Page d'accueil Regards sur l'actualité Musk : un entrepreneur tel qu’il nous en faut

Musk : un entrepreneur tel qu’il nous en faut

par Dominique Mercier
172 vues

Qui n’a pas entendu parler d’Elon Musk, dont à 44 ans la fortune est estimée autour de 8 milliards de dollars et qui va vraisemblablement révolutionner à la fois le marché automobile et le marché des fusées spatiales ?

Le suivi attentif des performances des entreprises d’Elon Musk par le quotidien à grand tirage The Wall Street Journal atteste de l’importance des réalisations de cet entrepreneur atypique. Il montre également comment s’est monté l’« empire Musk » par le travail, la prise de risque et les réinvestissements successifs des sommes progressivement accumulées. Son exemple montre bien qu’un pays développé peut encore se doter de nouvelles fabrications, en étant innovant.

L’histoire d’Elon Musk est fascinante. Sud-africain d’origine, malmené à l’école, il apprit la programmation informatique tout seul et il inventa son premier produit à l’âge de 12 ans, un jeu vidéo dont il vendit le codage pour 500 dollars. Désireux de partir en Amérique, il finit doctorant à Harvard, où il suspendit sa thèse pour cofonder sa première vraie entreprise « Zip2 ». Cette entreprise fut déjà un vrai succès puisqu’avec seulement 7% des parts, il perçoit 22 millions de dollars lors de sa revente quatre ans plus tard. Réinvestissant immédiatement 10 millions de dollars, il cofonde une banque en ligne qui deviendra finalement Paypal, vendue en 2002 à eBay et dont il perçoit 165 millions de dollars. C’est avec cet argent qu’Elon Musk financera sa troisième et sa quatrième entreprise, toutes deux étant près de révolutionner leurs secteurs respectifs : l’astronautique et l’automobile.

Révolution sur le marché de l’astronautique

Elon Musk, tout nouvel arrivant sur le marché avec son entreprise SpaceX, a déjà réussi à faire des lancements de satellites à prix imbattable, soit, à l’époque, plus de deux fois moins cher par kg transporté qu’Arianespace qui dominait le marché. Il a aussi obtenu de la NASA le contrat d’approvisionnement de la station spatiale internationale. Autre fait extrêmement marquant : SpaceX est en train de construire sa propre base de lancement dans le golfe du Mexique, ce qui lui donnera bientôt plus de latitude par rapport à la NASA ou l’Armée de l’Air.

Par ailleurs, SpaceX a réussi ce qu’aucune entreprise n’avait encore réussi pour des lanceurs de cette taille : en récupérer le premier étage, c’est-à-dire sa partie la plus coûteuse. Après plusieurs essais infructueux, SpaceX a en effet réussi à réceptionner sur terre et sur mer son lanceur Falcon 9. Une telle réussite pourrait d’après Elon Musk diviser par 100 le prix du transport de charges dans l’espace et complètement révolutionner le spatial civil.

Révolution sur le marché de l’automobile

Animé par une volonté de faire rouler des voitures propres, Elon Musk a investi puis pris la tête de la société Tesla, fabriquant des voitures électriques et surtout des batteries. En effet, une voiture électrique dispose d’un moteur infiniment moins coûteux et lourd qu’un moteur thermique mais reperd cet avantage par le poids et le coût des batteries. Or, Elon Musk a réussi à faire baisser les coûts des batteries sur la Tesla en assemblant 1.500 batteries utilisées pour les ordinateurs.

Cette innovation d’utilisation a eu pour conséquence majeure de pouvoir allonger considérablement l’autonomie de la batterie – soit de 150 à 400 km – ce qui est pratiquement l’unique frein à l’essor des voitures électriques. Celles-ci offrent en effet des avantages non négligeables : une voiture silencieuse, une excellente reprise, un gain de place important – puisque le moteur est plus petit et qu’il n’y a pas de boite de vitesses, une énergie potentiellement moins chère que l’essence, sans compter que pour le constructeur et l’entretien, un moteur électrique est d’une complexité bien moindre qu’un moteur thermique.

Convaincu que l’avenir donnera raison à sa technologie, Musk est en train d’accentuer cet avantage en construisant une usine géante, faisant plus d’un million de mètres carrés – soit le plus grand bâtiment du monde – qui produira des batteries pour 500.000 véhicules Tesla par an lorsqu’elle fonctionnera à pleine capacité en 2020. Les économies d’échelle réalisées permettront d’abaisser de 30% supplémentaires le coût d’une batterie, ce qui pourrait potentiellement reléguer le moteur à essence au rang de souvenir. C’est cependant un pari énorme, puisqu’il table sur le fait que la technologie n’aura pas évolué d’ici là. À ce jour pourtant, la stratégie grand public de Tesla semble porter ses fruits : l’entreprise a enregistré 400.000 commandes pour son Model 3, dévoilé il y a trois semaines, et ce, malgré le long délai de livraison – le premier exemplaire ne sera livré que fin 2017 aux États-Unis.

On peut se demander bien sûr si Elon Musk ne fait pas dans la démesure… Il mène deux entreprises à hauts risques de front, et elles seraient déjà en situation très critique s’il n’avait pas obtenu de contrat de la NASA pour SpaceX ou s’il n’avait pas été suivi par ses investisseurs pour Tesla. Certains disent qu’Elon Musk est un fou ou un joueur de poker… Parmi ses motivations pour révolutionner l’astronautique civile, on compte celle d’envoyer une colonie de 80.000 personnes sur Mars, pour préparer le cas de figure où la planète Terre viendrait à extinction.

La France a bien besoin d’entrepreneurs tel que lui, c’est-à-dire des entrepreneurs qui n’hésitent pas à prendre des risque, s’enrichissent et utilisent leur richesse pour investir à nouveau, créant de l’emploi, de la richesse, de l’innovation et de la compétitivité pour leur pays.

Tu pourrais aussi aimer

3 commentaires

Olivier Tardy avril 24, 2016 - 5:43 pm

Besoin d'Entrepreneurs
Les américains ont eu Steve Jobs et ont Elon Musk.
Mais nous, nous avons Paul Emploi…

Ce n'est pas drôle comme plaisanterie, je le reconnais…

Répondre
BJCO avril 24, 2016 - 8:06 pm

Réflexions
En France, on aime pas les gens qui réussissent, c'est bien connu. Les différents niveaux d'imposition dissuadent d'entreprendre chez nous, et en particulier l'impôt sur les plus-values.
Cordialement.

Bernard JOLY

Répondre
fattori avril 25, 2016 - 9:46 pm

vive l'entrepreneuriat
Quand on né blanc dans un pays développé on a déjà gagné à la loterie de la vie … Risquons pour faire évoluer notre société et repoussons les limites existantes. Pas d'emplois sans employeurs : rien ne nous oblige à se limiter à constater les faits et critiquer le pôle emploi. Nous avons tout pour faire !

Répondre

Laissez un commentaire

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d’accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. Accepter En savoir plus

Privacy & Cookies Policy