Page d'accueil Regards sur l'actualité Pierre Omidyar, le milliardaire par accident, devenu philanthrope

Pierre Omidyar, le milliardaire par accident, devenu philanthrope

par Valérie Pascale
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Pierre Omidyar est né en 1967 à Paris de parents d’origine iranienne. La famille déménage à Maryland aux États-Unis, lorsque le père, chirurgien, est nommé à l’hôpital universitaire John Hopkins à Baltimore. Pierre Omidyar se passionne pour l’informatique, et à l’âge de quatorze ans, il crée son premier logiciel de catalogage des livres pour la bibliothèque de son école.

Diplômé en informatique de l’université Tufts du Massachusetts, Omidyar travaille pour un fabricant de logiciels pour les ordinateurs Macintosh. Ensuite, il rejoint la société Claris, filiale d’Apple, où il travaille sur le logiciel de dessin MacDraw, avant de créer avec trois amis, une entreprise nommée Ink Development, pour développer un logiciel de reconnaissance de l’écriture manuscrite, utilisé dans les ordinateurs à écran tactile sans clavier. L’entreprise change de nom pour devenir eShop et se fait racheter par Microsoft en 1996.

En 1995, Omidyar écrit le code informatique pour un service en ligne, qu’il nomme Auction Web, et le met sur son site personnel ; il permet aux collectionneurs d’inscrire à la vente aux enchères leurs objets de collection. Le premier article vendu est un pointeur laser cassé ; étonné, Omidyar prend contact avec l’acheteur, qui le rassure : effectivement, il collectionne des pointeurs laser cassés.

Début de l’entrepreneur

À la plus grande surprise d’Omidyar, ce service attire tant d’acheteurs et de vendeurs, qu’il décide de mettre en place un site spécial, dédié uniquement aux ventes aux enchères, qu’il baptise eBay. En prenant une commission de 25 centimes à 2 dollars aux vendeurs, ainsi qu’un petit pourcentage de la vente, la société commence à faire de l’argent simplement en mettant en place un lieu de rencontre pour les vendeurs et les acheteurs. Le principal objectif de son créateur est de rendre accessible la vente aux enchères au plus grand nombre.

Parallèlement, Omidyar travaille comme salarié chez General Magic, une plateforme de communication élaborée par Apple. Neuf mois après le lancement d’eBay, il voit les revenus, générés par le site, dépasser ceux de son activité salariale, et il décide alors de démissionner pour consacrer tout son temps à sa nouvelle entreprise.

La croissance d’eBay est impressionnante. En 1996, le site accueille 250.000 ventes aux enchères sur l’année, puis 2.000.000 en janvier 1997. Au milieu de cette même année, le nombre de ventes dépasse 800.000 par jour.

En mai 1998, Omidyar embauche Meg Whitman, une spécialiste renommée du marketing, diplômée d’un MBA à Harvard et ayant 20 ans de carrière dans les multinationales américaines. Elle reste à eBay pendant dix ans et dirige son expansion de 30 salariés et 4 millions de dollars de chiffre d’affaires à plus de 15.000 salariés et 8 milliards de dollars de chiffre d’affaires. Sous sa direction, la société s’implante également à l’international, notamment en Allemagne, au Royaume-Uni, au Canada, au Japon et en Australie, avec les marchés chinois et indien représentant aussi une part importante des ventes.

En septembre 1998, eBay fait une entrée en bourse avec succès, avec un prix d’action atteignant 53 dollars, contre 18 dollars ciblés par Omidyar, et lui-même ainsi que Jeffrey Skoll, premier salarié et président d’eBay avant Whitman, deviennent en un jour milliardaires, avec près de 3 milliards de dollars en fortune chacun.

Sur les traces d’Andrew Carnegie ?

Pierre Omidyar, dont la fortune est actuellement estimée à 8 milliards, est surveillé de près dans le monde de la philanthropie, depuis qu’il s’est engagé à trouver des moyens novateurs pour mettre sa fortune au service de la société. En 2001, il déclare publiquement son intention de donner la plupart de sa fortune de son vivant.

Plus que tous les autres philanthropes, Pierre et sa femme Pamela Omidyar ne font pas de séparation nette entre leurs donations à but non lucratif et leurs investissements à but lucratif, ce qui est souvent critiqué et rend difficile d’estimer quelle est l’ampleur réelle de leur philanthropie. Contrairement aux autres philanthropes, ils ont conservé la plus grande partie de leur fortune sous contrôle privé. Ils ont réuni dans une fondation géante, Omidyar Group, quelques fondations (Humanity United, Democracy Fund, HopeLub, Ulupono) qui font des donations à des organismes à but non lucratif, et une société de capital-risque (Omidyar Network) qui investit dans des entreprises à profil social.

Les donations de la famille Omidyar se concentrent sur deux axes prioritaires : «accès au capital», qui comprend l’investissement dans les services financiers pour les personnes défavorisées, et «médias, marchés, transparence », qui favorise l’investissement dans les technologies qui permettent d’améliorer la transparence du gouvernement, des médias et d’autres domaines publics.

À ce jour, ils ont donné plus de 1 milliard de dollars à travers différents organismes d’Omidyar Group et des dons individuels.

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2 commentaires

Valentin octobre 27, 2014 - 7:33 pm

Carnegie Dale ou Andrew ?
Dernier sous-titre : « sur les traces de Dale Carnegie ? »
Vous voulez dire : d’Andrew Carnegie ! Dale Carnegey, en maître rhéteur et parfait communicant, a en quelque sorte usurpé le nom de Carnegie :
En 1916, il donnait des conférences au Carnegie Hall et avait changé l’orthographe initiale de son nom de famille, Carnegey, pour celle d’Andrew Carnegie, suggérant ainsi une parenté avec le millionnaire bien connu du peuple américain…

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BIKPO pascal N'guessan mai 3, 2018 - 11:32 am

j’ai beaucoup aimé et apprécié cet article.
A la place du mot accident j’utiliserais aubaine

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