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Pourquoi on n’embauche pas en France

par Gilles Rigourex
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Voici un exemple précis et concret du « pourquoi on n’embauche pas en France ». C’est la fiche-type de paie d’un employé en restauration engagé au SMIC mais travaillant 39h / semaine (donc 4h sup par semaine) comme c‘est encore très souvent le cas dans cette branche.

Cette fiche provient du Syndicat des HCR (UMIH). Elle est donc très « officielle ».

Le SMIC est à 9,63 € / heure.
Le salarié touche net = 1213,80 €
Il coûte à l’entreprise Brut + Charges patronales, soit 1805,87 + 718,77 = 2524,64 €
Coefficient COUT / NET = 2,08

Il y a autant de charges que de net !

Et cela ne comprend pas l’impôt sur le revenu si le salarié est imposable !
Vous remarquerez en bas d’article que la fiche de paie comporte 26 lignes ! Vive l’impôt papier !

Le salarié est mécontent car il trouve qu’il gagne bien peu pour l’effort fourni et le temps passé. Il a du mal à finir ses fins de mois avec le loyer, les études des enfants, etc. Même s’il s’entend bien avec son employeur, il peut à juste titre ne pas être de bonne humeur. Vous n’ignorez pas que la France est extrêmement mal notée dans la qualité du service et de l’accueil par les touristes internationaux. Vous comprenez pourquoi.

L’employeur pour sa part, qui apprécie et s’entend bien avec son employé, ne peut pas faire plus compte tenu du coût de revient. En effet, calcul simplifié : les frais de personnel représentent généralement entre 30% et 35% du CA ht dans la restauration classique. La personne coûte 2524,64 € + congés payés (où il sera payé sans travailler), soit + 10 % = 2777 €. Donc il faut que la personne génère entre 7900 € et 9260 € ht. dans le mois. TVA à 10%, soit entre 8690 € et 10180 € ttc. Imaginons qu’il travaille dans un restaurant où le ticket moyen par client s’élève à 20 €. Il faut donc qu’il ait fabriqué et servi entre 430 et 510 repas.

Comme il ne fait pas les deux, c’est-à-dire la cuisine et le service, il a un collègue en cuisine supposons payé comme lui (ce qui est une pure illusion car un « chef » de cuisine se paie aujourd’hui au minimum 3000 € brut / mois, rareté oblige). Les 2 collègues doivent donc délivrer entre 860 et 1020 repas / mois. Ils travaillent 5 jours par semaine, soit 22 jours / mois. Ils doivent donc servir une moyenne de 39 à 46 couverts / jour. Soit le restaurateur est convaincu d’y arriver, et il va embaucher (on peut raisonner par multiples. S’il pense faire 80 couverts / jour, il embauchera 2 serveurs et 2 cuisiniers, etc.). S’il n’est pas certain d’y parvenir, il n’embauchera pas et / ou fera appel à des apprentis en début d’apprentissage car ils sont plus jeunes et en 1ère année, donc coûtent moins cher.

Alors soyons clairs. Toutes les aides à l’embauche (CICE, aide à l’embauche dans les PME, etc.) ne sont que de bonnes opportunités pour les entreprises, mais elles ne provoquent aucune embauche qui n’aurait été faite même sans les aides.

Supprimons donc toutes les aides, et diminuons drastiquement les charges de façon pérenne et crédible. Car l’employeur a toujours le regard fixé à l’horizon. Et si …. , comment je ferais ?

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5 commentaires

Picsou mars 9, 2016 - 4:33 pm

Bien pire…
Employeur de base (18 salariés) je peux vous dire que c'est bien pire encore !
Selon les conventions collectives, une feuille de paie fait jusqu'à deux pages…
Quant aux charges c'est non-linéaire : le net payé par rapport au total du coût fait 60 % pour smic et passe à 46 % pour un cadre à 3500 euros !
Ajoutez les plafonds, à 20 salariés, à 3500 pour le CICE, l'ursaff, l'inspection du travail etc… plus la fiscalité du chez d'entreprise = on embauche plus, on attend !
A quoi servirait d'investir pour en plus donner 75% (voire plus) de ce vous "risquez" de gagner ?
Mais il n'y a rien de pire que d'attendre en économie….

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Yves Buchsenschutz mars 9, 2016 - 5:33 pm

De quoi je me mêle ?
Honnêtement,
De combien de lignes sommes-nous chacun capables d'expliquer le contenu exact et leur rapport avec l'entreprise ? et pourtant, nous avons accepté, par paresse, de nous laisser traiter ainsi pendant toute notre vie professionnelle !

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rene rupert mars 9, 2016 - 5:41 pm

et ce n'est pas tout
Ce qui ajoute à la mauvaise humeur c'est de voir entrer en banque 1208 mais de devoir déclarer comme revenu 1431 !!
Le résultat :

vous êtes consultant en organisation ? Ah bon
et vous êtes français ?
non merci

un discrédit total ….

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HUBIN mars 10, 2016 - 4:16 pm

comment les élus ne comprennent ils pas ?
effarant et vrai, mais il y a dans les commentaires une erreur ,l'impot sur le revenu n'est pas payé sur le brut mais sur le net majoré d'une fraction de la CSG (je crois 2,9% du brut )

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zelectron mars 13, 2016 - 8:38 pm

travailler pour le roi de Prusse
les 3 ou 4 millions de ponctionnaires en surnombre parmi 10 millions (avec les "ex-nationnalisés et autres emplois "à vie héréditaire) grèvent mortellement le financement des PME, PMI, ETI, EI, et autres agri-agroalimentaires de tailles inférieures à 500 employés !

Comment voulez vous qu'un "patron" veuille travailler pour le roi de Prusse et ses agents d’État pour qu'il ne lui reste que la portion congrue après être passé "en prime" sous les fourches caudines des banques urinant dans leurs chausses ?

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