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Marre des illettrés numériques

par Hervé Gourio
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C’est une déferlante en quelques jours. Non seulement ils adorent faire « du bruit avec leur bouche » en y articulant des mots plus ou moins chargés de sens mais lourds d’émotion mais maintenant c’est avec des chiffres ou des raisonnements s’appuyant sur des chiffres qu’ils tentent la même acrobatie.
Il faut exclure sans faiblesse ces illettrés qui une fois de plus démontrent leur inaptitude à gérer les affaires publiques.

C’est Anne Hidalgo incapable d’articuler un chiffre significatif dans une interview avec un Jean-Jacques Bourdin inhabituellement avenant. Paris est sale mais saviez-vous qu’on dépense 500 millions d’euros pour ce résultat nous a-t-elle appris. Nous voilà bien avancés. Un gros chiffre tout seul comme cela que voulez-vous qu’on en fasse ? Ça n’empêchera pas la progression de la saleté et le risque évident pour la santé publique, objectif suprême de la maire. Mais de ce côté-là les choses s’améliorent puisque la circulation a baissé de 5% en janvier par rapport à janvier 2017.
Seul résultat chiffré de son action qu’elle aura mentionné.

C’est le « philosophe » Luc Ferry qui proclame sur LCI que les maths ne servent à rien dans la vie courante. Ben voyons… calcul mental, probabilités, tendances, corrélations, comparaison d’ordres de grandeur. Lui il n’en a que faire dans ses méditations si profondes. Son successeur au ministère de l’Éducation nationale Xavier Darcos avait montré lui aussi des difficultés avec des règles de trois. Tous deux ont eu la responsabilité d’un budget titanesque et ils méprisent ou survolent les chiffres.

Et puis une fois de plus Bruno Le Maire se signale : il nous parle de la dette comme d’un fardeau pour les générations futures comme si le compteur des intérêts composés ne tournait pas en continu et ne pesait pas déjà sur les contribuables d’aujourd’hui. Comme si des opérations opportunistes sur les marchés pouvaient indéfiniment renouveler une baisse exceptionnelle des frais financiers à contre-courant de tendances adverses puissantes. Comme si on pouvait compter sur la croissance du PIB pour en amoindrir les effets négatifs.

Symptômes d’un mal français. La complaisance des littéraires dans une ignorance fondamentalement nocive lorsqu’on a la responsabilité des deniers publics ou lorsqu’on doit apprécier les effets économiques et financiers d’une action publique. On ne peut pas s’en tirer en disant qu’on n’a pas la bosse des maths. Comme si une familiarité minimale avec les chiffres freinait l’acquisition d’autres talents.

Il fut un temps où l’on a demandé aux étudiants de l’ENA de ne plus ignorer les mathématiques. Sans grand succès. Il existe des pays où les journalistes demandent aux responsables de mentionner des chiffres et de les articuler entre eux.

En tout cas il y en a marre des illettrés numériques arrogants et abusifs.

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2 commentaires

Sarah.LENTY février 22, 2018 - 3:09 pm

Marre des illettrés numériques
Parce que vous comptez encore sur les énarques pour nous en sortir.
Cette caste méprisante pour « les autres » (rictus indispensable avant de prononcer ce terme) n’a qu’un seul souci : c’est à celui qui nous fera gober la plus belle énormité et qui se gavera le plus sur notre dos.
Vous voulez des noms ?

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Bertrand d'Estalenx septembre 26, 2021 - 7:01 pm

Marre des illettrés numériques
Bonsoir,

à propos des illettrés numériques, j’aimerais savoir s’il existe un  » inventaire  » des confusions entre million et milliard et des défaillances dans l’usage de la règle de trois de la part de ministres français – en particulier finance , économie et budget mais pas que, et assimilés – dans leurs interventions publiques.

Existe-t’il une comparaison internationale sur ces sujets?

Bien cordialement

B d’Estalenx

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