La mission et la raison d’être de l’Assurance-maladie (CNAM) est de nous protéger contre les risques de maladie et d’accidents : on ne choisit pas d’être malade ni d’être accidenté, et une assurance a un rôle essentiel à jouer dans la protection de la population contre ces risques. Cela semble évident, mais on constate de plus en plus de dérives entrainant des coûts inacceptables pour la CNAM et, au bout du compte, pour tous les assurés.
Prenons l’exemple de la procréation médicalement assistée. Il s’agit de techniques médicales qui permettent à des femmes stériles de pouvoir procréer. Ces femmes procèdent à une insémination artificielle ou obtiennent de faire faire une fécondation in vitro (« bébés éprouvettes »). Dans les deux cas, cela se produit soit avec le sperme de leur conjoint, soit avec celui d’un donneur.
Mais quelle dérive voit-on poindre à l’horizon ? Il en est de deux ordres :
1/ Le femmes qui veulent faire carrière et n’avoir d’enfants qu’après 40 ans : mais le risque d’infertilité au-delà de 40 ans étant important, certaines femmes choisissent de faire congeler des gamètes quand elles ont 30 ans, pour pouvoir les utiliser plus tard… un principe de précaution et de convenance payé par le contribuable ;
2/ Des femmes parfaitement constituées et capables de procréer naturellement (donc ni stériles ni malades) par choix personnel veulent pouvoir décider de procréer sans l’aide d’un homme et font pour ce faire appel à la PMA.
Sans rentrer dans le débat des questions morales que peuvent susciter ces évolutions, pourquoi l’Assurance-maladie devrait-elle prendre en charge cette dépense ? Ces femmes ne sont pas malades et font un choix de convenance : ce qui va à l’encontre de la mission de l’Assurance-maladie.
Si la société, donc l’État, décidait de couvrir cette dépense, (mais sur quelle base ?), en ce cas il devrait proposer une taxe PMA et soumettre cette décision au Parlement et à l’ensemble des Français.
Les dérives sont déjà trop nombreuses, avec la complaisance de médecins, de chirurgiens esthétiques (qui deviennent « réparateurs »), de conducteurs de taxis (dont les courses sont abusivement remboursées par la Sécu »,) et de lobbies de curistes / touristes peu scrupuleux.
« Profitons !! » C’est le mot d’ordre.
Mais n’oublions pas le « TANSTAAFL » : There Ain’t No Such Thing As A Free Lunch, popularisé par Milton Friedman. Tout ce que la CNAM rembourse est payé par l’ensemble des assurés. La gratuité n’existe pas et il y a toujours quelqu’un qui paie au final.
L’argent ainsi détourné ne serait-il pas employé de manière plus efficace, juste et morale dans de nombreux autres domaines de la santé qui méritent d’être améliorés ?