Même si une réduction de la dépense publique est indispensable, elle ne suffira pas à elle-seule à faire repartir la croissance.
A la différence du Royaume-Uni, des Etats-Unis ou du Canada, la France n’a plus de « machine à créer des emplois » en état de marche.
Nous créons 200.000 emplois de moins que les Allemands tous les ans, les entreprises existantes créent moitié moins d’emplois naissant dans les firmes à forte croissance (HGF) que les Britanniques, nous ne parvenons plus à masquer les échecs de nos politiques de l’emploi que par la création de petits boulots. Les programmes de réadaptation aux emplois des chômeurs qui sont au menu de tous les gouvernements depuis l’apparition du chômage en 1974, sont de peu d’effet s’il n’y a pas d’emplois.
Et nous avons accumulé un retard en emplois marchands de 5 à 7 millions qui rend impossible l’équilibre budgétaire et le support de nos charges sociales. S’il est souhaitable d’allonger la date de départ à la retraite, l’emploi des plus de 55 ans est le talon d’Achille de l’économie française car l’État n’a pas su créer des emplois.
La seule voie de sortie pour éviter de tomber dans la déchéance à la grecque est de tripler les naissances d’entreprises employeuses et pour cela d’accroître de 2 à 4 milliards les sommes investies par les Business Angels indépendants dans les créations d’entreprises.
Rappelons que nous en avons le potentiel car nous avons environ 45.000 personnes qui gagnent plus de 700.000 euros tous les ans [[tableau STI7 de »pour une révolution fiscale » par T. Piketty et al]] pour un total d’environ 50 milliards et qu’il suffirait donc que 4% de ces revenus soient incités à s’investir dans les créations d’entreprises pour y parvenir.
Pour l’État, une telle incitation – avec la mise en place d’un rescrit à délivrer sous un mois – serait gagnant-gagnant car les retours en impôts, notamment TVA, sont largement supérieurs au coût et seraient rentrés dans les caisses du Trésor avant même d’en être sortis.