de la World Nuclear Association, il y aurait dans le monde 435 réacteurs nucléaires commerciaux dans 30 pays, d’une capacité totale de 370.000 MW, ces centrales fournissent 16% de l’électricité dans le monde et, une trentaine de réacteurs seraient en construction (dont la moitié sur le continent asiatique), tandis que 284 projets sont actuellement à l’étude dans 56 pays.

 

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