« Je suis un chef d’entreprise qui dirige deux sociétés ayant des liens très proches. L’une gagne de l’argent et emploie 27 personnes à temps plein (contre 23 en 2018), l’autre en perd et emploie désormais 12 personnes à temps plein (contre 8 en 2018). Bien que travaillant en totale synergie, elles opèrent dans des secteurs d’activités (codes APE) distincts. La seconde est une filiale de la première.
En décembre 2018, toutes les personnes présentes ont perçu la prime de fin d’année, dite Prime Macron, à hauteur de 500 €, quels que soient leur société de rattachement, leur niveau hiérarchique et leur rémunération.
Cette année, seuls les employés de la première société recevront à nouveau la prime de fin d’année, ceux de l’autre société ne l’auront pas car l’Etat nous l’interdit : il n’y a pas d’accord d’intéressement en place dans celle-ci. Dans une même et grande famille, comment accepter et comment faire comprendre que les uns sont doublement avantagés (intéressement + prime) et les autres doublement désavantagés (ni intéressement ni prime).
J’entends déjà les bienpensants m’accuser. C’est moi le coupable ! J’aurais dû instaurer un accord d’intéressement dans les deux sociétés ! Nous l’avons fait courant 2019 dans la première société en même temps que la mise en place du Comité Social et Economique (CSE) puisque c’est devenu obligatoire dès le seuil des 10 employés dépassé. Je ne m’étendrai pas sur la complexité, le temps et le coût (nécessité de prendre un avocat pour s’assurer du strict respect des procédures, etc.) qu’il faut consacrer, tant pour créer le CSE que pour mettre en place l’accord d’intéressement.
Nous ne l’avons pas fait pour la seconde, n’ayant ni le temps ni les moyens pour le faire, et n’ayant pas anticipé la stupidité de l’Administration, laquelle ne met jamais les pieds dans une entreprise sauf pour la contrôler et la sanctionner, qui, invoquant un principe irréfutable (c’est mieux quand il y a un accord d’intéressement), pénalise ceux qui ne peuvent ou ne veulent pas passer sous ses fourches caudines.
Une fois encore, l’Administration, constatant que l’excellente décision qu’elle a prise en 2018, car la Prime Macron est une excellente décision et son succès indéniable en 2018 en est la preuve, et considérant que tout mouvement financier sur lequel elle ne perçoit pas sa commission sous forme de taxe, impôt ou cotisation, est une anomalie, a fait marche arrière. Ça marchait trop bien !
Alors que bien évidemment, ce succès de la Prime Macron a justement reposé sur le fait que tout était facile et immédiat (aucune procédure d’autorisation), et surtout « net » : net pour l’entreprise, net pour le salarié. Mais pas « net » de son point de vue pour l’Administration.
Monsieur le Président, cette prime est attachée à votre nom. L’Administration de Bercy, trustée par vos confrères de l’ENA, la saborde. C’est d’autant plus stupide qu’elle injecte du pouvoir d’achat immédiatement dépensé pendant les fêtes, sur lequel l’Etat s’y retrouvera en TVA et autres taxes. Vous laisserez-vous faire ? »
SIGNE
Un chef de petite entreprise qui embauche encore (8 personnes à temps plein en 2019) et qui souhaite que tous ses collaborateurs profitent des résultats de l’entreprise, même lorsqu’il n’y en a pas !
MEME QUAND ILS NE SONT PAS ADMINISTRATIVEMENT CORRECTEMENT DISTRIBUES
2 commentaires
C’est court, c’est clair !
BRAVO, voila le genre de publication qu’on aimerait lire plus souvent ! J’adorerais pouvoir la publier sur les réseaux auxquels je participe.
Avec plaisir !
Avec plaisir, merci.
Il vous suffit d’indiquer le lien :
https://entrepreneurs-pour-la-france.org/Nos-combats/Emploi-et-chomage/article/Quand-ca-marche-il-faut-surtout-s-arreter
ou sa version courte :
https://entrepreneurs-pour-la-france.org/1173